La carte des principales pollutions de la Saône et du Rhône en ce début d’année 2023.
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La carte des pollutions des eaux lyonnaises

Suite aux polémiques sur les pollutions aux perfluorés au sud de Lyon, Lyon Capitale a établi une carte des principales pollutions de la Saône et du Rhône en ce début d’année 2023.

1/ Les perfluorés au sud de Lyon

C’est le sujet numéro un lorsqu’on évoque la pollution du Rhône aujourd’hui : les perfluorés au sud de Lyon inquiètent tant les habitants que les agriculteurs. Aussi appelés “polluants éternels”, les perfluorés (PFC) ou polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de quatre mille sept cents molécules. Ces substances peuvent rester dans les sols plusieurs centaines d’années sans se dégrader totalement. Problème, ils favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants. En mai 2022, le documentaire Vert de rage sur France 2 a mis le feu aux poudres en révélant ses propres résultats d’analyse sur des prélèvements dans l’eau, le sol et le lait maternel, dépassant certains seuils de toxicité, autour d’usines de la Vallée de la chimie. Des découvertes qui ont poussé le maire de Pierre-Bénite à déposer plainte contre X, le 27 mai, pour mise en danger de la vie d’autrui. Dans le viseur, les sites Arkema et Daikin sur sa commune. Pierre Clousier, le directeur de l’usine Arkema, avait alors déclaré “ne pas contester” avoir rejeté certains perfluorés, tout en nuançant : “On ne comprend pas parce qu’aujourd’hui, ces produits, on ne les utilise pas, on ne les produit pas. Nous sommes conformes à la réglementation.” De fait, la législation européenne ne devrait prendre effet qu’en 2026, bien que l’usine se soit engagée à arrêter l’emploi de perfluorés d’ici 2024.

Téflon, Gore-Tex, produits alimentaires

Enfin, les usages domestiques participent aussi à la pollution aux perfluorés : “On les retrouve dans de nombreux objets du quotidien comme les poêles en téflon, les plastiques alimentaires, mais aussi les textiles imperméables comme le Gore-Tex”, explique Olivier Fontaine, expert surveillance des milieux naturels à l’Agence de l’eau. Une raison qui ne justifie pas les concentrations actuelles, parfois dix-sept fois supérieures à la norme. Pris de court, l’État a lancé des études dans les sols et les eaux depuis cet été, afin d’évaluer la portée de la pollution. Résultat, des quantités inquiétantes dans les œufs à Pierre-Bénite et Oullins, aujourd’hui interdits à la consommation, et les poissons du secteur. L’État a aussi imposé à Arkema la réduction par palier des rejets dans le Rhône du PFAS utilisé (le 6:2 FTS), avec un premier palier ce mois de mars (-65 %) et une valeur maximale rejetée de 105 kg/mois contre 340 kg en novembre. “L’État a constaté une forte baisse des niveaux de rejets ces derniers mois, qui semblent indiquer que les conditions sont réunies pour le respect de l’échéance, cela reste à confirmer”, explique la Direction régionale de l’environnement (DREAL).

2/ Le Garon et les légumes du plateau mornantais

Toujours sur la thématique des perfluorés, la pollution ne connaît pas de frontières et semble s’étendre constamment plus loin dans les terres et eaux au sud de Lyon. Un phénomène amplifié par les captages d’eau prélevée directement dans le fleuve afin d’irriguer les cultures du plateau au sud-ouest du Rhône. Or l’eau redescend par les terres jusqu’à se jeter dans le Garon où l’on retrouve aujourd’hui des poissons contaminés aux perfluorés. Résultat, l’ARS recommande de ne pas manger les poissons issus de la pêche en aval de Pierre-Bénite. Début février, des études des services de l’État ont aussi retrouvé des concentrations anormales dans certains légumes, dont la mâche, de trois communes des monts du Lyonnais (Thurins, Saint-Laurent-d’Agny et Chaussan). Aucune recommandation sur la consommation n’a été prononcée à ce jour, mais les syndicats d’agriculteurs et les réseaux d’AMAP s’inquiètent des conséquences futures.

3/ La Saône et ses affluents pollués aux pesticides

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