Plus de six mois après avoir été présenté une première fois aux élus de la Métropole de Lyon l’arrêt de projet du RLPi, qui doit permettre d’encadrer la publicité en ville, était de nouveau soumis au conseil, lundi 27 juin, après que des communes aient émis des avis défavorables. Non modifié, il a été validé pour la seconde fois, sous les critiques de l’opposition. L’enquête publique va pouvoir débuter.
Adopté une première fois en décembre 2021 par les élus de la Métropole de Lyon, par 92 voix pour et 29 contre, l’arrêt de projet du Règlement local de la publicité intercommunal (RLPi) devait ensuite être visé par les conseils municipaux des 59 communes de la collectivité. Un passage obligatoire qui ne s’est pas révélé sans accroc, plusieurs maires l’estimant pas assez restrictif et d’autres le jugeant au contraire trop dur. Résultat, 10 communes ont rendu un négatif en avril, entraînant automatiquement un retour du projet devant les élus, pour un nouveau vote et inévitablement de nouveaux débats.
La "navette" a pris fin ce lundi 27 juin lors du conseil de la Métropole qui a vu les élus adopter le texte, non modifié, pour la seconde fois par 111 voix pour, 28 contre, 10 abstentions et 2 qui n’ont pas voté. Pour Philippe Guelpa-Bonaro vice-président délégué à la Réduction de la publicité ce projet, "va déjà au-delà de la réglementation nationale, en interdisant par exemple les écrans numériques et les bâches de chantiers publicitaires et en réduisant les impacts des publicités lumineuses en toitures comme celles qui sont encore présentes sur les quais du Rhône".
Pas de grands changement dans l'immédiat
Concrètement, le RLPi qui doit être définitivement adopté en mars 2023 par les élus, et dont on ne verra donc pas tous les effets dans l’immédiat, doit permettre :
- L’interdiction des écrans numériques et bâches de chantier
- L’extinction des publicités de minuit à 6h00 du matin
- La réduction du nombre de panneaux publicitaires et de leur taille à 4m2 maximum
- L’interdiction des publicités lumineuses en toiture
- Une protection très forte autour de plus de 95% des établissements scolaires (de la maternelle au lycée) du territoire.
Lire aussi : À Lyon, une immense publicité lumineuse retirée du toit d'un immeuble
Comme le demandait David Kimelfeld (Les Progressistes), qui avait émis des réserves sur le projet en décembre, l’avis des communes ayant émis un avis défavorable et leurs observations seront étudiés lors de l’enquête publique. Trop tard pour Christophe Geourjon, du groupe Inventer la Métropole de Demain, qui s’est abstenu sur ce vote, estimant que ces éléments auraient dû être immédiatement intégré dans le projet présenté à l’enquête publique qui, selon lui, est de facto "pour parti caduc" puisque qu'il ne tient pas compte des avis défavorables des communes.
🚫 En complément de ce nouveau RLP, le @SYTRALmobilites va Interdire les écrans numériques dans notre Métro. 💡
Nous voulons une Métropole sans saturation publicitaire, pour profiter de notre patrimoine et de nos paysages.
Encore bravo à @FilGB qui a porté ce RLP. https://t.co/gJCuIrlfEM pic.twitter.com/Q9xkMPGgZQ
— Bruno Bernard (@brunobernard_fr) June 28, 2022
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L’opposition encore très critique
Pour autant, lundi dans l’hémicycle Philippe Guelpa-Bonaro se félicitait de présenter un projet qui est "le fruit d’une intelligence commune avec toutes les communes, sur la base du bon travail réalisé sous la précédente mandature". Un discours qui tranchait avec les prises de parole des membres des groupes d’opposition, qui, s’ils s’accordent tous sur le besoin d’encadrer la publicité, dénoncent la méthode employée par la majorité.
"Ce RLP a une fâcheuse tendance à la complaisance avec les " annonceurs » en adéquation avec votre ligne idéologique sans considération pour d’autres annonceurs", Véronique Sarselli, élue du groupe d'opposition du rassemblement de la droite, du centre et de la société civile
De ceux plutôt modérés sur la question comme l’ancien président de la Métropole, David Kimelfeld, qui regrette surtout le retard pris afin, selon lui, de permettre à la majorité de poser son empreinte sur le dossier, à ceux comme la maire de Sainte-Foy-Lès-Lyon, Véronique Sarselli, très véhémente, les débats ont été animés. Huée par les élus de la majorité à la fin d’un long discours, qu’elle a terminé dans un grand brouhaha, l’élue LR n’a pas hésité à accuser les écologistes de vouloir contrôler les messages publicitaires : "ce RLP a une fâcheuse tendance à la complaisance avec les " annonceurs » en adéquation avec votre ligne idéologique sans considération pour d’autres annonceurs pour lesquels pourtant les messages publicitaires sont souvent un outil commercial indispensable et sont tout autant soucieux de la qualité environnementale. En fait, ce RLP correspond sur le fonds à un militantisme bien connu", a-t-elle dénoncé.
Des sorties pas de nature à perturber le programme des prochains mois pour le RLPi, qui fera donc l’objet du 19 septembre au 19 octobre d’une enquête publique, avant d’être présenté en conférence métropolitaine des maires fin janvier 2023 et d’être adopté définitivement fin mars.
Lire aussi : Fracture autour de la future réglementation de l’affichage publicitaire dans la Métropole de Lyon
Pour aller plus loin
Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la métropole de Lyon en charge du climat et de la publicité, est l’invité de 6 minutes chrono. Il développe le nouveau règlement local de publicité déployé par la collectivité.
Les urinoirs façon Doucet n'ont ni l'élégance, ni la propreté, des sanisettes Decaux. Quant aux panneaux publicitaires ils sont intégrés au paysage urbain et leur contenu varié. CQFD !
Les urinoirs façon Doucet n'ont ni l'élégance, ni la propreté, des sanisettes Decaux. Quant aux panneaux publicitaires ils sont intégrés au paysage urbain et leurs contenus variés. Vous avez déjà reçu un serieux avertissement électoral. L'écologie lorsqu'elle devient politique, est comme la religion, sectaire,liberticide, dogmatique.. CQFD. A bon.nes lecteurs.trices !
"enfin sur le bon rail" Lyon Capitale.. la voix de son maître !
Il ne fait pas oublier que l'espace publicitaire est aussi une source de revenus pour les collectivités. Par exemple, les abribus sont installés et entretenus gratuitement grâce à la publicité, c'est l'idée qui a fait le succès de JCDecaux. Je trouve dommage aussi que le Sytral se prive d'une source de revenus dans le métro. Compensation par les impôts du coup... C'est beau le dogmatisme de la ville apaisée, attention à ne pas la faire mourir.
On ne fait pas mourir une ville si on supprime les publicités. Le commerce n'est pas l'unique source d'animation. Le commerce c'est la guerre entre les individus, les entreprises.
La publicité est un dogme, c'est un bourrage de crâne qui te dit en permanence : "consomme pour être heureux", alors que c'est un mensonge.
Ah mon troll préféré qui prône la décroissance. Alors effectivement, quand on est adepte de la décroissance et de l'abolition de ... ? enfin quand on est pour le retour au troc avec des fèves de cacao ou équivalent, oui la publicité est un ennemi. A force de tout vouloir apaiser (plus de publicité agressive visuellement, plus de voitures parce qu'elles font exprès de rouler pour embêter, plus d'éclairage sur les bâtiments publics, plus de bus sur presqu'île parce qu'ils font du bruit), la ville se meurt.
"sur la base du bon travail réalisé sous la précédente mandature". Le plus difficile pour les élus actuels c'est de le reconnaitre !