Lancés le 28 juin, les soldes d’été qui avaient été prolongés d'une semaine, se sont terminés mardi 1er août. En France, comme à Lyon, le bilan reste mitigé après les émeutes.
Pourtant prolongés d'une semaine, cette année, les soldes d'été n'ont pas été si fructueux. Lancés le 28 juin, les commerçants ont d'abord pâti des émeutes qui ont émaillé le pays fin juin, à la suite de la mort de Nahel tué d'un tir policier à Nanterre, avant d'être confrontés à la baisse de pouvoir d'achat des Lyonnais. Terminée mardi 1er août, cette période de promotions se révèle mitigée à Lyon.
La fin des soldes moins prisée
Depuis quelques jours, les commerçants de la Presqu'Île, installés rue de la République, ont notamment constaté une baisse de la demande à la fin des soldes. "Globalement il y a eu du monde les premières semaines, mais les derniers jours sont très calmes, les gens partent en vacances", explique Lucas, alternant chez Offshoes. Même constat chez Lévis, où les vendeurs confient qu'à l'approche du mois d'août "il y a très peu de passage. Ce sont surtout les départs en vacances". Et d'ajouter, "les clients préfèrent venir les premières semaines, plutôt qu'à la fin puisqu'il y a moins de choix", souligne Léo, vendeur au sein de l'enseigne de prêt-à-porter.
Même si les promotions paraissent parfois plus alléchantes à la fin des soldes, allant parfois jusqu'à - 60 %, les dernières démarques n'attirent plus. "Le problème avec les dernières promotions, c'est que je ne trouve plus rien à ma taille. Souvent tout ce que j'aime bien c'est ce qui n'est pas soldé", appuie Davina, une cliente rencontrée dans les rayons de BZB.
Une belle période à la Part-Dieu
Du coeur de la Presqu'île aux artères du centre Westfield la Part-Dieu, l'un des plus grands centres commerciaux de France, la période semble toutefois avoir été vécue différemment. À l'image d'une fourmilière, le centre commercial est encore bondé pour un lundi d'été à la veille de la fin des soldes.
"En termes de trafic, on a environ 50 % de personnes en plus par rapport à 2022. On est dans un centre commercial, la Part-Dieu est toujours plus bondée qu'en ville"
Marine responsable adjointe du magasin Desigual de la Part-Dieu
"On a tout le temps du monde. On ne ressent pas vraiment qu'il y a des vacances en tout cas", estime Elsa, vendeuse chez Okaïdi. Même son de cloche du côté de l'enseigne Desigual. "La dernière semaine de soldes, on a explosé notre chiffre d'affaires de plus 43 % par rapport à l'année dernière. En termes de trafic, on a environ 50 % de personnes en plus par rapport à 2022. On est dans un centre commercial, la Part-Dieu c'est toujours plus bondé qu'en ville", ajoute Marine, la responsable adjointe du magasin.
Émeutes, temporalité, ventes privées
Selon une enquête basée sur la réponse de 350 commerçants indépendants répartis en France, "50 % des professionnels interrogés disent que leur chiffre d'affaires a nettement baissé par rapport aux soldes d'été de l'année dernière, contre 28 % qui déclarent que leur chiffre d'affaires a augmenté", indique Jean-Guilhem Darré, délégué général du SDI (Syndicat des indépendants et des TPE), qui compte 3 000 adhérents dans le Rhône. Pour ce représentant, si les soldes ne sont "pas terribles" cette année, c'est parce qu'ils ont été "cassés", qu'il n'y avait pas "d'engouement particulier" et que "le pouvoir d'achat n'est pas au rendez-vous". Cela alors même que le gouvernement avait prolongé la période d'une semaine tout en donnant la possibilité aux commerçants d'ouvrir un dimanche. Une fausse bonne idée pour les dirigeants de TPE estime Guilhem Darré, "il était difficile pour les indépendants de travailler sept jours sur sept".
"Je ne fais pas les soldes, je regarde simplement, toute façon il y a des soldes toute l'année"
Victoria, cliente chez H&M
Pour le représentant du SDI la problématique est toutefois plus globale. "Les professionnels considèrent que la temporalité des soldes n'est pas la bonne. Mettre les soldes en été pour vendre des articles d'été ne correspond pas aux attentes des clients. En plus, les soldes ne sont plus attendues par les consommateurs puisqu'ils sont sollicités en permanence au travers des promotions toute l'année", précise Jean-Guilhem Darré. Ce que confirme Victoria, une cliente rencontrée chez H&M, "je ne fais pas les soldes, je regarde simplement, toute façon il y a des soldes toute l'année".
Evidemment, les joyeux pillards ont déjà fait leurs achats pour eux et leurs potes, en hommage au décédé !