Arrivée à la fin du mois de janvier en France, la famille Mahi composée de deux jeunes enfants n'a toujours pas trouvé de logement et une situation stable à Lyon. Récit d'un parcours épineux.
Mardi 25 avril, la famille Mahi a dormi pour la première fois à l'école élémentaire Mazenod, dans le 3e arrondissement de Lyon. Cela fait presque trois mois que Fadela, enceinte de trois mois, et Lahouari son mari, ont quitté l'Algérie avec leurs deux enfants, Abel Illah, sept ans et Tasnime, âgée de tout juste quatre ans.
L'école Mazenod de Lyon 3 réquisitionnée
Après un mois passé à l'hôtel, la famille Mahi a dû se rabattre dans une salle de l'école Mazenod, le collectif Jamais sans mon toit, qui jusque-là payait l'hôtel, étant en difficulté financière. "Comme les enfants sont tous les deux scolarisés à l'école maternelle Saint-Exupéry et à l'école primaire Mazenod, on a réquisitionné l'établissement pour que la famille puisse dormir quelques nuits ici", explique Juliette Murtin, bénévole du collectif lyonnais. L'école a donné son aval à la famille jusqu'au vendredi 28 avril. Et après ? "Je ne sais pas. C'est difficile de prévoir où ils pourront dormir", ajoute la bénévole.
Alors qu'ils attendent sur un banc pour s'installer à l'école, une habitante du quartier s'arrête devant eux et rouspète : "les parents n'ont qu'à pas faire des enfants s'ils ne peuvent pas les loger". Même si les parents ne parlent que très peu la langue française, le père Lahouari comprend. Gêné, il sourit mais ne dit rien.
Une fois à l'intérieur de l'école, les deux enfants jouent à la marelle et au ballon. Juliette, la bénévole associative, et Jeff, un habitant du quartier, aident la famille à s'installer. Ils dormiront tous les quatre sur des tapis de gym. En plus des sacs de couchage fournis par l'école, Jeff leur a prêté des couettes. Pour leur première nuit, un parent d'élève leur a préparé un plat de pâtes.
Lire aussi : Lyon : le collectif Jamais sans toit organise un rassemblement contre la remise à la rue des familles
"On ne mange pas le soir"
Faute d'argent, la famille privilégie les repas le midi et saute celui du soir. Parfois, il arrive que des personnes lui donnent un peu d'argent pour pouvoir manger. Pendant que les enfants sont à l'école la journée, les parents, eux, vont au centre commercial de la Part-Dieu pour être au chaud.
Avant d'arriver jusqu'ici, la famille a tenté de s'installer dans des squats à Lyon et ses alentours. Ils se sont fait expulsés à trois reprises par les forces de l'ordre, puis se sont réfugiés dans la cage d'escalier d'un immeuble à Vénissieux. "C'était très dur, il faisait très froid à ce moment là. Tasmine pleurait tous les soirs", raconte le père, Lahouari. Les cernes creusées, la mère se sent "très fatiguée". Démunie, la famille ne perd pourtant pas espoir.
Des conditions "difficiles" dans le pays d'origine
Si la famille Mahi a fui l'Algérie, son pays d'origine, c'est parce que les conditions devenaient invivables. Selon Lahouari, "l'eau était sale, les enseignants tapaient mon fils. Si je me faisais mal et que je ne pouvais pas travailler, ma famille ne pouvait pas manger. Nos familles sont très pauvres et je veux que mes enfants grandissent dans un endroit où on se sent en sûreté", a témoigné Lahouari.
"Si on était resté en Algérie on serait mort lentement"
Lahouari Mahi
Anciennement électricien, Lahouari attend de trouver un logement pour travailler. "Peu importe le métier, je veux travailler pour mettre à l'abri ma famille", note le père de famille. Jeff, l'habitant du quartier qui a aidé la famille à s'installer,ajoute que Lahouari est un "débrouillard". "Je suis sûr qu'il trouvera de quoi travailler, il comprend déjà bien le français alors qu'il est arrivé depuis seulement trois mois dans notre pays".
Mardi 25 avril, le collectif a adressé un courrier à destination du maire de Lyon, Grégory Doucet, à l'inspecteur de l'Education nationale Boris Idmont et d'autres personnalités pour rappeler que "l'hébergement est un droit inconditionnel" encadré par la convention internationale des droits de l'enfant. Le collectif invite alors les pouvoirs publics à "appliquer la loi et de protéger cette famille vulnérable" pour qu'elle puisse trouver un logement d'urgence.
La famille est en contact avec une assistance sociale pour faire la demande de papiers pour rester sur le territoire.
Lire aussi : Hébergement d'urgence : le préfet réagit aux propos de Grégory Doucet, qui dénonce l'inaction de l'Etat
"Si on était resté en Algérie on serait mort lentement" Tout est résumé !
La France "ce pays colonialiste" tant décrié qui avait fait de marigots des plaines de culture , aménagé barrages voies ferrées, routes etc est devenu le refuge des populations africaines qui l'ont mis dehors sous la pression de pays étrangers, ..
Jusqu'à quand pourrons nous accueillir toute la misère, il suffirait que les gouvernements de tous ces pays cessent le pillage minerai, pétrole etc cessent d'en confisquer les revenus à leur seul profit.
Ils n'ont pas à se plaindre, en ce moment les nuits sont pas trop froides. L'Algérie n'est pas un pays en guerre, ils n'ont qu'à y retourner. Si ils ont des problèmes en Algérie, ils n'ont qu'à manifester là bas, mais pas sûr que cela se passera aussi bien qu'en France.
Qu'ils retournent en Algérie ,nous ne sommes pas la poubelle du monde .