Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes "s'engage à ce que la Région paie un tiers de la part de toutes les collectivités locales" sur les voies d'accès françaises au tunnel du projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin.
A l'occasion d'une interview du Progrès, Laurent Wauquiez (LR), répond au ministre des transports, Clément Beaune. Ce dernier avait proposé que l'Etat et la Région paient, chacun, une partie de ce que doit financer la France sur les voies d'accès au tunnel transfrontalier - soit environ 6 milliards d'euros au total. De quoi financer les nouvelles lignes ferroviaires pour rallier Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne où se situe l'entrée du tunnel transfrontalier.
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Pour rappel, l'Union Européenne avait accepté de payer 50% du projet. Les sommes évoquées ci-dessus représentent donc l'autre moitié.
Laurent Wauquiez accepte de financer un tiers
Laurent Wauquiez s'engage à financer un tiers de la part des collectivités locales. Il appelle aussi d'autres collectivités locales à mettre la main à poche. Reste à savoir lesquelles auront les reins assez solides pour supporter de telles dépenses.
De plus le patron de la droite, en répondant à nos confrères, pointe que les sommes demandées demeurent imprécises faute d'études détaillées : "Quand le ministre m’a écrit, il a dit sept milliards d’euros. En réalité, ce projet avec sa partie lyonnaise, c’est dix milliards d’euros. [Dans sa dernière prise de parole], Clément Beaune sous-entend douze milliards." Pour Laurent Wauquiez, le coût des prochaines études s'élèverait à 150 millions d'euros.
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Enfin, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes appelle aussi à revoir les calculs des financements de l'Etat : "On nous dit que l’État va mettre trois milliards. Sauf que sur un projet comme ça, si l’État encaisse de la TVA, des cotisations sociales et des impôts sur un chantier à 12 milliards avec une TVA à 20 %, la réalité c’est que ça ne lui coûtera rien. L’engagement de l’État doit être un engagement net."
L'Italie en avance sur les voies d'accès au tunnel
Rappelons ce projet vieux de trente ans : les enjeux sont européens et pourraient révolutionner la manière de transporter des marchandises à travers les Alpes, sur les 270 kilomètres qui séparent Lyon de Turin. L’objectif est de porter le trafic à 40 millions de tonnes de marchandises échangées en mettant des camions sur des trains afin de capter les flux européens, au cœur d’un immense axe ferroviaire reliant Lisbonne à Kiev. L’idée étant de décarboner la vallée de la Maurienne, polluée par le trafic routier. Le projet se découpe en trois parties : les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base (57 km), qui deviendra le plus grand tunnel ferroviaire au monde.
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Problème, si l’Italie a déjà tracé un itinéraire, et a déjà voté son budget, pour ses propres voies d’accès au tunnel, il n’en ait rien pour la France qui traîne à prendre une décision. Résultat, les esprits commencent à s’échauffer côté italien à cause de ce retard, surtout que, sur le tunnel, les transalpins s’étaient engagés à payer proportionnellement davantage que la France, pour compenser leurs voies d’accès plus courtes que les françaises.
Toujours pas de tracé précis
Dans les pages du Progrès, début juin, Clément Beaune, le ministre des transports avait annoncé que l'Etat pouvait prendre à sa charge 3 milliards. Reste que rien n'a été voté côté budget, ni même pour ce qui est du tracé exact pour rallier le tunnel sous la montagne.La perspective d'un tunnel sans nouvelles voies d'accès demeure, sachant que la déclaration d'utilité publique (DUP) du projet expire en 2028. Affaire à suivre.
Les impôts des pauvres (car il faut le rappeler, les riches savent comment éviter les impôts), vont donc financer (subventionner) le secteur du BTP pour un projet qui ne mettra toujours pas + de camions sur les trains (ils pourraient déjà le faire dans la valée du Rhône et ailleurs et ne le font pas),
pour privilégier le TGV alors que les petites lignes régionales sont remplacées (au mieux) par des cars.
La honte...
sacrés LR.