En 2017, l’ouverture d’une enquête pour des soupçons d’espionnage d’élus et d’agents par le directeur des systèmes d’information de l’ex-région Rhône-Alpes avait trouvé un écho important à Lyon. Cinq ans après, l’ancien agent de la collectivité, qui maintient avoir agi sur ordre d’un responsable, sera jugé le 20 mai en correctionnelle.
Que s’est il réellement passé en 2015 au sein de l’administration de l’ex région Rhône-Alpes ? De nouveaux éléments pourraient bientôt être mis au jour et permettre d’éclaircir une enquête complexe ouverte pour des soupçons d’espionnage d’agents et des élus de l’ancienne collectivité.
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Depuis février 2017, et les révélations faites par le syndicat Sud d’une "manipulation technique" sur sa boîte mail, la justice a dans le viseur l’ancien directeur des systèmes d’information (DSI) de la région Rhône-Alpes, qu’elle soupçonne d’avoir mis en place un système d’espionnage. Âgé de 52 ans, et aujourd’hui en poste en Occitanie, l’ingénieur doit être jugé levant le tribunal correctionnel de Lyon le 20 mai, révèlent nos confrères de Tribune de Lyon.
Il comparaîtra pour "atteinte au secret des correspondances par voie de télécommunication", "accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé des données" et "traitement de données à caractère personnel sans autorisation" par "chargé de mission de service public", selon la décision rendue en avril par le parquet de Lyon.
Détecter des fuites dans la presse
L’ancien responsable informatique est suspecté d’avoir fait ouvrir à son bénéfice un accès aux boîtes mails de l'administration de la région, en exigeant auprès de son service et du prestataire informatique une recherche du mot clé "dangele" dans les courriels de la collectivité. Comme le souligne l’AFP, il s’agissait alors de détecter des fuites à destination de l’ancien hebdomadaire satirique Les potins d’Angèle, qui multipliait à l’époque les révélations sur la fin de mandat de Jean-Jack Queyranne.
Ce dernier avait nié être au courant du système mis en place en novembre 2015, en période de campagne électorale avant la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes, tout comme le directeur général des services (DGS) d'alors, Philippe De Mester, par la suite nommé préfet de la Somme puis à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est pourtant sur ordre de ce dernier que l’ancien DSI affirme avoir mené ces recherches sur une courte période, ce que M. De Mester a contesté, affirmant aux enquêteurs qu’il ne se souvenait pas d’une telle consigne.