Les 17 et 18 juin 2022, la première édition du festival inversion avait accueilli 35 000 visiteurs, bien loin des 30 000 festivaliers attendus chaque soir. (Crédit Cheyenne Gabrelle)

Déficitaire, le festival Inversion ne sera pas reconduit à Lyon en 2023

Lancé en grande pompe en 2022 avec Stromae et Orelsan, le festival Inversion, co-organisé par le Lou Rugby au stade de Gerland, ne sera pas reconduit en 2023. Largement subventionné par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’évènement aurait été déficitaire en 2022.

Présenté comme l’un des nouveaux évènements culturels majeurs à Lyon au moment de son annonce en 2021, le Festival Inversion, dont la première édition s’est déroulée les 17 et 18 juin 2022, n’a pas fait long feu. D’après des révélations de nos confrères de Radio Scoop, que nous pouvons confirmer, l’évènement organisé au Matmut stadium de Gerland ne connaîtra pas de 2e édition en 2023. 

"Il n’y aura pas d’édition 2023 de ce format d’Inversion au Matmut Stadium de Gerland, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura plus jamais sous un autre format"

Yann Roubert, président du Lou Rugby, co-organisateur

Selon les informations de Lyon Capitale, le festival créé par le Lou Rugby (propriété de GL Events) et Olympia Production (filiale de Vivendi) se serait révélé déficitaire au terme de sa première édition. Les 35 000 festivaliers accueillis en deux jours pour assister aux performances musicales de quelques-uns des artistes les plus cotés du moment, que sont Stromae, Orelsan, SCH ou encore PNL, n’ont pas suffi pour assurer une rentabilité au festival. Au moment de son annonce, les organisateurs espéraient recevoir 30 000 festivaliers par soir, soit plus du double. 

Pour sa première édition, le festival avait fait appel à de très grosses têtes d'affiche comme Stromae. (Crédit Cheyenne Gabrelle)

Contacté ce jeudi 23 février par Lyon Capitale, Yann Roubert, le président du Lou Rugby, confirme cette décision à regret, mais n’a pas souhaité s’exprimer sur les pertes financières enregistrées au terme de la première édition, "on ne communique pas sur nos chiffres", justifie-t-il. Il concède toutefois, "c’est une organisation qui revient très chère et notre partenaire d’Olympia production, qui connaît bien mieux que nous l’écosystème des festivals, à vu que la conjoncture était très difficile. Sans appui financier plus large que ce que l’on a c’est malheureusement très compliqué à tenir".

Une subvention de 500 000 euros de la Région

Les cachets très élevés des artistes, la forte concurrence du milieu des festivals et le coût de l’organisation ont donc eu raison de l’évènement, dont les billets étaient vendus en moyenne entre 35 et 99 euros. "Les frais pour faire venir les artistes sont très élevés et le fait qu’il y ait une multiplication des festivals et du coup des possibilités pour le public de voir les artistes font que c’est d’autant plus compliqué à mettre en place et sans parler de rentabiliser, à équilibrer", analyse Yann Roubert.

"Les frais engendré pour le set-up, la production et mettre le stade en configuration festival ne permettent pas aujourd’hui d’inscrire cela sur le long terme"

Yann Roubert, président du Lou Rugby, co-organisateur

En 2022, en plus d’un budget de "plusieurs millions d’euros", le Lou Rugby et Olympia production avait pourtant reçu un soutien important de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’un de ses partenaires, au moment où celle-ci baissait ses aides à de nombreuses institutions culturelles. Comme nous le révélions dans Lyon Capitale, la collectivité dirigée par Laurent Wauquiez avait ainsi accordé un chèque de 500 000 euros au festival, non sans faire grincer quelques dents. Une somme qui était venue s’ajouter au soutien des autres partenaires, le Crédit Agricole centre-est, Radar et Auto Bernard. Au final, l'apport des partenaires aurait représenté environ 10% du budget global du festival. 

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Un nouveau format à l'avenir ?

Pas suffisant toutefois pour équilibrer une telle production. "Pour que ça marche, il aurait fallu que le stade soit archi plein et que l’on trouve encore plus de partenaires. Si on avait voulu le refaire avec un set-up de la même qualité, sans que cela nous coûte d’argent il aurait fallu que le prix des billets soit exorbitant. Cela aurait été extrêmement risqué pour rentabiliser le festival, on paye un prix fixe pour les artistes que l’on remplisse ou non le stade", explique Yann Roubert. 

Malgré l’échec, le président du Lou Rugby veut tout de même retenir une première édition qu’il voit comme "un vrai succès, tant physique, qu’opérationnel et d’image. Cela a prouvé que l’on pouvait faire de très beaux concerts au Matmut stadium de Gerland". Il n’écarte d’ailleurs pas la possibilité de faire revenir le festival Inversion sous un autre format à l’avenir, "il faudra trouver un moyen que ce soit pérenne et équilibré pour que cela puisse marcher".

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