René Marcand, un ancien membre de la Canol qui s'apprête à recréer une association de contribuables, commente la partie "gestion" de notre palmarès des villes où il fait bon vivre.
Dans notre palmarès des villes où il fait bon vivre, nous avons intégré un classement spécifique sur la gestion des finances publiques. Depuis quelques mois, les collectivités locales augmentent les unes après les autres la taxe foncière, l'un des derniers leviers qu'ils ont. "La situation est très compliquée par le fait qu'il y a eu quand même la crise du Covid en 2020 et 2021. Et puis, il y a eu le changement des équipes municipales. La suppression de la taxe d'habitation était intervenue dans le même à la même époque avec précédemment une réduction des dotations de l'Etat aux communes. Donc la situation est très compliquée aujourd'hui pour les communes", souligne René Marcand, animateur de l'association Art.15 qui s'inscrit dans la continuité de la Canol.
Ce spécialiste des finances des collectivités locales évoque aussi les indicateurs importants comme l'endettement ou l'investissement pour déterminer de la bonne ou mauvaise gestion d'une municipalité : "Il faut regarder les deux parce qu'il faut investir et s'il le faut, pour pouvoir investir, il faut dégager une épargne. Et cette épargne permet d'investir dans de bonnes conditions sans devoir trop s'endetter".
La retranscription intégrale de cet entretien
Paul Terra : Bonjour à tous et bienvenue! Vous regardez six minutes chrono, le rendez vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui on accueille René Marquand. Bonjour, bonjour! Alors vous êtes l'un des animateurs du collectif Art quinze, Article quinze de la Déclaration des droits de L'homme. C'est un collectif qui finalement poursuit le travail de feu Lakanal qui s'est dissoute récemment. Donc vous continuez à vous pencher sur la gestion des deniers publics faites par nos collectivités. Nous, dans ce numéro de Lyon Capitale que vous pouvez trouver en kiosque, le palmarès des villes où il fait bon vivre, on a rajouté aussi. Pour cette édition là, c'est la troisième fois qu'on le fait. On a rajouté ces enjeux de gestion puisque ça devient quand même assez important. L'actualité, notamment à Lyon, a pu être marquée en début d'année par par ces enjeux financiers d'augmentation de taxes foncières. C'est d'ailleurs on voit dans ce classement toutes les villes ont augmenté quasiment leur taux de taxe foncière dans des proportions parfois un peu différentes. Vous, vous constatez quoi puisque vous vous apprêtez à publier un travail justement sur la gestion des collectivités locales? Qu'est ce que vous constatez dans la manière dont évoluent les collectivités locales, dont elles gèrent leur budget ces dernières années?
René Marcand : La situation était très compliquée par le fait qu'il y a eu quand même la crise du Covid en 2022 1021, il y a eu le changement des équipes municipales. Ce qui était important dans certaines communes et la suppression de la taxe d'habitation qui était intervenue dans le même à la même époque avec précédemment une réduction des dotations de l'Etat aux communes. Donc la situation est très compliquée aujourd'hui pour les communes.
Paul Terra : Communes ont moins de moyens qu'avant.
René Marcand : Et en 2022 2023, l'inflation s'est quand même développée et donc.
Paul Terra : Le bouclier tarifaire n'entre pas en vigueur pour toute.
René Marcand : La situation et est compliquée pour certaines communes qui n'ont pas forcément des moyens importants. Ce qui est un des apports qu'avait de Canol dans les années antérieures. Moi, c'était de montrer qu'il y avait des grandes inégalités de ressources entre les communes. Vous avez des communes qui ont 500 ou 600 € disponibles en recettes de fonctionnement par habitant et d'autres qui ont 1500 ou 2 000 € disponibles par la spécificité.
Paul Terra : C'est quoi? C'est si on est une ville industrielle avec une zone d'activités.
René Marcand : Voilà, c'est souvent lié.
Paul Terra : Puissante, ça ramène de l'argent. En revanche, si on est simplement une commune pavillonnaire, c'est beaucoup plus compliqué.
René Marcand : C'est exactement cela, avec des compensations de l'Etat. Quand il y a des situations sociales particulières, vous avez des communes qui ont des dotations liées à la situation sociale, qui permettent de renforcer.
Paul Terra : Les fonds de la politique de la ville généralement.
René Marcand : Qui sont en dotation.
Paul Terra : Dans les quartiers.
René Marcand : Solidarité urbaine en rapport avec la dotation globale de fonctionnement.
Paul Terra : Ce qu'on constate donc, c'est que la partie fiscalité et en augmentation. Est ce que vous constatez aussi que les budgets d'investissement commence un petit peu à les. Finalement, ce que ce que les collectivités vont dépenser au service des habitants, la ressource commence à se tarir.
René Marcand : Il y a eu un peu un passage à vide pour certaines communes liées au changement de mandat. Mais aujourd'hui, on a des montée en puissance d'un certain nombre de communes qui se mettent à dépenser davantage en investissement. La question qui est posée, c'est leur capacité de faire face à ces investissements, de dégager des excédents permettant une épargne qui permet d'y faire face. Pas forcément avoir recours à un emprunt. Et il y a une certaine prudence. On observe une certaine prudence des communes aujourd'hui beaucoup plus que par le passé pour en s'endetter.
Paul Terra : Alors ça ne vaut pas pour toutes les communes, puisqu'on l'a vu par exemple, Lyon, pour arriver à un budget d'investissement d'un milliard, a doublé quasiment l'emprunt ou s'apprête à doubler dans train d'ici la fin du mandat. Pareil pour le Sytral qui gère le réseau de transports en commun. Quand les écologistes sont arrivés à la tête du Sytral, ils ont dit le Sytral était bien géré, on a une forte capacité d'emprunt donc on va beaucoup emprunter pour beaucoup investir. Si on emprunte beaucoup pour beaucoup investir, on est dans de la bonne gestion.
René Marcand : En fait, ça c'était plutôt une annonce, une réalité, parce que dans la réalité, ils ont investi moins qu'il l'avait pensé dans les premières années. Et les fonctionnements, les dépenses de fonctionnement ont évolué moins vite qu'il ne l'avait pensé également. Donc du coup, on se retrouverait dans une situation peut être plus confortable qu'il n'avait été pensé il y a deux ans. Mais ceci étant, il est vrai qu'il va y avoir une augmentation générale des dépenses de fonctionnement et d'investissement liés.
Paul Terra : Alors c'est toujours un grand débat entre le fonctionnement et l'investissement. Il y a des collectivités qui sanctuarise l'investissement, d'autres qui disent le fonctionnement, c'est aussi utile, ça permet de porter des projets. Pour vous, qu'est ce qu'il faut regarder en premier? C'est l'investissement ou le fonctionnement.
René Marcand : Il faut regarder les deux parce qu'il faut investir et s'il le faut, pour pouvoir investir, il faut dégager une épargne. Et cette épargne permet d'investir dans de bonnes conditions sans devoir trop s'endetter. Et on regarde toujours cet équilibre entre ces deux approches.
Paul Terra : Nous, dans notre classement, on a pris les deux sous catégories la dette par habitant. L'investissement par habitant, la dette part par habitant. On voit d'ailleurs il y a finalement assez peu de comment dire, d'enjeu politicien puisqu'il y a des villes qui ont très peu de dettes, qui sont à gauche, des villes qui sont très peu, qui ont très peu de dettes, qui sont à droite et pareil, à l'inverse, une ville qui a 0 € de dette par habitant par exemple, c'est le cas des Cully de Givors ou Villeurbanne qui a très peu de dettes. Est ce que c'est forcément une ville bien gérée?
René Marcand : C'est une ville qui fait attention en tout cas sur cette question là. Mais elle peut être aussi avec des ressources importantes qui donnent un train de vie confortable et dégager une épargne qui nécessite qu'on peut se passer de de l'emprunt en fait.
Paul Terra : Et inversement, une ville qui dépense beaucoup en investissement par habitant, est ce que c'est une ville bien gérée?
René Marcand : Ben en investissant, elle génère aussi du fonctionnement derrière et donc il faut qu'elle soit en capacité de faire face.
Paul Terra : Quand je qu'on ouvre une école, forcément il faut avoir du personnel de. Donc on ouvre un musée.
René Marcand : C'est vraiment une question d'équilibre entre les deux capacités d'épargner, de faire face aux dépenses de fonctionnement qui vont s'accroître et de rembourser de l'emprunt. Et donc les. Quand on faisait régulièrement, dans le cadre de Canal, des notations de communes sur l'ensemble de la métropole et du département du Rhône, on avait quatorze critères. Et dans ces quatorze critères, il y avait les critères liés aux dépenses et qui étaient liés aux capacités d'emprunt, aux capacité d'autofinancement et les critères liés à la fiscalité en fait.
Paul Terra : Merci beaucoup René Marcand d'avoir répondu à notre invitation à nos questions. Je vous retrouve très bientôt pour une nouvelle édition de six minutes chrono. Au revoir!
René Marcand : Merci.
le vieux rêve d'une certaine partie qui ne supporte pas que certain ayant terminés le payement de leur crédit logement , appartement, pavillon, étaient désormais dispensés d'un loyer.ont trouvés une procédure présentée comme un cadeau à ce bon peuple.!!
Idée reprise donc par la suppression de la taxe d'habitation payée par TOUS au profit de la taxe foncière payée par les SEULS propriétaires ...
Les auteurs Bercy / Lemaire de cette suppression se gardent bien d'avouer leur forfait.
Les pauvres riches... 😀
Toujours à se plaindre de la guerre pour le fric, alors que nous avons à disposition l'économie postmonétaire bien plus sereine et intelligente ?
Comme le troque de l’eau douce française contre du pétrole saoudien !
Jésus t'as toujours pas répondu.?