Moondog © Stefan Pedersen

Concerts : opération Moondog à l’opéra de Lyon

Le personnage à la fois fantasque et mystérieux de Moondog n’a pas fini de nous hanter… Chaque saison, quelque part en France, une rétrospective ou un hommage célèbre le compositeur new-yorkais au casque de viking. C’est au tour de l’Opéra Underground de se pencher sur l’énigme Moondog.

D’aucuns se souviennent de la fantastique création en hommage à Moondog qui vit le jour un samedi soir de juin en 2016 au théâtre antique de Fourvière. Cette soirée très spéciale tombée d’on ne sait où, tel un ovni au sein de la programmation du célèbre festival lyonnais, venait à point nommé en réunissant l’orchestre de l’Opéra de Lyon mais également toute une brochette d’interprètes passionnants (Stephan Eicher, Katia Labèque, l’Ensemble Minisym, Stefan Lakatos, David Chalmin, entre autres) autour de l’œuvre du Viking de la 6e Avenue.

Derrière ce projet fou, un homme : Richard Robert, jadis aux Nuits de Fourvière, aujourd’hui programmateur de l’Opéra Underground, qui remet le couvert ce printemps avec trois rendez-vous consacrés à Moondog.


Robe de bure et casque à cornes


Ce qui est fascinant chez Moondog, outre son influence sur des générations de musiciens de toutes obédiences, bien plus que ses choix de vie – lui qui vivait pieds nus dans les rues de New York et y interprétait ses compositions loin des grands auditoriums – ou sa dégaine iconoclaste (robe de bure, longue barbe, casque de viking à cornes…), c’est l’inclination de sa musique à être constamment redécouverte, en tout lieu et toute époque, avec la même sidération. Car il y a bien quelque chose de radicalement singulier dans son œuvre à la croisée du jazz, de la musique pop, du folklore amérindien, de la musique “savante” et symphonique.


Minimalisme XXL


Psychédélique avant l’heure, symphoniste et contrapuntiste autodidacte, tribal et constamment là où on ne l’attend pas, Moondog a, entre mille courants auxquels sa musique fait référence, souvent été assimilé au minimalisme.

Et c’est tout naturellement que l’Opéra Underground lui associe, le temps de ce cycle programmatique, le compositeur et contrebassiste Gavin Bryars. Véritable légende du minimalisme, l’Anglais verra ses œuvres associées à celles de Moondog le temps d’un récital pianistique signé François Mardirossian (spécialiste du genre comme en témoigne sa quasi-intégrale de l’œuvre pour piano de Philip Glass en janvier dernier à l’Amphi).

Après une rencontre musicale en compagnie d’Amaury Cornut, conférencier passionnant et spécialiste en France de Moondog et de Mardirossian (pour les exemples et illustrations sonores au piano), Bryars sera de retour (dans la grande salle de l’opéra cette fois-ci) pour un concert XXL en deux parties autour de Moondog.

Dans la lignée du spectacle de 2016 aux Nuits de Fourvière, cette nouvelle création mobilise un genre de all stars composé de fleurons de la musique populaire d’avant-garde.

C’est Looking for H’Art Songs, l’album le plus “pop” de Moondog, qui sera tout d’abord réinterprété avec, au chant, les apparitions de Bertrand Belin, Borja Flames, John Greaves ou G.W. Sok (The Ex).

Ce à quoi succédera Qui parle ombre, une nouvelle œuvre de Gavin Bryars et du fabuleux duo bruxellois Midget! (chant et guitare) mobilisant l’Ensemble O (petite formation de chambre d’une dizaine de musiciens cordes et vents) et le chœur Macadam Ensemble.


Récital Moondog/Bryars – Lundi 9 mai à 18 h 30

Moondog à travers le XXe siècle – Mardi 10 mai à 18 h 30 à l’amphithéâtre de l’opéra

Gavin Bryars & Midget! – Samedi 14 mai à 20 h à l’opéra de Lyon (grande salle)

www.opera-underground.com


 

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