Au lendemain des dégradations sur l’Hôtel de Ville de Lyon l’heure était au nettoyage ce matin. Des planches de bois ont été apposées sur les vitres brisées. (Photo Hadrien Jame)

L’heure est aux réparations après le caillassage de l’Hôtel de Ville de Lyon

Au lendemain des dégradations commises sur l’Hôtel de Ville de Lyon jeudi 16 mars, l’heure était aux réparations et au nettoyage dans le secteur des Terreaux. 

De vives tensions ont éclaté dans le 1er arrondissement de Lyon jeudi 16 mars lors d’une manifestation non déclarée. À l’annonce du passage de la réforme des retraites, les Lyonnais, à l’appel de mouvements d’extrême gauche, ont afflué à partir de 18 heures vers la place des Terreaux. Au plus fort de la soirée, ils étaient 1 500 à 2 000 à manifester dans une ambiance plutôt festive, mais un groupe composé de 200 à 300 individus à risque, selon la préfecture du Rhône, a causé de nombreux dégâts à travers le 1er arrondissement.

Les tags présents sur l'Hôtel de Ville de Lyon hier soir. (Photo Nathan Chaize)

Ce vendredi, les restes de poubelles brûlées au milieu des routes, les panneaux publicitaires et les abribus brisés étaient autant de stigmates des dégradations commises par ce groupe à travers les Pentes de la Croix-Rousse. Un peu plus bas, au niveau de la place des Terreaux, les carreaux cassés de l’Hôtel de Ville et les nombreux tags visibles ce matin sur le bâtiment en étaient d’autres. 

Jeudi soir, les fenêtres de l'Hôtel de Ville donnant sur la place des terreaux ont été brisées par des jets de projectiles. (Photo Hadrien Jame)

Depuis 7 heures du matin les équipes de nettoyage de la municipalité et leurs sous-traitants étaient donc à pied d’oeuvre pour faire disparaître les traces des tags et réparer les dégâts. En attendant de changer les vitres brisées, des planches de bois ont été agrafées sur les fenêtres de l’Hôtel de Ville. 

Lire aussi : Réforme des retraites : soirée de vives tensions à Lyon, l’Hôtel de Ville caillassé

Priorité aux bâtiments municipaux

En ce qui concerne les tags, la priorité a été donnée aux bâtiments municipaux, "on a nettoyé l’Hôtel de Ville, la mairie du 1er, l’Opéra et le musée des Beaux-Arts", explique Jérôme Coquaz, le directeur du service cadre de vie de la mairie de Lyon. Ce matin, cet employé de la Ville ne cachait pas son étonnement au lendemain de ces dégradations commises lors de la manifestation spontanée, "on a l’habitude lors des manifestations, mais là c’est un petit peu l’ampleur et la soudaineté du nombre de tagues qui nous surprend".

De l'eau et du sable sont utilisés pour nettoyer les tags sur la façade de l'Hôtel de Ville. (Photo Hadrien Jame)

À quelque mètres de lui, Mohamed Chihi, l’adjoint à la sécurité de la Ville de Lyon, précise que "partout où il y a eu de la foule il y a eu de la casse. Mais il faut faire la part des choses entre ceux venus manifester contre la réforme des retraites et ceux qui ont exprimé de la violence matérielle et physique". Ce qu’il dit condamner "sans réserve", alors que l’exécutif dont il fait partie demande lui aussi l’abandon de la réforme. "Le gouvernement doit écouter les citoyens quand ils s’expriment et la méthode est déplorable", confie l’élu au lendemain de l’utilisation du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne pour le projet de loi.

En ce qui concerne les dégradations, Mohamed Chihi ne se voile pas la face, "on sait que ça va recommencer demain et la semaine prochaine. C’est comme pour les Gilets jaunes, quand quelque chose est mal réglé, le conflit devient larvé". 

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