Œuvre apocalyptique du Belge Hans Op de Beeck, We Were the Last to Stay est une prise de conscience magnifique et radicale sur l’état du monde. Danaël Marques, jeune lycéen de 16 ans à Trévoux, l’a traversée pour nous.
Prenant la forme d’une installation gigantesque qui occupe un hangar entier dans les anciennes usines Fagor du 7e arrondissement, We Were the Last to Stay du Belge Hans Op de Beeck est une des œuvres choc de la 16e Biennale d’art contemporain.
Évoquant un camping abandonné, elle est une œuvre immersive à l’intérieur de laquelle on pénètre pour se confronter à tous les espaces et éléments qui le composent : caravanes, balançoires, vélos, fanions, jouets, barbecues, voitures, arbres, landaus, étang…
"Ici, tu ne distingues rien, il n’y a pas de plaisir, tu ne vois pas l’avenir alors que ça avait l’air festif"
Mais tout est gris et immobile ! Comme si une pluie de cendres s’était abattue sur un monde vivant pour le figer dans le temps. “Je ressens que l’homme peut apporter la vie comme il peut l’enlever en deux secondes, nous dit Danaël Marques, on a l’impression que l’histoire s’est arrêtée d’un coup, le lieu semble instable, comme si au moindre événement – une guerre, une bombe ou un virus – la vie pouvait basculer vers le néant. Cela nous fait émettre des hypothèses sur le pourquoi et on se dit que c’est de la faute de l’homme. Ici, on a toutes les notions de la vie de l’homme. L’artiste s’est approprié le lieu dans son intégralité, pour sa vitalité : l’eau avec le château d’eau, la nature avec le jardin botanique, les enfants avec les jeux, l’élevage avec les cages à oiseaux, la technologie avec les ordinateurs et téléphones, le bricolage et la créativité, les déplacements avec motos et voitures. Un monde créé par l’homme et inanimé par son absence. Et si notre monde était noir et blanc, fade à vivre ? Ici, tu ne distingues rien, il n’y a pas de plaisir, tu ne vois pas l’avenir alors que ça avait l’air festif. On est invité à se poser et à regarder tout ce qu’on a fait à la vie, ça me rend nostalgique. Le lieu est mort mais les objets sont étrangement figés dans un moment de vie où les visiteurs vêtus de couleurs mettent de la lumière.”
Manifesto of fragility - 16e Biennale d’art contemporain de Lyon – Jusqu’au 31 décembre - www.labiennaledelyon.com
Œuvre est quand même un bien grand mot pour cette chose très reductrice
"Réductrice" ? pourquoi ?