L’association Valeurs et Réussite, qui gère une école musulmane de Valence, a saisi jeudi la justice administrative, après que la mairie de Valence a fait volte-face et annulé la vente d'un terrain communal pour son agrandissement.
Votée en juin et actée par compromis devant notaire en juillet, la vente d’un terrain de 8 400 m2 par la Ville de Valence à l’association Valeurs et Réussite avait été annulée le 3 octobre "après un recours gracieux déposé par la préfecture" concernant le statut foncier du terrain, selon la mairie LR de Valence qui renvoie à l'État la responsabilité de ce revirement.
Lire aussi : Une école musulmane de Valence dépose plainte pour "discrimination"
Jeudi 13 octobre l’école musulmane, gérée par l’association, qui devait utiliser ce terrain pour s’agrandir a décidé de saisir la justice administrative. "Il n'existait aucun motif juridique ni aucun élément factuel, susceptibles de justifier" l'annulation de cette vente, explique l’association dans un communiqué, estimant que la décision est "entachée d'un détournement de pouvoir et d'une illégalité manifeste". Début octobre, l’association qui gère l'école élémentaire où sont scolarisés actuellement 42 élèves avait décidé de déposer plainte contre X pour "discrimination", selon son avocat.
Une filiation avec les Frères musulmans ?
La vente est devenue polémique après la publication en juillet par le journal satirique Charlie Hebdo d'un article évoquant des liens entre l'association gérante "Valeurs et Réussite" et le mouvement radical des Frères musulmans. "On parle de prétendue filiation soi-disant proche des Frères musulmans... Mais il n'y a aucun lien (...) On est des citoyens de confession musulmane simple", s'est plaint début octobre Mourad Jabri, président de l'association quand la vente a été annulée.
Pour Me Nabil Boudi, l’avocat engagé par l’association, "l'annulation de cette vente à l'égard de cette école est un nouveau franchissement dans le matraquage et dans la chasse aux sorcières réalisés à l'égard de certaines associations musulmanes".
Depuis quand la France Républicaine doit elle subventionner un établissement soutenu par ceux là même qui la combatte.