Science Po Grenoble.
Les bâtiments de Science Po Grenoble. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Fin des subventions de la Région à Sciences Po Grenoble : la direction réagit à la polémique et répond à Wauquiez

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé vouloir mettre fin aux aides accordées à l'IEP de Grenoble lundi 20 décembre après la suspension d'un professeur. La direction de l'institut a souhaité clarifier la situation et donner sa version des faits. Elle appelle également au dialogue avec le président de la région Laurent Wauquiez.

La suspension d'un professeur, notifiée dans un arrêté émis par Sabrine Saurugger, directrice de l’IEP de Grenoble, a conduit le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, à stopper les financements alloués à l’établissement par la collectivité. Ce mardi 21 décembre, la direction de l'établissement a souhaité réagir en donnant sa propre version des faits. Elle reproche notamment à la Région d'avoir pris une décision "motivée par un motif politique, davantage que par la réalité de la situation au sein de l’institution", d'autant que le soutien financier consiste essentiellement "en l’attribution de bourses aux étudiants, de soutien aux projets de formation continue et à l’action sociale, notamment pour faciliter l’accès d’un jeune public éloigné ou empêché à l’enseignement supérieur et à l’emploi".

"Instrumentalisation d'un cas particulier"

Après une prise de parole dans les médias pour dénoncer "une dérive idéologique et communautariste" au sein de l'institut, M.Kinzler a été visé par des "attaques et des menaces inadmissibles entraînant de graves conséquences" explique l'institut dans un communiqué. Toutefois, précise-t-elle, "les relations entre un professeur au sein de l’IEP et la direction sont du ressort des relations entre un employeur et un membre de son personnel ; elles sont à ce titre de nature privée". En ce sens, la direction de l'IEP de Grenoble désapprouve le battage médiatique qui plane autour d'une mesure prise en interne "à l’égard d’un agent public".


"Les relations entre un professeur au sein de l’IEP et la direction sont du ressort des relations entre un employeur et un membre de son personnel", Science Po Grenoble


Plus loin, la direction de l'institut isérois revient sur les accusations de "dérive idéologique et communautariste", de "wokisme" ou encore de "cancel culture" dont elle est la cible. Elle évoque le fait que les débats qui traversent la société ont nécessairement "une résonance particulière au sein d’une école d’études politiques qui vit au rythme de la démocratie et des grands débats de son époque". Sa principale mission reste donc de faire respecter un cadre républicain au sein de son établissement, en tenant à ce que les débats y soient " respectueux de ses principes fondamentaux, à la laïcité et à l’universalisme".

Une sanction pour garantir l'ordre dans l'établissement

Enfin, le communiqué indique que les graves incidents de mars 2021, où le professeur avait été accusé de fascisme et d'islamophobie par l'intermédiaire de collages, ont poussé la direction à agir "pour garantir l’ordre et le bon fonctionnement de l’institut". Pour l'heure, un travail de réflexion a été engagé pour se prémunir de telles situations à l'avenir "d'ici là, la direction reste pleinement ouverte au dialogue avec tous les acteurs attachés à Sciences Po Grenoble-UGA et disposés à apporter leur contribution pour faire avancer les choses". Une invitation au dialogue également tournée vers le président de Région, Laurent Wauquiez, appelé à revenir sur sa décision, dans "l’intérêt des étudiants et de la communauté éducative, d’autant que les motifs avancés à ce jour seraient susceptibles de conduire à son irrégularité", achève le communiqué.

Lire aussi : Fin des subventions de la Région à Sciences Po Grenoble : les Verts s'inquiètent des "dérives extrémistes" de Wauquiez

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