Photo d’archives de la maison d’arrêt de Lyon Corbas. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

À la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, "un maton doit surveiller une centaine de prisonniers"

En France, les prisons sont remplies à 121,7% avec 73 699 personnes détenues et pour la capitale des Gaules notamment au niveau de la MA de Lyon-Corbas plus de 1 100 personnes y sont détenues pour une capacité de 771 places. 

Année après année, la surpopulation carcérale continue de s'accentuer à travers la France. Le 30 juin, le ministère de la Justice dévoilait même un nouveau record historique avec 73 699 personnes incarcérées à travers le pays. Un chiffre qui dépasse largement, de 121,7%, la capacité maximale du taux de remplissage des prisons. À Lyon, le constat est sans appel, "tous les établissements de la région lyonnaise sont entre 150% et 200%", affirme Didier Lui-Hin-Tsna, secrétaire local Force Ouvrière de la prison de Lyon-Corbas. 

771 places pour 1 100 détenus 

La gorge nouée, ce syndicaliste déplore une situation alarmante, "cela fait plus d’un an que ce n’est plus tenable". Inaugurée en 2009, la maison d’arrêt de Lyon-Corbas accueillerait ainsi les détenus dans des conditions extrêmes. "Les matelas sont au sol, les cellules sont triplées. La prison comporte 771 places et compte aujourd’hui 1 100 détenus". Des conditions compliquées, qui seraient accentuées par la présence "de rats, de cafards ou encore des punaises de lits" décrit Didier Lui-Hin-Tsna.

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Un personnel de surveillance en baisse 

À cela s'ajouterait également un manque de personnel pour encadrer les prisonniers. "Aujourd’hui dans la prison de Lyon, un maton doit surveiller plus d’une centaine de prisonniers", précise le secrétaire FO. La situation se révèle d'autant plus problématique qu'alors qu"il y a un gros problème de recrutement sur le personnel de surveillance", le nombre de détenus ne cesse d'augmenter.

Au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la Maison d'arrêt de Lyon-Corbas est loin d’être un cas isolé. L’Ufap Unsa Justice dénonçait il y a quelque temps "la misère" dans le centre pénitencier de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère. Le syndicat en question évoquait alors une surpopulation de plus de 180%, espérant alerter sur la dégradation des conditions d'accueil dans les prisons de la région. À Saint-Quentin-Fallavier, une trentaine de détenus dormiraient ainsi sur des matelas aux sols et de l’autre côté des barreaux, "les agents peuvent faire 70 heures supplémentaires". 

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