Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts de France est en déplacement à Rillieux-la-Pape ce lundi soir. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)

À Rillieux-la-Pape, Xavier Bertrand se pose en alternative "aux vautours et au fossoyeur"

Xavier Bertrand a conclu sa campagne pour le congrès d’investiture des Républicains ce lundi soir à Rillieux-la-Pape devant 200 personnes. Dans le sprint final, le président des Hauts-de-France tente de se repositionner à droite.

Xavier Bertrand en meeting à Rillieux-la-Pape

À 48 heures du premier tour, Xavier Bertrand avait choisi Rillieux-la-Pape pour tenir son dernier meeting de la campagne interne des Républicains. Une ville où il peut compter sur le soutien d’Alexandre Vincendet, maire de la commune et président de la fédération LR. Dans la salle, l’ambiance est intimiste et les rangs clairsemés. À la veille du début des votes, les candidats n’ont pas vraiment pu être départagés à l’applaudimètre dans le Rhône. Eric Ciotti, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou Michel Barnier ont tous peu ou prou discouru devant une jauge identique : de 200 à 300 sympathisants. Ce lundi soir, quand Xavier Bertrand entre dans la salle des fêtes de Crépieux, quelques jeunes militants tentent de faire la claque sans parvenir à électriser l’assistance. “C’est l’un des problèmes de la primaire. On dilue les militants”, pointe l’un de ses soutiens. “C’est mal vu pour les militants d’être au meeting de Xavier Bertrand par rapport à Laurent Wauquiez”, souligne un autre.

Vote utile

Derrière son estrade, le président de la région Hauts de France commence son meeting par une explication de texte sur son enracinement à droite et son départ de LR en 2017. “J’ai adhéré au RPR en 1981. J’étais bluffé par le charisme et l’énergie de Jacques Chirac. Présider l’UMP pendant deux ans a été un honneur pour moi (…) En 2017, j’ai fait campagne jusqu’au bout pour François Fillon. Après j’ai voulu faire barrage à Marine Le Pen. Je sais que certains n’ont pas fait ce choix. Je me suis éloigné. Je ne voulais pas me transformer en ennemi de l’intérieur. À droite, on a donné dans les guéguerres. Je n’ai jamais voulu concurrencer LR”, assure-t-il. Il motive son retour par l’impérieuse nécessité de rassembler la droite pour tenter de se qualifier au second tour de la présidentielle. Quelques minutes plus tôt, Alexandre Vincendet avait replacé la candidature de Xavier Bertrand sous le sceau du vote utile : “nous ne sommes pas là pour nous faire plaisir, mais pour désigner celui qui ira à la rencontre des Français. Celui qui saura rassembler autour de son nom. Oui nous sommes l’alternative à Emmanuel Macron”.

Fossoyeur et vautour

Xavier Bertrand a déroulé ce fil rouge. Il se pose en rempart face au délitement de la droite en cas de nouvel échec à la présidentielle : “à l’extrême droite, les vautours n’attendent qu’une chose : que l’on soit éliminé du deuxième tour et que nos électeurs se tournent vers Marine Le Pen. De l’autre côté, le fossoyeur de la vie politique qu’est Emmanuel Macron n’a qu’une obsession : organiser son second tour face à Marine Le Pen ou Éric Zemmour. Il sait qu’il perdra contre nous. Entre le fossoyeur et les vautours, nous devons nous tenir droit la tête haute. Je propose de vous emmener à la victoire”.

 

Pour garder ses chances dans un scrutin interne qui a tout d’un piège pour lui, Xavier Bertrand revient ensuite aux fondamentaux autour d’un triptyque sécurité, immigration et travail. Derrière son pupitre, il dénonce une culture de l’impunité qui s’est mise en place et propose une nouvelle version des peines planchers et la création de places de prison : “Nous ne casserons l’impunité que si les peines sont effectuées. Je veux juste une reprise en main, que nous disions que c’en est fini avec le laxisme”. Le président des Hauts de France développe ensuite son programme sur les questions migratoires : interdiction de la régularisation des clandestins, fin de l’aide médical d’État. Il propose aussi un discours de la méthode : imposer un bras de fer avec les pays d’origine ou l’Angleterre.

Dernier débat ce mardi soir

Sur les terres de Laurent Wauquiez, il reprend l’un des thèmes phares du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de la droite en général : la place du travail. Xavier Bertrand propose de réformer large : fin des 35 heures, assurance chômage, retraite. “Je veux que celui qui travaille gagne plus”, martèle-t-il. Dans la dernière ligne droite de ce congrès, Xavier Bertrand tente de porter une offre de synthèse entre la droite régalienne et libérale et de se placer au-dessus de la mêlée en installant un duel entre Emmanuel Macron et lui. Ce mardi soir, lors du dernier débat entre candidats, il devrait encore jouer cette partition.

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