Hôpital de la Croix-Rousse @WilliamPham

Covid-19 : "On n'en voit pas le bout", à Lyon quasiment tous les lits de réanimation occupés dans les HCL

La situation se dégrade dans les hôpitaux lyonnais. "Ce mercredi matin (le 8 décembre), quasiment tous les lits de réanimations étaient occupés", explique le directeur général des HCL, Raymond Le Moign, à Lyon Capitale. Et la tension va s'accentuer ces prochains jours. Les déprogrammations vont se multiplier.

La situation sanitaire se dégrade à Lyon. Le nombre de nouveaux cas de covid-19 ne cesse d'augmenter (lire le point de Lyon Capitale ici). "La circulation de la Covid-19 s’intensifie en Auvergne-Rhône-Alpes où tous les départements font face à une augmentation du taux d’incidence. Bien qu’atténué par la vaccination par rapport aux précédentes vagues, l’impact sur l’hospitalisation est néanmoins net et s’accélère dans la région", explique l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes ce mercredi 8 décembre.

Interrogé à la mi-journée, ce mercredi 8 décembre, par Lyon Capitale, le directeur général des Hospices civils de Lyon (deuxième plus grosse structure hospitalière de France derrière les hôpitaux parisiens) constate que la situation se tend sérieusement dans les HCL. "Ce mercredi matin (le 8 décembre), quasiment tous les lits de réanimations étaient occupés", nous explique Raymond Le Moign. "Il faut qu'on prenne la décision d'activer l'installation de lits complémentaires de soins critiques et de réanimation ce mercredi et ce jeudi. On avait commencer à déprogrammer et là on passe à l'étape où on réaugmente le potentiel de lits de soins de réanimation pour pouvoir accueillir des patients covid-19", ajoute le directeur des HCL.


"On est obligé de réaugmenter le nombre de lits de réanimation"

Raymond Le Moign, le directeur des Hospices civils de Lyon


Malgré le fort taux de vaccination dans le département du Rhône (96% des + de 12 ans), un vaccin qui réduit considérablement les formes graves, les hôpitaux lyonnais sont sous haute tension. "Il y a deux flux qui s'additionnent : le flux des pathologies hivernales classiques qui font qu'il y a tous les mois de décembre un nombre important de patients hospitalisés et en parallèle il y a la pression covid qui augmente petit à petit. La coagulation de ces deux phénomènes met en tension le système hospitalier", poursuit Raymond Le Moign, le directeur des HCL. C'est simple, dans les Hospices civils de Lyon, il y a trois fois plus de patients hospitalisés des suites du covid-19 qu'il y a deux semaines.

Du coup, comme lors des premières vagues, les HCL doivent déprogrammer des opérations et réorganiser certaines services."On est obligé de réaugmenter le nombre de lits de réanimation. Pour cela, on est obligé de déprogrammer et de reconvertir des lits qui classiquement n'étaient pas dédiés à de la réanimation. On est actuellement entre 30 et 50% de déprogrammations", souligne Raymond Le Moign.

Service de réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon (Lyon 4e). @Lionel De Souza _ avril 2020

Tous les hôpitaux publics de la région, mais aussi toutes les cliniques privées de la région Auvergne-Rhône-Alpes, sont concernés. "Par anticipation de l’évolution des besoins en lit de réanimation, après concertation avec l’ensemble des fédérations d’établissements hospitaliers, le directeur général de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes demande à tous les établissements publics et privés d’activer leurs plans blancs", précise l'ARS. "La décision, elle va nécessiter que tous les hôpitaux prennent la même décision que les HCL. Y compris les cliniques privées. Déclencher le plan blanc mais également entamer un processus de déprogrammations", explique encore le directeur général des HCL, Raymond Le Moign. Le plan blanc est activé jusqu'au 3 janvier 2022, avec une réévaluation de prévue fin décembre.


"On n'en voit pas le bout... Les marges de manoeuvre ne sont pas énormes..."

Raymond Le Moign, le directeur général des HCL


A Lyon, la situation dans les hôpitaux ne va pas s'améliorer de si tôt car le taux d'incidence ne cesse de grimper. La circulation du virus à l'instant t sur un territoire se mesure grâce au taux d'incidence. C'est un indicateur clé. Le taux d'incidence détermine le nombre de cas positifs sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants. Sur une semaine glissante. C'est un très bon moyen de mesurer le degré de circulation du virus, à un instant t, sur un territoire.

Dans le département du Rhône, d'après les derniers chiffres stabilisés au samedi 4 décembre, le taux d'incidence est de 660 (les données prennent donc en compte la période entre le dimanche 28 novembre et le samedi 4 décembre). Ce taux était de 445 le 27 novembre, une semaine plus tôt, de 284 le 22 novembre et de 135 le 15 novembre. L'augmentation est très nette en quelques jours... Et surtout, le nombre de cas ne cesse d'augmenter chaque jour. A titre de comparaison, le taux d'incidence est de 444 en France en moyenne.

Dans les HCL, la tension n'est pas prête de retomber... "Etes-vous inquiet", demande-t-on au directeur général des HCL. "Comme on n'en voit pas le bout... Les marges de manoeuvres ne sont pas énormes... Sauf à déprogrammer complètement toute la chirurgie programmée, tous les actes non urgents, ce qui aura des conséquences à un moment donné sur le délais d'accès au système de santé", conclut Raymond Le Moign, le directeur général des Hospices civils de Lyon.

Lire aussi : Covid-19 : dans le Rhône, l'incidence dépasse les pics des 3e et 4e vagues (graphique)

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