Hélène Michaux est directrice du département du programme et des interventions pour l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Elle était sur le plateau de l'émission "6 minutes Chrono" pour parler du débit du Rhône face au changement climatique.
-13% de débit pour le Rhône depuis 1960
La spécialiste donne les évolutions du Rhône en 60 ans : "Le débit du Rhône a déjà évolué. C'est ce que confirme l'étude que nous venons de publier. En été, il a diminué de 13% à l'aval du fleuve. Ce n'est pas rien quand on sait que le Rhône est le fleuve le plus puissant de France. Cela montre que le climat a déjà changé : il fait déjà plus chaud et plus sec. C'est ce qui explique que les précipitations neigeuses diminuent. Elles ont déjà baissé de -10% sur le massif alpin. Or le Rhône est un fleuve fortement alimenté par la fonte des neiges au printemps et en été. Elles peuvent représenter jusqu'à 40% du débit du Rhône en été. On comprend que le changement climatique entraîne une baisse du débit du Rhône pendant l'été."
Hélène Michaux poursuit en montrant un autre sujet de préoccupation pour le fleuve : "Il faut aussi souligner que le changement climatique entraîne une hausse de la température de l'eau du Rhône. Notre étude a montré que la température du fleuve a déjà augmenté jusqu'à 4,5° sur sa partie Sud. C'est beaucoup et c'est un paramètre préoccupant."
-20% de débit pour le Rhône d'ici 2050
La directrice du département du programme et des interventions pour l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse donne le détail de l'étude publiée par son agence : "L'étude confirme que les éléments que l'on constate actuellement sur le Rhône vont s'aggraver et s'accélérer. Elle annonce que les débits du Rhône en été devraient encore baisser de -20% supplémentaires à l'embouchure du Rhône. Ceci encore à cause de la baisse des précipitations neigeuses qui devraient encore diminuer de -20% à -40% selon les secteurs et aussi globalement à cause d'une moindre pluviométrie en été.
Lire aussi : L'Agence de l'eau alerte sur la baisse des débits du Rhône
Pour autant, à l'échelle d'une année entière, cette étude nous apprend que le débit du Rhône devrait rester relativement stable en raison de hausses de précipitations en hiver.
En résumé : il faut s'attendre à des contrastes saisonniers de plus en plus marqués avec, à la fois, des sécheresses estivales de plus en plus fréquentes, beaucoup plus intenses que ce que l'on peut connaître aujourd'hui, et des épisodes de pluies violentes, voire d'inondations plus fréquentes en hiver."
Plus de détails dans la vidéo sur les conséquences sur la biodiversité de la faune et la flore dans le Rhône, l'eau potable, l'augmentation de la température et les leviers pour atténuer les impacts...
Lyon Capitale a consacré un dossier complet sur les pollutions des eaux lyonnaises dans le numéro de mars 2023 :
Avant la mise en service du barrage de Pierre-Bénite en 1967, les anciens rapportent qu'ils traversaient le Rhône en étiage bas d'été, niveau de l'eau à la poitrine. Un autre siècle !
Le dicton qui courrait dans la région de Givors où les deux piles du pont suspendu sont bâties sur un support de grosses roches invisibles en temps habituels:
Si Givordin voit les pierres il ne tardera à voir sa misère.,
Cessons les pompages agricoles monstrueux à Millery, les arrosages des golfs lyonnais et autres pelouses .