Plusieurs associations se mobilisent contre des arrêtés préfectoraux qui autorisent la chasse aux blaireaux sous terre dès le printemps dans plusieurs départements de la région, dont le Rhône.
Six ONG – France Nature Environnement Aura, Animal Cross, l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), la LPO, Aves France et One Voice – viennent de déposer huit recours contre “l'ouverture dès le printemps de la période complémentaire de déterrage, pratique de chasse barbare déjà autorisée de septembre au 15 janvier”, s'attaquant ainsi à des arrêtés préfectoraux pris en Auvergne-Rhône-Alpes dans l'Ain, l'Allier, le Cantal, la Loire, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône et la Savoie.
La pratique en question, dite “vènerie sous terre du blaireau” consiste, explique un communiqué de FNE Aura, à “envoyer des chiens dans les terriers de blaireaux pour les acculer, à creuser la terre à l’aide de pelles, de pioches et de barres à mine, souvent pendant des heures, puis à extirper les animaux terrorisés de leur abri à l’aide de grandes pinces pour ensuite les abattre par arme à feu ou arme blanche”.
Pratique “moyenâgeuse” et infondée
Permise en France de septembre au 15 janvier, cette pratique que l'association juge “moyenâgeuse” et souhaite à terme faire totalement interdire, fait l'objet, dans les départements cités précédemment, d'autorisations sur des périodes complémentaires, “dès le 15 mai”.
Cette extension apparaît aux associations particulièrement préjudiciable aux blaireaux car, expliquent-elles, “à cette période, les blaireautins sont encore dépendants de leurs mères, sans défense et promis à une mort certaine. Quand ils n’ont pas tout simplement été déchiquetés par les chiens dans la bataille…”
Elles ajoutent que “les dégâts causés par les blaireaux censés justifier une telle barbarie ne sont jamais démontrés” et que lorsque c'est le cas dans certaines zones, des “solutions alternatives” existent “pour éloigner les animaux sans les massacrer”. Une enquête vidéo menée en infiltration par l'association One Voice permet de se faire une idée de ce à quoi ressemble la chasse au blaireau sous terre.
Le 10 septembre, une pétition lancée par l'Aspas pour faire bannir totalement la vènerie sous terre avait recueilli plus de 100 000 signatures, seuil limite pour être examiné par le Sénat. “L’espoir donc qu’enfin notre pays entre dans le 21e siècle et laisse derrière lui la barbare vènerie sous terre”, commente le communiqué.