Le 13 juillet dernier, le Tribunal administratif de Paris a condamné l'Éducation nationale à révéler les indices de position sociale (IPS) des collèges et classes de CM2 du pays. Ils révèlent de fortes disparités dans la métropole lyonnaise.
Il aura fallu la détermination d'Alexandre Léchenet, journaliste à La Gazette des communes pour que l'Éducation nationale révèle les indices de position sociale (IPS) des collèges français. Cet indicateur évalue la situation sociale des élèves de chaque établissement en combinant la profession des deux parents avec d’autres critères, dont la taille du logement, les pratiques culturelles, le partage d’une chambre entre plusieurs enfants, etc.
"Des ghettos scolaires"
Dans la Métropole de Lyon, c'est l'association No Ghetto qui s'en est emparée la première. Basée à Vénissieux elle se bat pour la mixité sociale dans les collèges publics. Elle a réalisé la première carte interactive évolutive sur les IPS des établissements du territoire. Les résultats sont sans appel : les quartiers de Vénissieux, Villeurbanne et Saint-Fons "sont des ghettos scolaires", déplore Farid Ben Moussa, secrétaire de l'association.
Ainsi, le collège Paul-Éluard à Vénissieux obtient un score de 68,8 quand l'établissement Vendôme, situé dans le 6e arrondissement atteint 138 points. En France, l'IPS moyen est de 102. Si des disparités existent entre la périphérie et le centre-ville, elles sont aussi importantes entre les établissements publics et privés, avec un score moyen de 101 pour les premiers contre 121 pour les seconds. Dans la métropole, ces derniers font la course en tête avec un IPS atteignant 147,6 pour le collège des Chartreux situé dans le 1er arrondissement.
Adapter la carte scolaire
Pour Farid Ben Moussa, cet indicateur est une aubaine. "Lorsqu'on alertait la Métropole, on nous disait que la situation n'était pas si catastrophique, mais là on voit bien que si, ça l'est", lance-t-il, agacé. Pour No Ghetto, il faut repenser la carte scolaire du territoire pour améliorer la mixité des établissements. Le secrétaire note l'écart important entre "des collèges situés à 20 minutes l'un de l'autre en transports en commun".
La cité scolaire de Gerland par exemple affiche un IPS de 146. À une vingtaine de minutes en transports en commun de là, le collège Alain plafonne lui à 66,6. "Il faut faire une carte scolaire évolutive, qui prend en compte les IPS des élèves pour avoir des établissements avec une moyenne de 100", ajoute-t-il.
"C'est plus facile d'être bon à l'école lorsque vous n'êtes plus sous le regard inquisiteur des dealers !"
Farid Ben Moussa, secrétaire de l'association No Ghetto
Si ces chiffres inquiètent, c'est aussi qu'ils ont un impact sur le niveau scolaire des élèves. La cité scolaire de Gerland, évoquée plus haut se hisse à la sixième place des collèges obtenant les meilleurs résultats au brevet (100 % de réussite) à Lyon, au côté des établissements privés, et seul groupe public dans le top 10. À l'inverse le collège Alain n'obtient que 71 % de réussite.
Face à ce constat, une expérimentation pour la mixité sociale a été menée en Haute-Garonne. Pendant quatre ans, les élèves de CM2 du quartier défavorisé du Mirail à Toulouse ont été accueillis et accompagnés dans cinq établissements plus favorisés que les deux collèges de leur secteur. Les résultats sont impressionnants : le taux de réussite au brevet pour ces élèves est passé de 50 % en 2017 à 63 % en 2021, les élèves ayant obtenu plus de 12 sont passés de 4,6 % à 33 %.
"Lorsque vous êtes un enfant d'un quartier défavorisé, c'est plus facile d'être bon à l'école lorsque vous n'êtes plus sous le regard inquisiteur des dealers", insiste Farid Ben Moussa.
À lire sur le sujet : Le taux de réussite au brevet en baisse dans l’Académie de Lyon
Il vaut mieux naitre dans une famille de parents riches en culture, intelligence, équilibrés modérés et bien portants.
Quelle révolution ce constat !
Mais les parents sont ils à la hauteur s'ils ne travaillent meme pas pour subvenir aux besoins fondamentaux, sécurité, nourriture, éducation au savoir etre, de leurs enfants ?
L'école peut elle compenser la défaillance de parents ? Doit elle le faire ? Les fonctionnaires sont ils formés et prets à assumer cette fonction ?
C’est à l’image des autres secteurs de la societe,combien de journalistes de Lyon capitale ont mis leurs enfants dans ces ecoles.....
Ou sont tous ce qui nous ont dit que c’était une chance pour la france...ce qui est sur c’est une chance pour la guerre civile.....
Ces chiffres ne disent rien qu’on ne sache déjà, puisqu’ils sont corrélés aux situations géographiques et à l’enseignement privé ou public. C’est donc une énorme lapalissade. L’exemple le plus flag est Tourette dans le 1er, qui nous rappelle donc que les pentes sont remplies de bobos qui, toutefois, doivent être fiers de mettre leurs enfants dans le public — alors qu’en fait, c’est comme s’ils étaient dans n’importe quel collège privé de la ville.
Aucune utilité donc, et personne n’a envie d’envoyer son gosse faire 1/2h de transport en commun pour faire plaisir à des stats. 100, comme ça, au pif — cela ne veut rien dire, c’est pitoyable.
Ah et sinon ça prouve aussi que tout le monde fuit le public, avec souvent des bonnes raisons — pas de bol, c’est pas toujours mieux dans le privé.