De coupes budgétaires en hausse des tarifs des TER, Auvergne-Rhône-Alpes doit composer avec un budget plus contraint après des années d’économies et d’investissements massifs. Des ajustements qui cadrent mal avec les polémiques liées au “dîner des sommets”.
Si les lentilles vertes du Puy-en-Velay sont chères à Laurent Wauquiez, ancien maire de la commune, elles pourraient aussi coûter cher à son image de bon gestionnaire à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Mi-octobre, le site d’investigation Mediapart a révélé l’existence d’un “dîner des sommets”, organisé par la Région autour de Laurent Wauquiez, pour des sommes par invité salées : 100 000 euros pour une centaine de convives en juin dernier. La soirée avait été organisée au château de la Chaize dans un décor somptueux, une sorte de mini-Versailles dans les collines du Beaujolais. Au menu : salade de lentilles à l’anguille fumée, foie gras, volaille de Bresse. Et l’ambition suprême de Laurent Wauquiez, rajoute son opposition en compulsant la liste des invités : “Il tisse son réseau pour la prochaine présidentielle.” Autour de la table, avec un serveur par convive, Laurent Wauquiez avait convié des notables : chefs d’entreprise, sportifs de haut niveau, patrons de presse ou personnalités régionales. Christophe Gruy, le propriétaire du château, figurait aussi parmi les invités. Tout comme Olivier Ginon, dont la société GL Events a facturé ce soir-là pour 45 000 euros, selon les informations de Mediapart. La Région a justifié ces mondanités par “la mise en relation de personnalités issues de tous les horizons pour créer de grandes synergies entre les acteurs de la région”. “Les participants à ce dîner n’ont pas besoin d’événements de ce type pour se parler. Ils se voient toutes les semaines. Je ne comprends pas le coût de cette prestation ni sa pertinence. À un moment, n’importe quel élu se sent tout-puissant”, soupire un chef d’entreprise proche de Laurent Wauquiez qui n’était pas convié à ce “dîner des sommets”. Le président de la Région a noyé la polémique en comparant les 100 000 euros de la soirée aux quatre milliards d’euros de budget de la collectivité. Renaud Pfeffer, vice-président en charge de la sécurité, est aussi monté au front pour défendre son patron : “Le coût du repas est de 165 euros. Il faut le mettre en regard de l’impact positif de ce genre de manifestation.”
Une photo du dîner des sommets posté sur un compte Instagram. @goldorak42
Réalités statistiques
Mais ces agapes s’apparentent à une pierre dans son jardin. Cette soirée tranche avec le fil rouge de bon gestionnaire et de chasseur des gaspillages qu’il tisse depuis son élection en 2015.
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