Music for percussion II de Ryoji Ikeda © Christophe Urbain

Festival de musique contemporaine à Lyon : quand votre cœur fait B!ME

Anciennement Musiques en Scène, le rendez-vous lyonnais, aujourd’hui rebaptisé B!ME, Biennale des Musiques Exploratoires, se présente à nous pour la deuxième fois sous ce nouveau patronyme.

Avec cette nouvelle édition de la biennale B!ME, Grame entérine la notion de “musiques exploratoires”. À la fois plus vendeuse (auprès d’un grand public parfois effrayé par l’appellation “musique contemporaine”), cette désignation s’avère également en parfaite adéquation avec la volonté d’ouverture à des styles musicaux et des publics plus divers.

Au sein d’une programmation pléthorique ayant pour fil conducteur l’ambition de répondre à la question “Comment la musique nous transforme ?”, quelques temps forts illustrent bien les velléités concernant cette nouvelle orientation.

Percussionisme zen

Regroupées au sein d’un corpus baptisé Music for percussion II, les miniatures composées par le Japonais Ryoji Ikeda s’affichent telles des expériences multidimensionnelles. À la fois installations visuelles à l’esthétique radicale et dépouillée – quelques objets, deux ou trois interprètes disposés de manière géométrique –, ces pièces performatives répondant aux noms de Telegraph Music, Metronome Music, Book Music, Ball Music ou Ruler Music explorent les possibilités offertes par le détournement d’objets concrets à des fins musicales. Rythmique mais également timbrale voire “spectrale”, l’expérience est totale, épurée à l’extrême, puissante et immersive.

Électrique expérience

Guitariste iconoclaste, Marc Ducret fait figure de star de l’avant-garde, aussi bien pour son usage hors norme de l’instrument électrifié qu’il pousse vers ses retranchements, que par son talent de compositeur.

Marc Ducret

C’est en compagnie du brillantissime quatuor Béla que ce programme a été imaginé autour de la Suite Lyrique d’Alban Berg. Entre les six mouvements de ce monument composé entre 1925 et 1926 par le compositeur viennois, répondront en écho des pièces originales de Marc Ducret pour guitare solo (ou avec quatuor) qui nous entraîneront, comme souvent, vers des territoires sauvages et non défrichés, aux frontières du jazz moderne, du rock et des musiques bruitistes.

Préparatifs et instruments imaginés

Bien d’autres représentations sont à l’avenant telle la création proposée par l’ensemble lyonnais Op. Cit emmené par Guillaume Bourgogne et qui nous fera entendre des compositions d’Ève Risser et Guilhem Meier, deux jeunes compositeurs-interprètes (respectivement au piano et à la batterie) ayant pour singularité d’avoir composé pour leur propre instrument mais “préparé” (autrement dit “personnalisé” via des modifications artificielles comme en y adjoignant toutes sortes d’objets ou de matières destinés à en modifier la sonorité).

De son côté, l’ensemble montréalais Totem Contemporain prend le parti de jouer des œuvres nouvelles pour un instrumentarium novateur et extraordinaire composé de créations du luthier Jean-François Laporte. Au fil d’une rencontre originale, cette formation des plus insolites dialoguera avec l’ensemble Cairn, regroupant guitare électrique, clarinette et percussions.


Biennale B!ME – Du 9 au 27 mars dans divers lieux – www.grame.fr


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