Dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans les transports en communs, l'État a décider de distribuer des flyers pour donner les bonnes pratiques à suivre en cas d'agression.
Première opération de police sur terrain mardi 30 mai. Pas d'interpellations ou de contrôles, mais bien une distribution de flyers. Les agents étaient postés à la sortie du métro place Bellecour pour distribuer de petites affiches détaillant la marche à suivre en cas d'agression sexiste dans les transports en commun.
Lire aussi : Harcèlement de rue : le dispositif "Demandez Angela" étendu dans tout Lyon
La cible : tous et toutes. Femmes et hommes sont sensibilisés aux violences que subissent quotidiennement les femmes dans les transports. Cinq millions de flyers seront ainsi distribués dans les jours / semaines à venir sur tout le territoire du Rhône. Plusieurs se dérouleront à Lyon et ses proches alentours, d'autres auront lieu en zone gendarmerie.
Les conseils de l'État
En cas d'agression, le flyer invite les victimes à, dans un premier temps, "faire du bruit et alerter les personnes autour" puis "chercher de l'aide et se mettre à l'abri pour pouvoir contacter le 17." Après l'agression, l'État invite les victimes à porter plainte.
Si on est témoin d'une agression, le flyer préconise d'intervenir ou de tenter de faire diversion "si cela ne vous met pas en danger." Les forces de l'ordre invitent aussi à filmer ou enregistrer la scène pour apporter des preuves. Bien sûr, alerter le 17 est vivement recommandé. Suite à l'agression, il est conseillé d'aider la victime à se mettre en sécurité et de la rassurer. Lors de la plainte, ne pas hésiter à témoigner.
Une volonté d'occuper le terrain
Selon Ivan Bouchier, Préfet délégué pour la défense et la sécurité dans le Rhône, neuf femmes sur dix auraient déjà subi une agression dans les transports en commun. De même, huit femmes sur dix affirment ne pas se sentir en sécurité lorsqu'elles prennent seules les transports en commun.
"Cette distribution s'inscrit dans une logique de lutte contre ces violences"
Ivan Bouchier, Préfet délégué pour la défense et la sécurité
"Cette distribution s'inscrit dans une logique de lutte contre ces violences", déclare le préfet délégué en ajoutant "nous travaillons avec tous les acteurs pour que nos agents soient encore plus présents dans les transports en commun et que les victimes puissent porter plainte." Ivan Bouchier se félicite, bien qu'il reste prudent, des chiffres de la criminalité qui sont en baisse dans les transports.
Un accueil mitigé
Les badauds sortant du métro semblent surpris de se voir distribuer ses affichettes par des agents en uniforme. Un "merci" gêné, un bref regard, et c'est tout. Pour la plupart, cela se limite à cela. D'autres sont plus loquaces et échangent avec les policiers, posent des questions, s'interrogent, certains félicitent. "Je trouve que c'est une bonne initiative, ça nous donne les bonnes pratiques à suivre", déclare une jeune femme.
"Je n'ai jamais été agressée, jamais été témoin d'agression"
D'un autre côté, l'accueil est moins bon. "Je prends les transports tous les jours et je n'ai jamais été agressée, jamais été témoin", clame une femme d'une quarantaine d'années avant de passer son chemin, refusant le flyer. De jeunes hommes qui se voient confier un papier esquissent un rire complice, ou un sourire narquois...
Dans l'opinion publique, le flyer de l'État peine à convaincre et se voit déjà attaquer de toutes parts. On veut plus d'actions concrètes et moins de sensibilisation semble-t-il. Alors ce flyer, vraie initiative ou simple bout de papier à "ne pas jeter sur la voie publique" ?
La politique de l'Etat ?
Agir quand c'est déjà trop tard, lorsque l'agression est commise.
La politique des postmonétaires ?
Agir AVANT que l'agression soit commise en mettant des cours de psychologie dans toutes les écoles, afin d'apprendre ce qu'est une "agression", la place de "l'autre" qui ne doit pas être considéré comme un objet, et surtout la mécanique de la violence, qui n'est pas une preuve de force mais l'expression d'une infériorité mentale momentanée (donc pas glorieuse du tout).