Le siège de Sanofi Pasteur, à Lyon
Le siège de Sanofi Pasteur, à Lyon © Antoine Merlet

Lyon : avec près d’un an de retard, Sanofi tient son vaccin anti-Covid et va demander son autorisation

Installé à Lyon, le géant français des produits pharmaceutiques, Sanofi, a annoncé ce mercredi 23 février tenir (enfin) son vaccin contre le Covid-19, avec près d’un an de retard sur son calendrier initial. Après avoir enregistré des résultats positifs, le laboratoire s’apprête donc à demander l’approbation de son vaccin aux autorités sanitaires des États-Unis et de l'Union européenne. 

Sanofi enregistre près d’un an de retard sur son calendrier initial, mais le géant français des produits pharmaceutiques qui est installé à Lyon tient enfin son vaccin contre le Covid-19. Un produit moins innovant que celui à ARN Messager de ses concurrents Pfizer-BioNTech et Moderna, le laboratoire français ayant abandonné son projet en la matière au mois de septembre 2021, mais dont les "données d'efficacité [qui] sont comparables aux données cliniques récentes obtenues avec des vaccins autorisés", affirme Thomas Triomphe, le chef des vaccins au sein de Sanofi.  

Lire aussi : Lyon : Sanofi abandonne son vaccin à ARN messager contre le Covid-19

Ce vaccin développé avec le Britannique GSK et qui se base sur une protéine recombinante permettrait d'éviter de manière systématique les hospitalisations liées au Covid, selon les essais réalisés sur des milliers de personnes lors de la phase 3 de développement du vaccin et que met en avant le géant français. Pour le moment, Sanofi n’a pas encore rendu publiques les études sur lesquelles sont basés ces résultats, mais son vaccin serait également efficace à un peu plus de 50% pour empêcher toute contamination avec des symptômes. 

De nombreux retards à l'allumage

De quoi permettre au groupe de révéler ce mercredi 23 février son intention de demander prochainement aux autorités sanitaires des États-Unis et de l'Union européenne d’approuver son vaccin. Une annonce faite par voie de communiqué et pas en grande pompe alors que le groupe implanté à Lyon espérait voir son projet se concrétiser il y a près d’un an. Initialement, Sanofi tablait ainsi sur des résultats avant mi-2021 mais l’entreprise avait dû revoir sa copie en raison d’un problème de dosage. Le groupe pharmaceutique avait ensuite rencontré des difficultés pour recruter des personnes jamais touchées par le Covid-19 pour mener ses essais à grande échelle.


"Une technologie bien établie qui a été utilisée largement dans des vaccins précédents contre d'autres infections virales", Roger Connor, responsable des vaccins chez GSK


Des retards à l’origine de vives critiques au niveau national et qui ont permis, notamment, à l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech de placer leur produit au coeur de nombreuses campagnes de vaccination dans le monde. À l’instar des autres vaccins déjà commercialisés, le vaccin de Sanofi rencontre lui aussi des difficultés face au variant Omicron apparu en fin d’année. Comme en témoignent les chiffres publiés par le groupe français ce nouveau vaccin ne limite que partiellement les risques d'infection.

Une technologie moins innovante que l'ARN

Bien conscient de cette situation, le Français, à supposer que son vaccin soit approuvé par les autorités, servira principalement pour l’administration de doses de rappel et notamment pour éviter les formes graves, étant donné qu’il apparaît plutôt efficace contre celles-ci. Au-delà de participer aux campagnes de rappel, Sanofi et GSK auront à coeur de cibler les marchés de pays pauvres et en voie de développement où la couverture vaccinale reste encore relativement faible. Les autorités sanitaires, elles, espèrent que ce nouveau vaccin français puisse séduire les Français qui font preuve de méfiance à l’encontre des vaccins à ARN messager, tout en insistant sur le fait que ces craintes sont infondées. 

Un moyen, peut-être, de continuer à  étendre la couverture vaccinale sur le territoire national en ayant recourt à un produit plus traditionnel, à l’instar de celui proposé par l’américain Novavax et dont l’utilisation doit prochainement débuter en France. Ce dont s'est d'ailleurs félicitée sur Twitter la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en soulignant que "ces résultats marquent une nouvelle étape vers la mise à disposition d’un vaccin français à la technologie éprouvée depuis des dizaines d’années". C'est "une technologie bien établie qui a été utilisée largement dans des vaccins précédents contre d'autres infections virales" fait valoir Roger Connor, responsable des vaccins chez GSK, dans le communiqué publié par le groupe pharmaceutique. L’aboutissement d’un parcours loin d’être linéaire pour ce qui pourrait devenir le premier vaccin français anti-covid à être commercialisé.

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