Alors que le débit du Rhône poursuit sa baisse, la Suisse qui gère ce débit à l'embouchure du lac Léman se dit "prête" à négocier avec la France.
C'est un enjeu diplomatique qui pourrait devenir majeur dans les prochaines décennies. Alors qu'en mars dernier, l'Agence de l'eau alertait sur la baisse du débit du Rhône, la Suisse s'est dite "prête" à négocier avec Paris un accord sur la régulation du lac Léman, dont les eaux alimentent le fleuve traversant Lyon, rapporte l'AFP.
"Cet accord permettra de coopérer avec la France afin de réguler le niveau des eaux du lac, notamment lors de crues ou de sécheresses", a indiqué dans un communiqué le gouvernement helvétique, après avoir approuvé "le mandat de négociation de la délégation suisse".
Les niveaux de débit définis par un accord de 1884
Pour rappel, le Rhône est le plus puissant fleuve français et prend sa source dans un glacier éponyme situé dans les Alpes suisses. Il se jette ensuite dans le lac Léman avant d'entrer en France. Le canton de Genève, situé à l'embouchure du lac gère via un barrage, le débit du fleuve en fonction de ses besoins en hydroélectricité et du respect des niveaux de lac définis dans le cadre d'un accord intercantonal suisse dont l'origine remonte à 1884.
En janvier 2012, à la suite d'un épisode de sécheresse l'année précédente, la France a demandé à la Suisse de construire un cadre pour la gestion intégrée de l'eau entre les deux pays. Ces discussions ont abouti à la publication de l'étude universitaire GouvRhône, menée de 2013 à 2015, détaillant différents scénarios de gouvernance possibles.
"Améliorer les échanges d'information"
"Face aux changements climatiques, l'accord franco-suisse permettra d'améliorer les échanges d'information. Il se basera sur les prévisions au vu des risques pour les personnes et les biens et des possibles atteintes aux usages fondamentaux", indique le gouvernement suisse, rapporte l'AFP.
Un sujet majeur alors que l'Agence de l'eau prévoit une baisse du débit du Rhône jusqu'à 20 % dans les 30 prochaines années. Elle précisait dans une étude parue en mars dernier que le Rhône "n'échappe pas à la question du partage de la ressource en eau" et "ne peut plus être géré comme une ressource inépuisable".
Son débit est par ailleurs un enjeu central dans le fonctionnement des 14 réacteurs nucléaires - sur les 56 que compte le parc français - refroidis par ses eaux.
Lire aussi : L'Agence de l'eau alerte sur la baisse des débits du Rhône
Et pendant ce temps, à Genève, les suisses peuvent se baigner dans le Rhône entre le pont Sousterre et la jonction avec son affluent l'Arve !
Ils vont nous vendre cher l'eau du Rhône. Peut-être troquer du Km2 français dont a fortement besoin le canton de Genève, coincé entre frontière, fleuve, aéroport, zone sous douane...!
Voilà, on a surtout besoin d'eau pour nos centrales nucléaires... 😀