Un camp de migrants à la Croix-Rousse.
Un camp de migrants à la Croix-Rousse, le 7 juin 2021.
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“Personne à la rue”, la promesse impossible à tenir à Lyon

Le nombre de personnes à la rue a fortement augmenté à Lyon cet hiver, provoquant des tensions entre l’État et des collectivités locales débordées.

Le ton monte entre Grégory Doucet, maire EÉLV de Lyon, et Pascal Mailhos, préfet sur le départ. Les deux hommes souvent complices se déchirent sur la question de l’hébergement d’urgence, alors que le froid s’installe dans la métropole de Lyon. Depuis les vacances de Noël, le maire enjoint la préfecture d’ouvrir des places pour accueillir notamment de jeunes migrants reconnus majeurs, mais qui contestent leur première évaluation auprès du juge pour enfants. Si la Ville de Lyon n’est pas compétente pour leur proposer un toit, elle s’est emparée du sujet, mais voudrait que l’État prenne le relais. Grégory Doucet menace même d’intenter un procès à l’État pour manquement à ses devoirs en la matière. “Nous avons proposé à la préfecture trois cents places d’hébergement alors que ce n’est pas notre compétence. Nous avons transmis beaucoup d’adresses. C’est un mensonge de dire que la Ville ne fait pas sa part. Desgenettes, j’en parle depuis deux ans au préfet et cela se décante enfin”, assure le maire de Lyon. Une liste balayée d’un revers de la main par la préfecture qui estime qu’aucun “lieu viable pour permettre un accueil décent, sécurisé et adapté pour assurer un accompagnement social de qualité” n’est proposé par la Ville de Lyon. Dans les semaines à venir, cent quarante-sept nouvelles places d’hébergement d’urgence vont ouvrir à Lyon et dans le Rhône sur plusieurs sites, dont certains fléchés par Grégory Doucet. Cinquante lits vont être ouverts dans l’hôpital militaire Desgenettes. Un ancien entrepôt de la SNCF, dans le 9e, devrait proposer une capacité d’accueil similaire. Les autres seront hébergés provisoirement à Villefranche-sur-Saône dans un ancien commissariat. Un chiffre qui ne devrait pas être suffisant. “J’entends que la préfecture dit avoir triplé le nombre de places, mais je vois aussi que le nombre de personnes à la rue augmente”, nuance Sandrine Runel, adjointe aux solidarités à Lyon.

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