La Direction départementale de la sécurité publique du Rhône procède à l’expulsion des travailleuses du sexe depuis le début d’après-midi. (Photo Julien Barletta)

Lyon : l’expulsion des prostituées a débuté à Gerland

Moins de 24 heures après la prise d’un arrêté interdisant le stationnement des camionnettes à Gerland, l’expulsion des prostituées installées dans le secteur a débuté ce jeudi après-midi.

La préfète du Rhône n’aura pas mis longtemps pour faire appliquer son arrêté. Moins de 24 heures après l’annonce par les services de la préfecture de l’entrée en vigueur de l’arrêté "d’interdiction de stationnement de tout véhicule dans lequel s’exerce une activité de prostitution, dans une vingtaine de rues situées dans le quartier de Gerland (Lyon 7e)", l’expulsion des travailleuses du sexe a débuté ce jeudi après-midi au niveau de la rue Jean Bouin.

lyon prostitution Gerland
Les camionnettes quittent le quartier de Gerland. (Photo Julien Barletta)

Trois mises en fourrière à ce stade

Les opérations conduites par la Direction départementale du Rhône ont débuté sur les coups de 14h15 dans le secteur. Dans un communiqué envoyé peu avant 17 heures, la préfecture précise qu'une vingtaine de policiers sont mobilisés sur place avec un camion plateau de la fourrière. À ce stade, "trois camionnettes, vides au moment de l'opération, ont été retirées" et les agents sont autorisés à procéder à des verbalisation en cas de non respect "de la consigne de quitter les lieux conformément à l'arrêté préfectoral"

D'après notre journaliste présent sur place, une sorte de ballet de camionnettes est cours quartier. 30 à 40 personnes sont également mobilisées devant les policiers pour dénoncer la prise de cet arrêté et son application. "Laissez-nous tranquilles on travaille, on paie un loyer ici", expliquent les travailleuses du sexe mobilisées.

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"Déplacer le problème"

Mercredi, la préfecture avait justifié la prise de cet arrêté en expliquant “répondre aux enjeux de sécurité, portant atteinte aux familles, aux associations sportives et aux clubs”, présents dans le secteur. En effet, des associations de parents avaient demandé l’expulsion pure et simple des travailleuses du sexe. Les services de l’État avaient également indiqué que la présence de ces camionnettes blanches génère “depuis plusieurs mois, des troubles à l’ordre public (vols, extorsions, menaces…)”, mais aussi “la dégradation des conditions sanitaires par la multiplication des déchets abandonnés (seringues et préservatifs usagés).”

Une décision très critiquée par l'association Cabiria. Peu après la prise de cet arrêté, elle nous avait confié "on nous oblige encore à travailler dans l’urgence”, dénonce l’association Cabiria qui ajoute “cela nous empêche d’assurer la protection des travailleuses du sexe ou de les aider à trouver une autre activité". Du côté de la Ville de Lyon, l'adjoint à la Sécurité Mohamed Chihi regrettait une décision qui ne ferait que "déplacer le problème".

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