Centrale nucléaire du Bugey dans l'Ain @ Cheyenne Gabrelle
La centrale nucléaire du Bugey dans l’Ain @ Cheyenne Gabrelle

La ministre de la Transition énergétique attendue à la centrale nucléaire du Bugey, sur fond de critiques

Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, est attendue à la centrale nucléaire du Bugey, dans l’Ain, lundi 24 juillet, où doivent être implantés deux nouveaux réacteurs, sur fond de vives critiques.

Moins d’une semaine après l’annonce le 19 juillet de l’installation de deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 sur le site de la centrale du Bugey dans l’Ain, la ministre de la Transition énergétique est attendue sur place ce lundi 24 juillet. D’après les services d’Agnès Pannier-Runacher, ce déplacement doit permettre à la ministre de revenir sur cette annonce avec les salariés et la direction d’EDF tout en abordant "la question de la poursuite d’exploitation du parc nucléaire existant et de l’adaptation de nos centrales au dérèglement climatique". 

Le Bugey préféré à Tricastin

L’implantation de cette paire de réacteurs s’inscrit dans un plan plus vaste qui verra l’installation de deux autres paires à Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord). Le 20 juillet,  le ministère de la Transition énergétique justifiait le choix d'installer une 3e paire de nouveaux réacteurs nucléaires EPR2 sur le site de la centrale du Bugey, au bord du Rhône, par des "enjeux techniques" pour "tenir les calendriers" de relance du nucléaire promue par le gouvernement.

Un temps dans la balance pour accueillir ces deux nouveaux réacteurs, le site de Tricastin lui aussi installé le long du Rhône avait finalement été écarté car "le site du Bugey était davantage prêt". "Dans le cadre des derniers mois d'analyse, le site qui a été privilégié est celui du Bugey (...) celui qui permet de lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin", précisait à l’AFP le cabinet de la ministre la semaine dernière. 

Des inquiétudes liées au réchauffement climatique

Un choix décrié depuis plusieurs mois par les élus écologistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui alertent sur le "danger" représenté par le nucléaire "dans un contexte de réchauffement climatique". Ces derniers s’inquiètent notamment de l’utilisation de la ressource en eau du Rhône,(les réacteurs pompant l'eau pour se refroidir avant de la rejeter plus chaude, alors que "l'ensemble des études scientifiques sur le climat confirment une baisse de 30% à 50% du débit du Rhône d'ici à 2050"

Lire aussi : Ain : les écologistes s'opposent à l'installation de nouveaux réacteurs à la centrale nucléaire du Bugey

Le 16 juillet, le réacteur n°3 du Bugey avait ainsi été arrêté en raison de la hausse des températures du fleuve, selon EDF, qui a précisé mercredi que cela était aussi lié à une faible demande en électricité. Interrogé à plusieurs reprises sur le choix des bords du Rhône pour installer ces deux nouveaux réacteurs, le ministère avait expliqué la semaine dernière qu’"un travail très approfondi est mené par EDF en étroite collaboration avec les autorités de sûreté pour identifier les sites les plus pertinents, donc évidemment la question de l'approvisionnement en eau et sa continuité, même dans les décennies qui viennent avec le réchauffement climatique, est regardé de très près".

Lire aussi : L'Agence de l'eau alerte sur la baisse des débits du Rhône

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