La motive des 1 départements d’Auvergne-Rhône-Alpes sont ou vont repasser aux 90 km/h. (Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP)

Un nouveau département d’Auvergne-Rhône-Alpes repasse aux 90 km/h, quid du reste de la région ?

Instauré en 2018, le passage à 80 km/h sur les routes départementales a échoué à convaincre dans de nombreux départements qui l’abandonne. Depuis ce lundi 1er août, un nouveau département d’Auvergne-Rhône-Alpes est revenu aux 90 km/h, le Puy-de-Dôme, on fait le point dans le reste de la région, qui se fracture entre les pro 80 et les pro 90. 

Depuis 2019, une France à deux vitesses se dessine sur les routes départementales de l’Hexagone entre les pro 80 km/h et les partisans d’un retour aux 90 km/h. Après avoir imposé la mesure en 2018, non sans mal, l’État a finalement cédé le contrôle aux départements, leur laissant le choix de conserver la vitesse à 80 km/h sur les départementales ou de revenir aux 90 km/h.

42 départements font machine arrière

En France 42 départements métropolitains sur 96 ont fait le choix de revenir à l’ancienne règle et de ressortir leurs vieux panneaux siglés 90. Pour le moment, la majorité des départements n’ont pas repassé 100 % de leur réseau à 90 km/h, la plupart préférant faire un mélange, mais une minorité, qui compte plusieurs départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, a complètement abandonné les 80 km/h. 

C’est le cas de l’Allier et du Cantal, rejoints ce lundi 1er août par le Puy-de-Dôme, qui vient de repasser les 6 940 km de son réseau secondaire à 90 km/h. Une mesure qui ne se fera toutefois pas sans aménagements. "Afin de garantir la #sécurité des automobilistes et des riverains, 330 zones sensibles seront limitées à 70 kmh et feront l'objet d'aménagements routiers spécifiques. 28M€ seront ainsi dédiés à l'amélioration et à la sécurisation du réseau routier", explique le président du conseil départemental du Puy-de-Dôme Lionel Chauvin. Le 1er septembre, les trois départements auvergnats devraient être ralliés par l’Ardèche. Dans ces quatre territoires marqués par une forte ruralité cela représente près de 19 000 km de routes. 

Dans d’autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, les choses changent, mais doucement. C’est le cas en Haute-Loire ou seulement 3% du réseau (soit 110 km) est repassé à 90 km/h. En Isère, pour le moment ce chiffre est de 165 km, soit 4% du réseau qui compte 5 000 km. La quasi totalité du réseau secondaire pourrait cependant retrouver son ancienne vitesse à l’avenir. En novembre 2021, le président du conseil départemental expliquait ainsi "l'objectif est bien de repasser une partie du réseau départemental à 90 km/h, puisque nous avons des routes à plus de 800 mètres d'altitude qui ne repasseront pas à 90 km/h. Mais sur toutes les routes qui pourront le supporter, nous le ferons". 

Lire aussi : Certaines routes d’Isère pourraient bientôt repasser à 90 km/h

Une décision qui divise, la région partagée en deux

Des choix qui réjouissent un certain nombre d’automobilistes s’exprimant sur les réseaux sociaux, mais qui font bondir de nombreux élus écologistes en France qui rappellent les avantages de cette baisse de 10 km/h. En termes, de pollution, mais aussi de sécurité. Même si dans certains départements la mesure n’a pas toujours eu l’effet escompté comme le soulève La Croix en Saône-et-Loire, où sur sept axes ayant "retrouvé les anciennes limitations de vitesse, le nombre d’accidents est passé de 250-300 par an entre 2013 et 2017 à 450-500 entre 2018 et 2021". 


"Le Premier ministre ne m'a pas demandé mon avis pour abaisser la vitesse, qu'il ne compte pas sur moi pour signer des arrêtés dans l'autre sens. Si dans la foulée, on recensait un accident, ce serait de ma faute"expliquait Christophe Guillotteau, président du département du Rhône, en 2019


Pour autant, tous les départements ne sont pas vent debout contre les 80 km/h et un certain nombre d’entre eux sont même déterminés à conserver cette vitesse sur leurs routes secondaires. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes la fracture entre les pro 90 et les adeptes du 80 et même assez nette, cinq départements  sur douze ayant décidé de conserver le passage à 80 km/h, selon la Ligue de défense des Conducteurs. Il s’agit du Rhône, de la Savoie, de la Haute-Savoie, de l’Ain et de la Loire. En 2019, au moment où le gouvernement avait rendu la main aux départements sur cette compétence, le président du conseil départemental du Rhône, Christophe Guilloteau, assurait alors, “Le Premier ministre ne m'a pas demandé mon avis pour abaisser la vitesse, qu'il ne compte pas sur moi pour signer des arrêtés dans l'autre sens. Si dans la foulée, on recensait un accident, ce serait de ma faute”.

Le douzième et dernier département du territoire régional, la Drôme, ne serait pas encore officiellement décidé. En toile de fond, une région à deux vitesses se dessine bien en Auvergne-Rhône-Alpes et semble prendre la forme des deux anciennes collectivités d’Auvergne et Rhône-Alpes fusionnées en 2015.

Lire aussi : Rhône : pas de retour prévu aux 80 km/h

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