@Hugo LAUBEPIN
Trois options sont envisagées par la Métropole de Lyon pour endiguer les tags sur les quais de Saône. @Hugo LAUBEPIN

Les trois pistes de la Métropole de Lyon pour endiguer les tags des quais de Saône

Un mois après une vive polémique sur le détagage des quais de Saône à Lyon, la Métropole de Lyon assure avoir doublé son budget début 2023 et travailler à trois "solutions plus pérennes".

"Il n’y a en aucun cas eu un arbitrage de dire que c’était une question financière de ne pas détaguer. Ça n’a jamais été le cas", assurait jeudi 27 juillet Isabelle Petiot, la vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de la propreté. Pourtant, un mois plutôt, le 20 juin, après avoir été interrogés pendant plusieurs semaines sur le sujet du nettoyage des tags des quais de Saône les services de la Métropole de Lyon nous avaient finalement répondu, "pour l’instant, il a été décidé de ne pas « détaguer »" la portion de 650 m2 située entre la passerelle Saint-Vincent et le pont Bonaparte, dont la facture s’élèverait à 55 000 euros, "car dès que c’est nettoyé c’est "retagué" dans la foulée".

Dans la foulée, le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard démentait les informations pourtant délivrées par ses propres services, déclarant : "Il est totalement faux d'affirmer que nous refusons d'agir ou que nous n'agissons pas. Chaque remise au propre a une durée très éphémère et cette situation ne nous satisfait pas (nettoyage coûteux pour la collectivité), pas plus que le statu quo. Nous cherchons donc une solution pérenne afin de lutter contre ces dégradations et ne pas engendrer un coût trop important pour la collectivité".

Détaguer par portion, plutôt que d'un seul coup

Un mois plus tard, en marge d’une conférence de presse sur la propreté des rives de Saône, Isabelle Petiot insiste sur le fait qu’"il n’y a en aucun eu un arbitrage de dire que c’était une question financière de ne pas détaguer. Ça n’a jamais été le cas", au moment de revenir sur ce sujet. D’après l’élu écologiste, le budget du détagage a même été doublé dès le début de l’année 2023, "car on s’est rendu compte que la situation n’était pas satisfaisante et qu’il fallait augmenter le niveau de service". 

"Pour être plus efficace et avoir le moins de tags possible dans un instant T il faut le faire portion par portion"

Isabelle Petiot, vice-présidente de la Métropole de Lyon à la propreté

Concrètement, le plan de détagage appliqué par la collectivité consiste à nettoyer portion par portion "pour être plus efficace et avoir le moins de tags possible à un instant T", précise Isabelle Petiot. Justifiant ce choix, l’élue explique que "détaguer d’une traite tous les quais n’est pas efficace, car 15 jours après on a de nouveau des tags partout et tout le reste de l’année on a un sentiment dégradé pour un même budget". De premières opérations de nettoyage ont donc été menées fin 2022, entre la Confluence et la passerelle Saint-Georges, puis entre la passerelle Saint-Georges et le pont Bonaparte. 

Tags quais de Saône Lyon
La Métropole de Lyon avait évalué en juin à 55 000 euros le détagage des quais de Saône entre la passerelle Saint-Vincent et le pont Bonaparte. @Hugo LAUBEPIN

Les beaux jours arrivant et la fréquentation des quais augmentant, le plan déployé par la collectivité a connu un coup d’arrêt. Du fait de l’étroitesse des quais par endroits, le nettoyage serait rendu "très dangereux" lorsque ceux-ci sont très fréquentés. Durant cette période, la Métropole de Lyon assume donc prioriser le détagage "des petites portions qui le nécessitent vraiment".

Revêtement anti-tags, végétalisation ou fresque

En parallèle, de ce plan annuel et comme évoqué au mois de juin par Bruno Bernard, la Métropole planche sur trois solutions plus pérennes pour endiguer les tags. "Quitte à mettre de l’argent là-dessus, autant que cela dur dans le temps", confie Isabelle Petiot. Cela pourrait passer par la pose sur les murs perrés de revêtements plus facile à nettoyer, voire capable "d'empêcher certains tags". Ou bien par la végétalisation, qui présenterait l’avantage "d’apporter de la fraîcheur sur des endroits très bitumés", tout en limitant les tags, les murs étant moins accessibles. Dernière option déjà évoquée par le passé, mais rendue complexe du fait du caractère patrimonial des quais, la création d’une fresque artistique. Quel que soit l’option retenue, Isabelle Petiot insiste sur le fait que l’"on ne peut pas faire n’importe quoi, et cela ne prend pas quelques jours, ce ne sont pas des sujets simples".

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