Jean-Yves Sècheresse, ancien adjoint à la sécurité de Lyon, auteur de "Pop music, un abécédaire politique"

Le rock, un marqueur très politique (vu de Lyon)

L'ancien adjoint à la sécurité de Lyon (2014-2020) est l'auteur de "Pop music, un abécédaire politique". Un peu de guitare dans ce monde de brutes.

"Dans mon ancienne vie, on me demandait plutôt des trucs de flics... C'était pas très rock'n roll pour tout dire." Avant d'avoir été adjoint de la Ville de Lyon à la sécurité (2014-2020, troisième mandat Collomb), Jean-Yves Sècheresse a été un grand amateur de rock - il l'est toujours au demeurant. Il a également été président de la Halle Tony Garnier pendant une dizaine d'années.

Il publie aujourd'hui "Pop music, un abécédaire politique" (édition Les Mots et le Reste), un pavé de 466 pages qui explore les rapports entre les artistes et les tendances sociétales dans le paysage anglo-saxon des années 60 à nos jours.

En un peu plus de 140 entrées, l'auteur éclaire les contextes dans lesquels sont ancrés les grands combats de cette époque, en étudiant les liens qui se font et se défont entre les cultures musicales, les générations, les classes sociales et les mouvements politiques.

"Le rock et la jeunesse fêtent leurs 50 ans de concubinage et il m'était arrivé de me dire qu'il fallait travailler autour de cette musique qui, subitement, avec Elvis Presley, ou avec les Beatles en Angleterre, devient la musique du diable et en même temps la musique du marché spécial jeunes."

S'il se revendique éperdument "springsteenien", Jean-Yves Sècheresse a un petit faible, dans la génération actuelle, pour la chanteuse Beyoncé, "pas inintéressante" en objet féministe sexualisé revendiqué qui "influence la pensée mainstream". Dans Pop Music, on y parle aussi d'Obama qui a fait de la pop un "élément de stratégie de communication", de Mick Jagger le "faux révolutionnaire", du mot fuck "dont la musique se fait l'agent de sa propagation", d'Elvis Presley qui représente "pour la bien-pensance un animal nuisible", ou encore d'animalisme avec lesquels "l’aristocratie la plus oisive comme les punks les plus ultras" ont créé des liens ténus. Comme dirait Springsteen : "Au rock'n roll... ou ce qu'il en reste."

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