Le monument Purpan © BM de Lyon
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Lyon : les secrets du cimetière de Loyasse

Le cimetière de Loyasse est l’un des plus riches de France en matière de patrimoine funéraire. Au détour de ses allées se dévoilent nombre de chapelles et monuments représentatifs de l’art du XIXe siècle, conçus par de grands noms de la sculpture et de l’architecture lyonnaise. Mise en lumière de tombeaux à la riche symbolique de ce lieu bien souvent méconnu des Lyonnais.

Souvent surnommé le “Père-Lachaise lyonnais” ou le cimetière des riches, Loyasse est le premier cimetière “moderne” à Lyon. Situé sur la colline de Fourvière, dans le secteur des Quatre-Vents, le site répond aux contraintes hygiénistes de l’époque. Les premières inhumations ont lieu dès 1808, quatre ans après la création du Père-Lachaise à Paris. Sur 12 hectares, il compte plus de 30 000 sépultures et plus de 200 chapelles et monuments. Il s’enorgueillit de grands noms de l’histoire lyonnaise tels les maires Édouard Herriot et Antoine Gailleton, le maître verrier Lucien Bégule, Pierre-Marie Bossan, architecte de la basilique de Fourvière mais aussi de grands scientifiques comme Jean Lacassagne et Amédée Bonnet. Néanmoins d’autres monuments de personnages moins illustres valent aussi le détour pour la richesse et l’ingéniosité de leur symbolique funéraire.
Les sépultures individuelles, un décret napoléonien Durant l’Antiquité, les défunts sont inhumés à l’extérieur des cités pour des raisons d’hygiène. Avec la chute de l’Empire romain, les nécropoles sont peu à peu abandonnées et les cimetières rapatriés près des lieux de culte. Si les notables sont enterrés dans les églises et couvents, les plus démunis rejoignent la fosse commune. Sauf exception, les cimetières entourent les églises et relèvent alors des paroisses. Avec le temps et l’accroissement constant des populations, les cimetières des villes deviennent trop petits. Durant la première partie du XVIIIe siècle, des signes d’inquiétude apparaissent. En 1765, un arrêt du Parlement prescrit à Paris l’abandon des cimetières paroissiaux et la création de champs funéraires hors les murs. Une déclaration royale étend la mesure à tout le royaume en 1776 : l’inhumation est désormais interdite dans les églises et les chapelles, les cimetières doivent être soit agrandis soit transférés loin des habitations. Cette réglementation n’a cependant aucun effet pratique. Avec la Révolution, rien ne change. C’est seulement en 1804 qu’un décret impérial pose les bases de la réglementation des sépultures, donnant aux cimetières l’aspect qu’on leur connaît aujourd’hui. Les fosses communes sont délaissées pour des fosses individuelles et le principe de la concession est établi, d’abord pour cinq ans, puis étendu en 1850 à quinze ou trente ans. Le cimetière devient laïc et passe du ressort de l’église à celui de la commune.

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