Les « sans facs » occupent les bureaux de la présidence de Lyon depuis le début de la matinée, ce lundi 10 octobre © UNEF Tacle Lyon

À Lyon 2, dialogue de sourd entre la Présidence et les "sans facs"

Ce lundi 10 octobre, une trentaine d'étudiants du collectif "sans facs" s'est rassemblée dans les locaux de la Présidence de l'université Lyon 2 afin d'obtenir des réponses à ses questions. Marie Karine Lhomme, vice-présidente de l'université répond à Lyon Capitale. 

Les "sans facs" se mobilisent ce lundi 10 octobre. Réuni dans les locaux de la Présidence de l'université Lumière Lyon 2, le collectif réclame notamment, et ce, depuis plusieurs mois, l'exonération des frais d'inscriptions des étudiants étrangers. Selon Sam de l'Unef,  "la loi votée en 2018, Bienvenue en France, est une loi discriminante pour les étudiants extra-européens puisque les frais d'inscription s'élèvent à 2770€ en licence et 3770€ en master. Si on est ici, c'est parce que l'université refuse toute possibilité d'exonération."

À cela, Marie Karine Lhomme, vice-présidente déléguée à la formation, répond que "les universités peuvent exonérer 10% des étudiants français, européens et extra-européens, selon les critères qu'elles choisissent. Lyon 2 a décidé d'exonérer tous les étudiants en masters extra-européens. Si nous décidions d'exonérer tous les étudiants étrangers en licences en plus des masters, cela représenterait 14% et donc nous dépasserions la limite autorisée."

Sur les réseaux, les étudiants lyonnais ont reçu le soutien de Paris-Nanterre et Lille aussi.

100 000 demandes, 5 500 places

Depuis le 22 août, date de la réouverture des candidatures pour l'entrée à l'université, les dossiers affluent. Cette année ce sont plus de 100 000 demandes qui ont été déposées pour une entrée en L1 à Lyon 2, pour 5500 places. "On propose des solutions, comme la phase complémentaire, entrer dans une autre licence, où le flux est moins tendu. On sait que la psycho, le droit, la socio sont les licences avec le flux le plus tendu. Nous n'avons pas le budget pour engager des professeurs supplémentaires ou pour avoir de nouvelles salles", déclare Marie Karine Lhomme

Les "sans facs" et la Présidence se rencontrent depuis plusieurs semaines déjà, mais les réalités se confrontent à l'espoir des étudiants de pouvoir poursuivre leurs études après une licence passée à Lyon 2 ou ailleurs. "Certains dossiers sont refusés, car ils sont jugés insuffisants pour le master" ajoute Marie Karine Lhomme. C'est le cas de Assami Sawadogo, burkinabé, qui a validé sa licence cette année à Lyon 2, en droit privé. "J'ai postulé pour continuer en master à Lyon 2 et dans d’autres universités, à Paris, à Caen, à Lyon 3, à Limoges et Montpellier. Je n'ai pas été accepté et à Lyon 2, ils m'ont dit que j'avais des résultats insuffisants et pourtant j’ai validé ma licence donc j'ai le droit de poursuivre mes études. J’ai travaillé à côté de mes études, et j’ai réussi à obtenir ma licence. J’ai eu 10,50 de moyenne et dans d’autres matières j’ai eu 12 ou 13. Je voulais me spécialiser en droit social où j’ai eu 11 de moyenne.

© UNEF Tacle Lyon

Et l'attente est parfois longue pour les étudiants, sans affectation "J’ai fait des recours auprès de différents responsables, je n'ai pas reçu de réponse positive. L’objet du recours est que j'ai du candidater dès que j'avais les notes du premier semestre alors j'ai demandé à faire de nouveau examiner mon dossier une fois complet et une fois les matières validées à la fin de l'année. La responsable m’a dit qu’ils n’avaient plus de place pour accueillir de nouveaux étudiants. Dans un autre master, en justice et procédure, à Lyon 2, le responsable n’a pas répondu du tout. À ma troisième relance, il m’a dit qu’il n’avait plus de place", déplore Assami Sawadogo. Pour l'heure, malgré la mobilisation, la trentaine de dossiers des "sans facs" ne passera pas en commission avant celle des autres étudiants en attente de réponse, a confirmé la vice présidente de l'université.

Un sujet qui ne date pas d'hier puisqu'en novembre 2021, L'UNEF Tacle Lyon, syndicat étudiant, occupait les locaux de la Présidence de l'université Lyon 2 où il demandait l'inscription de 16 étudiants "sans-facs".

Lire aussi : Étudiants sans master : à Lyon, les universités croulent sous les demandes

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