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Un bus TCL. @WilliamPham

Grève TCL à Lyon : "l'allotissement va fragiliser les salariés", désaccords dans la majorité de Bruno Bernard

L'ensemble des syndicats des TCL prévoient un nouveau mouvement de grève ce jeudi 10 mars. Ils sont furieux contre le projet d'allotissement du réseau TCL porté par le Sytral. Un projet qui ne fait pas l'unanimité dans la majorité de gauche à la Métropole de Lyon.

Après une grève très suivie le mercredi 9 février, un nouvel appel à la grève contre le projet d'allotissement dans les TCL est lancé pour le jeudi 10 mars à Lyon. Le détail des perturbations ce jeudi est à retrouver ICI.

Les syndicats sont toujours vent debout contre le projet d'allotissement. Pourquoi le 10 mars ? La réflexion sur l’opportunité d’un allotissement pour le réseau TCL doit se traduire par une décision lors du prochain conseil d’administration du Sytral, le 10 mars prochain. Le vote favorable le 10 mars au Sytral ne fait guère de doute, les écologistes ayant une (très) large majorité.

"Le projet d'allotissement des TCL présente un risque sur l'avenir des transports en commun lyonnais"

L'allotissement ne plaît pas aux syndicats, il ne fait pas du tout l'unanimité, non plus, au sein de la majorité de Bruno Bernard à la Métropole de Lyon et au Sytral. "Le projet d’allotissement des TCL présente un risque sur l’avenir des transports en commun lyonnais", explique ce mercredi le groupe "Métropole en commun", le groupe de gauche de Nathalie Perrin-Gilbert, l'ancienne maire du 1er arrondissement de Lyon et actuellement adjointe à la culture à la ville de Lyon.

"La remise en question de la situation monopolistique de l’actuel délégataire Keolis Lyon n’est pas un objectif suffisant en soi pour justifier cette prise de risque. Nous pensons que notre horizon politique de mise en Régie Publique de l’ensemble des mobilités au service des grands lyonnais offrirait de meilleures garanties pour les conditions de travail des personnels et la qualité des services rendus aux usagers", poursuit le groupe Métropole en Commun, qui fait partie de la majorité de Bruno Bernard à la Métropole de Lyon.

Lire notre reportage sur la journée du grève du 9 février ici

- Grève dans les TCL à Lyon : la mobilisation devrait durer, explications et reportage

Quelle est la situation ? Pour résumer, depuis 1993, et au moins jusqu'à mi-2024, le Sytral délègue à un seul et même opérateur l’exploitation de tout le réseau TCL, à travers une délégation de service public (DSP). Cet opérateur, c'est Keolis. Keolis Lyon, une entreprise privée de 4500 personnes.

Pour le prochain appel d'offres, le Sytral, présidé par l'écologiste Bruno Bernard, également président de la Métropole de Lyon, souhaite ouvrir la possibilité à un projet d'allotissement (le fait de grouper des "marchandises" en lots), un projet qui pourrait répartir les modes de transports selon plusieurs lots (par exemple un lot "métro-tram", un lot "bus" etc..) avec ainsi l'arrivée possible de plusieurs opérateurs selon le mode de transport (métros, bus, trams etc...).

De (vives) inquiétudes des agents TCL

L'ensemble des syndicats dans les TCL sont vent debout contre ce projet d'allotissement. Face aux (vives) inquiétudes, le Sytral a proposé " un socle social qui garantira à tous les salariés la continuité de tous leurs acquis et droits sociaux". Concrètement, qu’est-ce que ce socle social ? "Pour mettre en place concrètement ce socle social, le Sytral exigera que les entreprises qui répondent aux futures consultations s’engagent sur la préservation des acquis pendant toute la durée du contrat par la conclusion d’accords collectifs de substitution avec les partenaires sociaux, qui devront reprendre au minimum les dispositions du socle social".


"La sécurisation juridique du socle social ne nous paraît pas assurée"

Groupe de gauche "Métropole en commun"


Mais la proposition de ce "socle social" n'a en rien rassuré les syndicats. Elle ne rassure pas non plus le groupe de gauche "Métropole en commun. "L’allotissement va fragiliser les salariés. Leurs conditions de travail pourraient être remises en question à moyen terme quand bien même les conventions passées avec les délégataires assureraient un « socle social ». La sécurisation juridique de ce dernier ne nous paraît pas assurée".

"D’autre part, la division des salariés entre différents délégataires restreindra l’évolution des carrières et ne contribuera pas à l’attractivité de métiers en tension, comme celui de conducteur", poursuit le groupe "Métropole en commun".

"Nous pensons qu’il faut donc limiter l’allotissement TCL. Nous sommes opposés à la création d’un lot « Mode lourds » et d’un « lots bus ». Nous ne sommes pas pour le statu quo, nous souhaitons travailler sur une nouvelle DSP courte jusqu’en 2030 qui permette de s’assurer que le service public des transports en commun passe en gestion publique", conclut le groupe de gauche, qui fait partie de la majorité de Bruno Bernard à la Métropole de Lyon.

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