À Lyon, les soldes d’été n’ont pas été "catastrophiques" en Presqu’île

Débutés dans un contexte tendu avec en toile de fond une baisse du pouvoir d’achat des Français, les soldes d’été se sont terminés mardi 19 juillet. Globalement, la période n’est pas jugée bonne en France par les commerçants, mais à Lyon, en Presqu’île, le bilan est loin d’être "catastrophique".

Alors que la France est confrontée à une grave crise du pouvoir d’achat de ses habitants, conséquence de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, les commerçants avaient bon espoir que la période des soldes serait l’occasion pour les Français de rechercher des bonnes affaires. Un espoir rapidement douché lors des premières semaines de soldes et qui s’est confirmé le 19 juillet au moment de leur clôture. 

Des sons de cloche différents

"Cette année, nous avons enregistré le plus fort taux de professionnels qui nous indiquent que la période des soldes n’a pas été bonne, nous sommes à 2/3.  Par rapport à 2019, la dernière année de référence avant le covid, nous sommes en moyenne à 20-25% de baisse", déplore Jean-Guilhem Darré, délégué général du SDI (Syndicat des indépendants et des TPE), qui compte 3 000 adhérents dans le Rhône. Pour autant, à l’entendre, il n’y aurait pas eu moins de clients dans les magasins, seulement des acheteurs moins dépensiers, car contraints par la crise, "le montant du panier moyen est plus bas. On voit bien que cette année les consommateurs se sont restreints". 


"Les soldes perdent de leur intérêt, car on est dans un cadre de promotions permanentes, Black friday, Mois du blanc, French days, ventes privées...", Guilhem Darré délégué général du SDI


Ce désamour pour les soldes n’est toutefois pas uniquement lié à la crise, ni nouveau, "d’année en année ils perdent de leur intérêt", regrette Guilhem Darré. Pour les clients qui se voient proposer "des promotions permanentes" et pour les commerçants qui, en raison de "dates trop précoces", se retrouvent contraints de solder des produits d’été au moment d’entrer dans la saison. "C’est une bataille avec les grandes enseignes qui, elles, jouent sur le volume pour réaliser leurs bénéfices, alors que les commerces de proximité jouent sur la marge. Ils n’ont pas le temps de vendre leur produit au prix avant les soldes", explique le porte-parole du syndicat. 

Des commerçants pas tous logés à la même enseigne

Le tableau dressé par le SDI semble donc bien sombre, pourtant à Lyon, dans le 1er et le 2e arrondissement on s’étonnerait presque d’entendre que la période a été mauvaise. L’association de commerçants My Presqu’île, qui regroupe près de 700 adhérents, indépendants et de grandes enseignes, estime que "le retour est plutôt positif. Ces soldes-là ont été meilleurs que les soldes d’hiver".


"La baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix n’ont pas été trop perceptibles dans les achats", Clément Chevalier, président de My Presqu'île


Par rapport à 2019, dernière année de référence avant le Covid-19, en moyenne les commerçants de la Presqu’île auraient réalisé 5 à 10% de chiffres d’affaires en moins lors de ces soldes d’été confie Clément Chevalier, le président de l’association, soit "presque un retour à la normale". Tout du moins pour les grandes enseignes et les franchises, "c’est peut être plus compliqué pour les commerçants indépendants qui font de moins en moins de soldes, voire quasiment plus, parce qu’ils essayent de préserver un peu leurs marges", reconnaît le représentant de My Presqu’île.

Les touristes au rendez-vous

Le retour des touristes sur les dernières semaines de soldes aurait aussi bien aidé les commerçants de la Presqu’île à en croire Clément Chevalier, "ce qui est positif puisque ça représente un chiffre d’affaires de 10 à 15%". De quoi lui faire dire que cette année, les soldes n'ont pas été "pas catastrophiques" à Lyon.

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