Depuis la mobilisation contre la réforme des retraites, une nouvelle forme de "nocturnes" a émergé sur la scène des black bloc.
MUS., substantif masculin. Musique de plein air pour petit ensemble instrumental, dans l’esprit de la sérénade, mais exécutée de nuit. “Le nocturne se fit le chant d’un jour moins chaud. La sonnaille devint le timbre du crapaud. Une flûte de terre agile, c’est la caille, remplaça le pipeau que dans le buis on taille.” (Jammes, Géorgiques, Chant 1, 1911).
Depuis quelques semaines, de nouvelles nocturnes ont émergé sur la scène artistico-prends-garde-à-ta-peau-acab-je-suis-dans-une-colère-noire sauvagement animée par les black blocs.
Interviewé par Lyon Capitale, Valentin (le prénom a été modifié), qui a rejoint le mouvement radical révolutionnaire au début de la mobilisation contre la réforme des retraites, explique que “les nocturnes, c’est une manière de maintenir la pression sur le gouvernement. On provoque la police, on cherche à montrer de quoi ils sont capables, pour montrer le chaos qu’elle est capable de semer dans les rues en toute impunité. Le but, c’est de fatiguer la police, la tenir en haleine jusqu’à 23 h. Le problème, c’est que c’est très fatigant et très dangereux”.
Fatalement, en face, les forces de l’ordre ne jouent pas la sérénade, dans le style galants troubadours. Et donc les grenouilles, tout sauf de bénitier, se font sonner les cloches par les crapauds.
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@ Pexels / Anthony Macajone