Grégory Doucet / Inauguration 1km Voies Lyonnaises
Grégory Doucet / Inauguration 1km Voies Lyonnaises ©Romane Thevenot

“Pourquoi certains n’auraient pas tout ? Il y en a qui n’ont rien. Ça fait l’équilibre”

La ville et les Verts, c’est une bizarrerie, pour ne pas dire un contresens. L'éditorial du rédacteur en chef de Lyon Capitale.

Grégory Doucet / Inauguration 1km Voies Lyonnaises
Grégory Doucet / Inauguration 1km Voies Lyonnaises ©Romane Thevenot

“Bien sûr, en 2026, je candidate à nouveau à la mairie de Lyon.” À six mois de son mi-mandat, Grégory Doucet lance les hostilités. À la surprise générale. Comme il a été élu.

Les élections municipales n’auront lieu que dans trois ans, mais le maire en place, ne tenant plus en place, a déjà annoncé la couleur. Verte, pour la planète bleue.

Grégory Doucet aimerait que Lyon respecte ses “limites planétaires” (toujours dans Le Monde), en gros, les seuils que les habitants ne devraient pas dépasser afin de continuer à vivre dans des conditions favorables. La neutralité carbone ou peau de balle.

Celui qui a tourné la page Collomb se veut un empêcheur de tourner en rond, forçant la majorité, tout sauf silencieuse (vu la forte abstention, peu d’électeurs ont, en définitive, élu le maire), à avancer sur des sujets à propos desquels elle est parfois bloquée.

“J’m’en vais lui faire une ordonnance ! Et une sévère !” Humanitaire convaincu, le maire s’est mué en médecin urgentiste. Ipso facto, une partie de Lyon s’est mise en apnée (rien qu’en respirant, on produit 5 % de nos émissions globales de CO2, au repos, c’est la science qui le dit).

La ville et les Verts, c’est une bizarrerie, pour ne pas dire un contresens (cycliste, vu qu’ils pédalent tous). L’urbain n’est pas leur tasse de thé, préférant veaux, vaches, cochons, couvées. Ils en ont même une “conception assez honteuse”, assure Aurélien Martinez, qui a longuement enquêté sur les maires écolos. Et d’expliquer que, pour eux, la ville est “responsable de tous les maux” : bruit, pollution, stress, dangerosité, productivisme, capitalisme, Tour de France, cordons-bleus dans les cantines, etc.

Grégory Doucet s’oppose à la politique de Gérard Collomb, qui a pourtant développé économiquement la ville. Il y a un impensé au niveau économique. Ou plutôt, tout est pensé sous l’unique prisme du réchauffement climatique et de l’espèce humaine menacée.

Lyon veut être un laboratoire de l’écologie politique. Grégory Doucet assume, coûte que coûte, et ira jusqu’au bout de ses idées, quoi qu’en pensent les autres, ne répondant, en vérité, qu’aux seules préoccupations de ceux qui l’ont élu. Le “en même temps” n’existe pas en pays écolo.

En 2020, les Verts lyonnais ont été élus sur un programme. En 2026, ils devront assumer un bilan. Doucet a déjà pris les devants, son projet pour Lyon, dit-il, ayant besoin de deux mandats pour être réalisé.

Note : le titre de cet édito est de Michel Audiard

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