Illustration vidéosurveillance. Photo : Pixabay

Après l'audit sur la vidéosurveillance, la Ville de Lyon et la préfecture maintiennent leur posture

Deux ans plus tard, l'audit sur la vidéosurveillance à Lyon est rendu. Il juge pertinente la coopération actuelle entre les agents de la Ville et la police nationale. Pourtant, les désaccords persistent entre préfète et maire de Lyon.

Attendu par tous, l'audit sur la vidéosurveillance à Lyon en a déçu certains. Plus que l'audit, ce sont surtout les mesures annoncées par le maire de Lyon, Grégory Doucet, et son adjoint à la sécurité, Mohamed Chihi, qui laissent sur sa faim la préfète.

Le principal point de tension, relayé de longue date dans la presse, est le déport actif. Mis en place par Villeurbanne, il permettrait aux agents du Centre d'information et de commandement (CIC) de la police nationale de prendre le contrôle des caméras de la Ville. Or, Grégory Doucet s'y refuse, avant, et après l'audit. "Rien ne change, le seul point positif est que l'audit estime nécessaire d'améliorer les relations avec les partenaires", juge-t-on à la préfecture.

"Il y a des outils que l’on veut à la disposition de la police pour l’aider à prendre les meilleures décisions quand elle intervient."
Fabienne Buccio, préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes

Sur le plateau de France 3, Fabienne Buccio insiste : "Il y a des outils que l’on veut à la disposition de la police pour l’aider à prendre les meilleures décisions quand elle intervient." Sauf que pour l'édile écologiste, donner la possibilité aux services de l'Etat de contrôler son parc de caméras poserait un problème légal puisque c'est bien sa seule et unique responsabilité qui est engagée par le code de la sécurité intérieure si un mauvais usage est fait des caméras.

D'autant que les conclusions de l'audit l'appuient largement : "La convention de coordination conclue entre la Ville et le préfet du Rhône permet au centre d’information et de commandement (CIC) de la police nationale de recevoir 16 flux d’images. Elle permet également à un opérateur d’être mis à disposition du CIC et à des fonctionnaires de police de pouvoir être accueillis ponctuellement au sein du Centre de supervision urbain (CSU) dans le cadre de surveillances particulières. La facilité d’accès aux images du CSU par la police nationale est ainsi déjà très large, dans les limites du cadre juridique actuel".

Un argument juridique rejeté par la préfecture

Le fonctionnement est actuellement également salué par les agents de la police nationale notamment pour leur bonne coopération avec les membres du CSU si l'on en croit le rapport qui note que "la mise en cause, par voie de presse, de leur réactivité en vue d'obtenir le pilotage des caméras par les opérateurs du Centre d'information et de commandement (centre opérationnel de la direction départementale de la sécurité publique) a été accueillie avec circonspection et colère" par les agents du CSU. D'autant que des lettres de remerciements adressées par les forces de sécurité au responsable du CSU témoignaient des bonnes relations entretenues.

Pour les services de la préfecture, l'argument juridique ne tient pas, d'autres villes ayant déjà mis en place le déport actif et le CIC ayant déjà accès en direct à 16 flux vidéos. Questionné sur le sujet en conférence de presse, Grégory Doucet botte en touche : "Je ne me prononce pas sur ce qui est fait dans d'autres villes, je suis maire de Lyon." L'annonce de l'installation de 18 nouvelles caméras nomades d'ici 2026 ne satisfait d'ailleurs pas plus les exigences de l'Etat. Elles sont jugées de mauvaise qualité notamment lors des manifestations puisqu'elles utilisent le réseau cellulaire plutôt que la fibre.

Lire aussi : "Mature" et "bien dimensionné", les conclusions de l'audit sur la vidéosurveillance à Lyon

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