Retard, manque d’écoute, surfacturation… Les syndicats de copropriété professionnels cristallisent les critiques. L’autogestion représente-t-elle une alternative intéressante ? Explications.
49 %. Moins de la moitié des copropriétaires sont satisfaits de leur syndic de copropriété. L’enquête de l’association de consommateurs CLCV de 2021 condamne sans appel ces entreprises chargées de la gestion des parties communes des immeubles. Conséquence, un nouveau marché apparaît : le syndic de copropriété en autogestion, boosté par les nouveaux outils numériques. Plus de 7 % des copropriétés se passent actuellement des services de syndicats professionnels. Autant de copropriétaires qui ont souhaité arrêter de payer les frais d’agences parfois peu soucieuses des besoins réels de leurs clients. De fait, l’autogestion – soit via un unique bénévole, soit grâce à un collectif – est un format qui convient particulièrement bien aux petites copropriétés. Elle permet de réduire les affres que reprochent la plupart du temps les copropriétaires à leur syndic.
Dans le viseur : les lenteurs administratives, l’absence d’écoute et surtout la tendance à la surfacturation. La majoration de 50 % des frais lorsqu’une assemblée générale de copropriété dépasse 18 h est souvent évoquée. Difficile pour des actifs de tenir cet horaire. De la même manière, la facturation du moindre envoi de courrier, de documents en laisse beaucoup pantois. Des habitudes, certes contractualisées, mais qui augmentent vite : le forfait en France oscille entre 120 et 200 euros environ par an et par copropriétaire. Pareillement, un syndic professionnel se paiera en moyenne 4 % en commission sur des travaux de copropriété. Des montants parfois importants à l’heure des gros chantiers, comme un ravalement de façade. Mais le plus incompréhensible intervient lors de la vente d’un appartement, pour laquelle il est nécessaire de demander au syndic l’état daté, un document détaillant les charges du bien. “Il est aujourd’hui plafonné à 380 euros, le prix pratiqué par tous, mais ça pouvait tirer vers les 900 euros avant la réforme de 2020”, se plaint un propriétaire lyonnais.
La majoration de 50 % des frais lorsqu’une assemblée générale de copropriété dépasse 18 h est souvent évoquée.
Dans le détail, pour rentrer dans ses frais, un syndic professionnel doit avoir un haut volume d’activité. Rien que sur Lyon, un syndic gère en moyenne 149 copropriétés, d’après l’application Matera. Un marché porté par quelques locomotives comme Foncia Lyon ou Nexity, qui en gèrent plusieurs centaines à elles seules. Difficile d’avoir un bon service client avec de si grands groupes. Pour mémoire, il y a en tout 17 000 copropriétés dans la métropole de Lyon. Cependant, les experts de l’agence publique UrbaLyon précisent que “ce nombre ne reflète pas totalement la réalité du territoire. En effet, les petites copropriétés, souvent gérées par un syndic bénévole, ne sont pas inscrites au Registre national des copropriétés (RNC)”.
Deux types d’autogestion
Une orientation indiquant que la copropriété autogérée a le vent en poupe. Pour comprendre, il faut savoir que la loi impose la présence d’un syndic dans toute copropriété. Il existe ainsi deux types de syndic en autogestion : le syndic bénévole et le syndic coopératif. Dans les deux cas, la copropriété ne doit pas être trop lourde. Il peut être délicat pour un non professionnel de gérer à la fois les ascenseurs, les jardins ou la loge du gardien. Dans ce contexte, entrer dans une union de syndicats peut aussi être une aide afin d’obtenir des conseils adaptés. D’une manière générale, l’autogestion nécessite la bonne entente entre copropriétaires. Le syndic bénévole implique de nommer l’un des copropriétaires directement syndic lors d’un vote à l’assemblée générale. Il devra assumer de nombreuses missions comme la comptabilité, le suivi des travaux, les appels de fonds, les appels d’offres, la gestion des impayés, la régularisation des charges ou encore les assurances… Bref, c’est une charge lourde qui convient souvent à une personne ayant du temps. Bien qu’il s’agisse de bénévolat, une rémunération peut être prévue, même si la loi oblige à ce qu’elle soit secondaire par rapport aux revenus principaux du copropriétaire. Il peut aussi être assisté du conseil syndical à titre consultatif.
“Passer en autogestion nous a permis de négocier tous les contrats avec nos prestataires. Derrière, c’est une baisse de 20 % de charges en moyenne.
De l’autre côté, le syndic coopératif reprend le même modèle mais via un collectif de copropriétaires souhaitant s’impliquer. Chaque membre du conseil aura ainsi une fonction selon ses compétences et affinités. L’occasion de rappeler qu’il est souvent judicieux de souscrire à une assurance responsabilité civile en cas de problème. Les caractéristiques de l’autogestion
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