Plan Lumière de Lyon. Mise en lumière du pont Saint-Georges, Lyon 5e ©Tim Douet
Le 3e plan lumière de la Ville de Lyon a été adapté à l’unanimité le 11 mai. ©Tim Douet

Lyon ne fermera aucun service public pour faire face à la crise énergétique

La Ville de Lyon a présenté ce mardi 11 octobre une liste de 18 mesures visant à réduire sa consommation énergétique de 10% en un an pour tenter d’amortir une facture qui devrait bondir de 25 à 50 millions d’euros en 2023. Les services publics seront tous maintenus malgré la crise. 

À Lyon, comme partout en France, l’heure est grave du fait de la crise énergétique. En atteste le travail de concert réalisé par la majorité et son opposition pour aboutir à un plan de sobriété "transpartisan, solidaire, exemplaire" composé de "18 mesures pour 18 degrés pour atteindre" un objectif de "-10% de onsommation énergétique", pour reprendre la formule un brin publicitaire du maire de Lyon. Un objectif que la mairie fait le pari d’atteindre en un an, alors qu’entre 2010 et 2020 les consommations de la ville n’ont baissé que de 7%.

Une unité républicaine de façade ?

Pour présenter son plan de sobriété le maire de Lyon était entouré des représentants des différents groupes politique de la ville, dont ceux de l'opposition, chose très rare, voire unique. (Photo Hadrien Jame)

Chose assez rare pour être soulignée, si ce n’est unique, les représentants des groupes d’oppositions étaient présents ce mardi 11 octobre autour de Grégory Doucet pour afficher leur soutien, dans les grandes lignes, à ce plan de sobriété et "non d’austérité", comme l’a notamment souligné Charles-Franck Lévy du groupe Pour Lyon, celui de l’ancien maire Gérard Collomb. Un rassemblement qui aura eu le mérite de montrer aux Lyonnais une certaine unité de la part de leurs élus en temps de crise, mais que certains avaient tout de même du mal à maintenir au moment d’entendre le maire et ses équipes évoquer avec insistance le travail "transpartisan" mené lors de quatre réunions. Ce que Georges Képénékian, ex-maire de Lyon aujourd'hui dans l'opposition, jugeait d’ailleurs "un peu court pour arriver à des solutions en profondeurs". 


"Tout n’était pas décidé d’avance. On a reçu 55 mesures de l’ensemble des groupes politique que l’on a essayé de synthétiser en 18 mesures", Steven Vasselin, élu en charge d'organiser le groupe de travail avec les élus des différents groupes politique


L’avenir dira si les solutions trouvées en urgence par la mairie de Lyon tendent à se pérenniser, c’est en tout cas la volonté de la ville, en attendant elles devraient au moins permettre à Lyon, à court terme, de faire face à l’arrivée de l’hiver sans fermer de services publics. "C’est un plan de sobriété solidaire, car on ne ferme pas de services publics", a insisté Grégory Doucet, non sans rappeler que "certaines collectivités ont décidé de le faire au vu de l’ampleur du surcoût énergétique" et en plaidant auprès de l’État la mise en place d’un bouclier tarifaire.

4 millions d'euros d'économie au mieux

Un surcout énergétique qui est évalué à environ 25 millions d’euros pour la ville de Lyon en 2023 selon Sylvain Godinot, l’adjoint en charge de la Transition écologique. "Nous sommes devant un choc financier sans précédant pour la Ville de Lyon. Le passage d’une facture énergétique de 25 à 50 millions d’euros n’est jamais arrivé depuis le 2e choc pétrolier de 1979", explique l’élu en rappelant que le budget de Lyon est de 800 millions d’euros, investissements compris.


"Le passage d’une facture énergétique de 25 à 50 millions d’euros n’est jamais arrivé depuis le 2e choc pétrolier de 1979", Sylvain Godinot, adjoint à la Transition écologique


À ce stade, le plan présenté par la ville qui consiste principalement à baisser le chauffage et l’éclairage public, "il n’y a pas beaucoup de leviers d’actions" reconnaît Nicolas Planchon l’adjoint à l’économie, permettrait au mieux de faire baisser l’augmentation de 4 millions d’euros et de manière plus réaliste de 2 millions d’euros. Si tant est que les prix de l’énergie ne s’envolent pas plus, précise-t-on dans l’entourage du maire. Grégory Doucet était d'ailleurs, logiquement, bien en peine de répondre à notre question sur les économies, sonnantes et trébuchantes, que pourrait faire la ville grâce à ses 18 mesures de sobriété.

Lire aussi : En 2023, la facture d’énergie de la ville de Lyon devrait passer de 20 à 40 millions d’euros

18°c dans les bâtiments, 25°c pour l'eau des piscines

Concrètement les mesures les plus marquantes concernent le chauffage, qui représente 40% de la facture. La ville a acté la baisse des températures à 18°c dans les bâtiments, excepté dans les locaux administratifs, les bibliothèques, les crèches et les écoles où elle restera à 19°c. Même si Sandrine Runel, l’adjointe en charge de la solidarité et l’inclusion sociale alerte sur le fait que dans certaines écoles on "aura du mal à dépasser les 16 ou 17 degrés en raison du mauvais état du patrimoine". Du côté des équipements sportifs, la température des gymnases passera à 14°c et l’eau des piscines ne sera pas chauffée à plus de 25°c. 

Les rues dans le noir de 2h à 4h30 du matin

Sur le volet de l’éclairage public, deuxième gros poste de dépenses, la mairie va s’essayer à une expérimentation en éteignant de 2 heures du matin à 4h30 l’éclairage public de ses rues. Déjà conduite à Lorient depuis 2021 et à Francheville, certains soirs de minuit à 5 heures, cette mesure sera testée 4 soirs par semaine à Lyon, du dimanche au mercredi, sous réserve de l’accord des communes limitrophes et pendant une durée de 2 mois. Une expérimentation qui fait déjà grincer des dents des représentants de l’opposition, pour des raisons de sécurité, même si Sylvain Godinot assure que dans les communes qui appliquent cette gestion de l’éclairage nocturne "il n’y a pas de hausse de l’insécurité et parfois les incivilités baissent même". 

Lire aussi : 

La Fête des Lumières aura bien lieu

En parallèle, bien que Lyon se flatte toujours de son titre de "Ville lumière", le plan lumière va une nouvelle fois être revu et réduit à peau de chagrin en ce qui concerne l’illumination des bâtiments patrimoniaux. Celle-ci ne se fera plus que le samedi à la tombée de la nuit et seulement jusqu’à 23 heures, "nous sommes la ville lumière, mais ces illuminations ne sont pas indispensables", justifie Sylvain Godinot.


"Nous n’annulerons pas la fête des Lumières. Sa consommation électrique est marginale par rapport au reste de la ville grâce à l’utilisation de la technologie LED", Grégory Doucet, maire de Lyon


Néanmoins, que les Lyonnais se rassurent, si la période des illuminations de Noël a été amputée de deux semaines, la Fête des Lumières aura bien lieu. "Nous n’annulerons pas la fête des Lumières", promet Grégory Doucet, "elle fait partie de notre patrimoine et sa consommation électrique est marginale par rapport au reste de la ville grâce à l’utilisation de la technologie LED". Une manière aussi pour la ville d’affirmer que "sobriété ne doit pas être synonyme d’austérité".

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