Faire un selfie devant Auschwitz est-il indécent ?

Théâtre. Au Sémaphore à Irigny, le spectacle Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ? interroge la notion de morale dans une société obsédée par l'image.

Au départ, c’est un simple selfie devant Auschwitz. Posté naïvement sur les réseaux sociaux par Michelle, adolescente en visite scolaire dans le camp de la mort, il va faire scandale et son auteure va subir un déferlement de haine sur la toile.

Cette adaptation théâtrale d’un livre de Sylvain Levey, inspiré lui-même d’un fait divers, interroge les discordances – la plupart du temps générationnelles – face à notre rapport entre le virtuel et le réel, mais aussi à l’image que l’on renvoie de soi au monde. Lequel est à portée d’un clic de smartphone en livrant les adolescents aux pièges du harcèlement numérique.

Le propos de cette pièce n’est pas mémoriel. Au contraire, il tente de comprendre les mécanismes bien actuels de notre société du paraître. Auschwitz peut-il être le décor d’une image où l’on se met en scène, comme devant la tour Eiffel ou le London Bridge ?

Loin de juger, ce spectacle qui s’adresse à tous les publics – parents et enfants se reconnaîtront dans ce débat – nous donne à réfléchir sur cette révolution technologique qui ébranle les fondements de notre société, peinant à concilier la liberté d’expression et la morale.


Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ? – Le 24 février, au Sémaphore, Irigny

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