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Lyon © Romane Thevenot

Mal-logement des jeunes à Lyon : "nous allons étendre le permis de louer dans la Métropole"

L'édition 2022 du salon du logement pour les jeunes à Lyon se tenait mercredi 7 septembre à l'hôtel de ville. L'afflux de visiteurs illustre la difficulté qu'ont les jeunes à trouver un logement. Présent sur place, Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon délégué à l’habitat, a répondu à nos questions.

Au salon du logement pour les jeunes à Lyon qui se tenait mercredi 7 septembre à l'hôtel de ville, la queue ne désemplissait pas aux stands de certains exposants. Des visiteurs attendaient ainsi plusieurs dizaines de minutes pour accéder au stand de la Société anonyme de construction de la Ville de Lyon (SACVL), qui gère et loue des biens immobiliers pour le compte de la municipalité, dans l'espoir de décrocher un bail via cet organisme public. "Je galère à trouver un logement. C'est compliqué, il y a plus de demandes que d'offres. Au point où j'en suis je prends tout, un T1, un T2 ou une chambre chez l'habitant", souffle une jeune Martiniquaise venue à Lyon pour faire un stage dans une entreprise.

À un stand voisin, Emma Bonnier, chargée de l'accompagnement au logement à la mission locale de Vénissieux fait le même constat. "Il y a de plus en plus de jeunes dans un logement précaire, c'est-à-dire chez un ami, un membre de la famille etc. Il y a aussi beaucoup de logements insalubres", constate t-elle.

Un visiteur du salon du logements des jeunes à Lyon consulte les annonces de logements à louer.

Ces problématiques, Renaud Payre, le vice-président de la Métropole de Lyon délégué à l’habitat, au logement social et à la politique de la ville, s'y confronte au quotidien. Il a répondu aux questions de Lyon Capitale.

Quel est l'objectif de ce salon du logement pour les jeunes ? 

Renaud Payre : "C'est un salon qui s'est installé dans la durée. Il connaît chaque année une forte fréquentation. Les jeunes sont en demande de logement. Ils peuvent rencontrer tous les acteurs lyonnais qui peuvent les informer sur leurs droits et sur les moyens d'accéder à un logement.

Quelle est la politique de la Métropole pour combattre la pénurie de logement pour les jeunes ?

La politique du logement pour les jeunes prend plusieurs orientations : il y a le coût du logement qui pèse sur budgets. On a toujours plus d'étudiants sur notre territoire (180 000 cette année). On n'arrive pas à suivre cette progression sur le plan du logement, mais on fait le maximum. Notre objectif annuel, c'est la production de 650 logements étudiants. Cela représente quasiment un sixième des nouveaux logements locatifs mis sur le marché chaque année à Lyon.

Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge du logement.

C'est vrai que cela ne suffit pas. Cela veut dire qu'il faut trouver d'autres solutions. Il fallait encadrer les prix des loyers. On l'a fait. Oui, la rentabilité des propriétaires a diminué. Mais ça nous permet de faire baisser le prix des petites surfaces locatives. On sait que les prix des petits logements ont déjà baissé à Lyon. Avec Bruno Bernard, le président de la Métropole, on travaille aussi sur des solutions de colocation avec des logements partagés entre étudiants et seniors ou des jeunes logés dans des familles qui ont une chambre de libre. L'idée serait de mettre une offre globale de colocation pour la rentrée 2023.

Il faut aussi saluer le fait que nos prédécesseurs à la tête de la Métropole et de la Ville avaient connaissance du problème de logement. Il faut mettre à leur crédit qu'ils avaient déjà établi une dynamique.

Cette difficulté à se loger à Lyon rend-elle la ville moins attractive ?

Le mal-logement, c'est un problème pour les jeunes évidemment, mais aussi les employeurs, les PME par exemple. Ils nous disent que c'est un frein à l'employabilité, que les jeunes n'arrivent pas à trouver de logement dans la métropole.


"Nous avons instauré le permis de louer dans le quartier de Belleville à Saint-Priest"


Il y a aussi le problème des logements insalubres. Comment lutter contre ce fléau ?

Quand une ville atteint ce niveau de tension sur le marché locatif, tout est possible pour les loueurs. Des propriétaires vont diviser un bien : c'est une amorce de mal-logement. On a des pistes pour empêcher ça. Nous avons instauré le permis de louer dans le quartier de Belleville à Saint-Priest. À chaque renouvellement de bail, l'équipe métropolitaine visite un bien avant qu'il ne soit mis en location. Il faut être coercitif. Nous allons progressivement étendre le permis de louer dans la Métropole, en travaillant bien sûr avec les communes qui le veulent.

Avez-vous des plaintes de jeunes habitants de Lyon concernant l'insalubrité de leur logement ?

Il n'y a pas beaucoup de jeunes qui rapportent des cas de mal-logement. Il faut faciliter la tâche au locataire pour dénoncer une situation difficile, car le locataire aura toujours peur de perdre son logement.

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