Entrée d’un parking LPA à Lyon. © Lucas Vera

Pour sauver les places de parking à Lyon, le maire du 2e s’allie aux commerçants

Vent debout contre la transformation de 1700 places de parking à Lyon, le maire LR du 2e arrondissement a trouvé des alliés de circonstance chez les restaurateurs et les commerçants pour tenter d’infléchir la décision de la Métropole de Lyon en lui faisant une contre-proposition.

Souvent en pointe lorsqu’il s’agit de questionner les choix de la majorité écologiste, notamment en matière de sécurité, le maire du 2e arrondissement Pierre Oliver porte un nouveau combat depuis plusieurs semaines. L’élu LR se démène pour empêcher la "suppression de 1700 places de parking souterrain à Lyon, dont 1 300 en Presqu’île, soit près de 30% du stationnement". 


"Ils sont dans une lutte idéologique contre la voiture. Demain on aurait des voitures non polluantes ils seraient aussi contre parce qu’ils une volonté de décroissance anti-capitaliste qui fait qu’ils s’opposent à ces véhicules", Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement.


Sur les réseaux sociaux, dans la presse, en conseil d’arrondissement, en conseil municipal ou encore à l’entrée des parkings LPA, Pierre Oliver enchaîne les sorties pour dénoncer la décision de la Métropole de Lyon. Mi-octobre l’élu est même allé jusqu’à lancer une pétition, qui aurait déjà réuni plus 5 000 signatures et qu’il demande aujourd’hui aux commerçants de faire signer à leurs clients pour faire fléchir la collectivité. "Tous les sujets sur lesquels on a réussi à les faire reculer c’est lorsque la pression populaire est assez forte", insiste le maire du 2e.


"Ce changement permettra à environ 4500 personnes de se garer. C’est beaucoup plus que les 1700 places de départ, Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole chargé des mobilités


Factuellement, l’idée selon laquelle la Métropole supprimerait purement est simplement 1 700 places de stationnement n’est pas tout à fait vrai. Dans les faits, elles seront transformées en 3 000 stationnements vélos sécurisés, 500 véhicules électriques, 300 places d’autopartage, et 1 050 places pour les motos. "Ce changement permettra à environ 4500 personnes de se garer. C’est beaucoup plus que les 1700 places de départ” argumente Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole chargé des mobilités et président de LPA. 

Lire aussi : Lyon : près de 5 000 signatures contre la suppression de places de parking en Presqu’île

Transformer en faveur de l'électrique

Un argument rabâché par la Métropole de Lyon depuis les premières sorties de Pierre Oliver et qui semble aujourd’hui attiser la flamme de l’élu LR, qui a fini par se trouver des alliés de circonstance auprès des restaurateurs et des commerçants qui craignent la fuite de clients ne pouvant plus se garer. Pour leur marquer son soutien l’élu est allé jusqu’à organiser une conférence de presse vendredi 18 novembre dans sa mairie, en présence de Christophe Marguin le représentant des Toques Blanches, qui est aussi un élu LR, de Thierry Fontaine le patron de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie)et de plusieurs représentants d'associations de commerçants.


"On a le sentiment que l’on lutte contre la voiture, mais sans plan global, sans vision à long terme et c’est ce que l’on reproche aujourd’hui", Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement 


Déjà très critique sur la sécurité à Lyon et sur l’élaboration du nouveau règlement des terrasses porté par la maire, le représentant des cafetiers et restaurateurs réfute une quelconque volonté politique de sa part. "La maire du 1er [EELV, NDLR] m’aurait interpellé je serais venu de la même manière, ce qui m’intéresse ce sont les commerçants du 1er, du 2e, du 5e. Ce sont eux qui souffrent le plus du manque de stationnement en Presqu’île aujourd’hui. On ne peut pas faire tourner des restaurateurs avec la seule clientèle locale, car les habitants ne vont pas manger au restaurant tous les jours. Il faut donc un apport extérieur et si celui-ci ne peut pas se garer malheureusement ce sera un peu la mort de mes commerçants dans ces zones", déplore-t-il. 

Devant la vingtaine de représentants de commerçants et d’élus réunis en mairie du 2e, Pierre Oliver a donc évoqué une alternative qu’il entend présenter au président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard. "Ce que l’on propose à la Métropole c’est qu’au lieu de supprimer 1700 places c’est de n’en supprimer que 500 et qu’elles soient quasi intégralement transformées sur de l’électrique. Dans une ville les mobilités s’anticipent", lâche l’élu, en appelant la collectivité à accélérer sur le développement des bornes de recharge électrique. Plutôt que donner plus de place à l’autopartage et au vélo qui, selon lui, ne permettront pas de maintenir la venue d’acheteurs extérieurs dans les commerces.

Protéger l'attractivité du centre-ville

"Ce n’est pas que le centre-ville de Lyon. C’est le centre-ville de la Métropole, du département, de la région. On est une capitale économique importante et il ne faut pas qu’elle se désagrège au fil du temps. Nous n’avons pas fait le choix de venir nous installer en Presqu’île pour vivre par internet", plaide François Royer, élu du 2e et antiquaire de la rue Auguste Comte.


"Nous n’avons pas fait le choix de venir nous installer en Presqu’île pour vivre par internet", François Royer, élu du 2e et antiquaire de la rue Auguste Comte.


Pas forcément opposés pour la plupart à une certaine réorganisation de l’offre de stationnement, qui favoriserait la voiture électrique, les commerçants demandent surtout un accompagnement de la part de la collectivité et des études d’impact pour leur activité. D’autant que selon Isabelle Burtin, une élue du 6e, la réduction des flux automobiles en ville aurait déjà un impact sur le chiffre d’affaires de certains commerçants dans son arrondissement. "On a questionné nos commerçants et ils nous ont fait remonter le fait qu’avec la baisse des flux automobiles périurbains ils enregistraient une perte de chiffre d’affaires de 30 à 40%, explique celle qui représente aussi la Fédération le 6. Pendant ce temps, la zone périurbaine se développe et on va vers la mort du commerce de proximité de centre-ville".

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