Du 1er au 3 juillet, la Ville de Lyon organisera la 1re édition de son festival "Entre Rhône et Saône" pour faire revivre le lien qui unit les Lyonnais à leurs deux cours d’eau. Un événement qui mêlera des projets artistiques et écologiques, mais surtout festifs avec les fleuves lyonnais de la darse de Confluence, à l’Île Barbe en passant par les berges de la Guillotière.
Tous les hivers, les Lyonnais ont pris l’habitude de célébrer la Fête des Lumières, avec le temps le 8 décembre devenant "le 14 juillet lyonnais, c'est notre fête d'identité lyonnaise", estime Bruno Benoit, historien de Lyon. À partir du 1er juillet 2022, ils pourront désormais fêter un autre pan de l’identité lyonnaise, la Saône, au bord de laquelle Lyon est née, et le Rhône, le long duquel la ville a grandi.
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"Lyon ne serait pas Lyon si la ville n'était pas traversée par ces deux grands cours d'eau. On les a un peu délaissés ces cours d'eau", confiait Grégory Doucet début avril au moment de lever le voile sur ce nouveau festival. Pour permettre aux Lyonnais de renouer avec les eaux turbulentes du Rhône et celles plus calmes de la Saône tout en mettant en avant l’importance de les préserver, la municipalité a donc mis sur pied un événement festif.
Quatre temps forts
Avec un budget global de 750 000 euros, dont 370 000 euros tirés du mécénat, la Ville de Lyon proposera tout au long du 1er week-end de juillet, 220 événements, sportifs, culturels, écologiques ou encore gustatifs au bord des fleuves, de la darse de Confluence, à l’Île Barbe en passant par les quais de la Guillotière. À l’inverse de la Fête des Lumières où les Lyonnais et les visiteurs sont plutôt dans la contemplation de leur ville illuminée, l’exécutif vante un événement "très participatif, avec la FDL on a déjà un festival qui magnifie la ville et là on voulait un festival auquel les habitants puissent participer", explique le maire de Lyon.
Concrètement, l’événement s’articulera autour de quatre temps forts :
La Mâchecroute. La légende raconte qu’un monstre marin dormirait sous le pont de la Guillotière depuis le Moyen-Âge détruisant tout sur son passage lors de ses réveils. En 1548, dans son Quart Livre, Rabelais décrivait le dragon en ces termes : " Les yeux plus gros que le ventre, la tête plus grosse que tout le reste du corps, avec d’amples et larges et effrayantes mâchoires bien dentelées, tant au-dessus, comme en dessous". Une image effrayante inventée par les Lyonnais, pour personnifier le fleuve et ses crues destructrices qu’il sera bientôt possible d’observer en vrai. Grâce au travail de l’artiste Jacques Rival, la tête du démon aquatique devrait être illuminée et s’élever des eaux au niveau des quais du Rhône.
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La parade aux 9 couleurs. Le samedi, tous les Lyonnais sont invités à déambuler entre la place des Terreaux et le pont de la Guillotière dans un cortège chatoyant. Chaque arrondissement s’est vu attribuer une couleur, que les habitants seront invités à arborer en fonction de leur lieu de résidence. Entraînée par les animations de compagnies artistiques, la parade se terminera sur le quai de la Guillotière au moment de l’apparition de la fameuse Mâchecroute.
Guinguettes. Fritures, jeux de boules et bals populaires à l’ombre des eaux de la Saône, les guinguettes ont cette petite saveur de fraîcheur qu’apprécient les Lyonnais lorsque les fortes chaleurs s’abattent sur la ville. Pour renouer avec ce côté festif du fleuve, deux guinguettes seront installées, l’une à l’Île Barbe, côté Saône, et l’autre entre le pont Wilson et le pont de la Guillotière, côté Rhône. Des bals et des espaces de restauration avec "des produits locaux, bio et en circuit cour" y seront proposés le vendredi et le samedi.
Dérives. Deux soirs durant, 150 personnages lumineux, créés par la compagnie Ilotopie, vont fendre les eaux de la Saône et descendre la rivière au rythme du courant et au son d’un musicien.
Course de baignoires, nage en triton et sirènes
De nombreux autres événements autour de l’eau et des fleuves seront proposés aux quatre coins de la ville avec des expositions, des ateliers et des visites guidées pour découvrir la faune et la flore des eaux lyonnaises, mais aussi des actions pour "prendre conscience que la ressource en eau est fragile à Lyon". Yann Arthus-Bertrand, le parrain du festival, présentera également Legacy, l’un de ses deux documentaires projetés à l’UGC confluence, avant de donner une conférence où il sera question de son engagement écologique.
"C’est un festival très lyonnais, basé sur nos forces vives. On le voulait populaire mais aussi à l’image de la ville et qu’il mette en lumière toutes ses forces vives culturelles, sportives, associatives", Grégory Doucet, maire de Lyon
L’autre grand volet du festival Entre Rhône et Saône sera tourné autour du sport et de l’eau. Tout au long du festival des initiations à l’aviron, au kayak, à la voile et à la plongée seront proposées par différentes associations lyonnaises. Si typiques de l’histoire sportive de la Saône, les joutes nautiques occuperont également une belle place lors de ce week-end au travers de démonstrations la ligue régionale de joutes. Les plus témeraires pourront aussi s’essayer à des activités insolites en descendant le Rhône lors d’une course de "baignoires" ou en fendant les flots équipés d’une queue de sirène ou de triton.
L’ambition affichée par la municipalité pour ce nouvel événement qu’elle souhaite ancrer dans le futur de la Ville est forte, mais il faudra attendre les premiers jours de juillet pour voir si le courant passe chez les Lyonnais.
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