Alors que le droit à l'avortement est plus que menacé aux États-Unis, des voix s'élèvent en France pour sanctuariser ce droit. Trois avocats de Lyon cosignent une tribune en ce sens, dans le Journal du Dimanche.
Près de 400 avocats français appellent à "constitutionnaliser le droit à l’avortement" dans une tribune parue ce dimanche 26 juin dans le Journal du dimanche. Parmi eux, trois avocats au barreau de Lyon : Cécile Collard, Jean-Thomas Heintz et Florence Durand.
Une menace sur les droits des femmes
Dans cette tribune, les avocats réagissent au scandale qui secoue les États-Unis. En effet, vendredi 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a révoqué l’arrêt Roe v. Wade de 1973, qui sécurisait depuis 50 ans le droit à l’avortement. Avec cette décision, les États pourront, indépendamment les uns des autres, interdire l'IVG, même en cas de viol ou d'inceste. Cette décision suscite un tollé dans le monde entier. "La décision de la Cour suprême américaine nous rappelle que les droits des femmes acquis de longue lutte sont en péril. Cette décision, symbole d’un recul des libertés sans précédent, met en danger la sécurité et la santé des femmes américaines. Elle pose aussi la question de la garantie de ce droit en France où près de 230 000 femmes ont recours chaque année à l’avortement", indiquent les avocats.
Protéger le recours à l'IVG
En France, la possibilité d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution pour le protéger fait son chemin. "En France, le droit à l’avortement est protégé par la loi du 17 janvier 1975 que l’on doit à Simone Veil. Les récentes élections législatives nous rappellent que les équilibres politique sont fragiles, et que cette loi pourrait être un jour menacée [...]. Rien n’est plus urgent que de renforcer ce droit en l’inscrivant dans la Constitution ! C’est pourquoi nous, avocats, appelons sans plus attendre à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution française, pour empêcher quiconque d’entraver le droit des femmes à disposer de leur corps". Et de rappeler que son interdiction n'a jamais empêché les femmes d'y avoir recours clandestinement. Au péril de leur vie : "l’interdiction et la pénalisation de ce droit (ndlr : aux Etats-Unis) entraîneront un nombre fulgurant d’avortements clandestins réalisés dans des conditions sanitaires précaires, dangereuses et indignes d’un pays démocratique".
À Lyon, Florence Delaunay, adjointe droits et égalité, avait réagi dès vendredi dans un tweet :
C'est une nouvelle glaçante qui nous parvient ce jour des États-Unis. La lutte pour le droit des femmes à disposer librement de leurs corps, la lutte pour nos droits est une lutte permanente. Restons vigilantes, restons mobilisées, restons solidaires à travers les frontières. ♀️ https://t.co/J328im25Hc
— Florence Delaunay (@FlorencDelaunay) June 24, 2022
C'est nouveau, devenus porte parole du peuple,? une assemblée récemment élue décidera.