Frédérique Bienvenüe, coprésidente de la Ville à vélo © Lyon Capitale
Frédérique Bienvenüe, coprésidente de la Ville à vélo © Lyon Capitale

Voies lyonnaises : "dans les concertations, on entend toujours ceux qui sont contre"

Frédérique Bienvenüe, coprésidente de la Ville à vélo, est l'invitée de 6 minutes chrono pour évoquer les Voies lyonnaises.

Les 280 kilomètres d'autoroutes à vélos devraient être l'un des symboles du mandat des écologistes à la Métropole de Lyon. Depuis le printemps et les concertations, les Voies lyonnaises se heurtent parfois à de vives contestations de la part de riverains. "On avance petit à petit. C'est un projet au long cours. Tout ne va pas se faire toujours au lendemain et c'est vrai que quand il y a des concertations qui sont organisées, on entend toujours ceux qui se mobilisent le plus c'est ceux qui sont contre", veut nuancer Frédérique Bienvenüe.

La coprésidente de la Ville à vélo se montre positive malgré des oppositions qu'elle juge politiques : "je ne sais pas si les 250 km seront réalisés. Il restera sans doute quelques points qui ne seront pas traités. Le Grand Lyon, pour le moment, n'a rien annoncé. Je pense qu'il y aura un bon réseau qui sera déjà développé et pas que sur la ville centre. Pour Lyon-Villeurbanne, on se déplace à vélo pas toujours de façon hyper sécurisée mais on y arrive sans trop de problèmes. Dès qu'on sort, dès qu'on passe le périphérique, dès qu'on passe les fleuves, là ça devient compliqué. Les collines aussi sont encore sous équipées en aménagement cyclable. Donc c'est ces endroits là sur lesquels on attend une grosse amélioration de la circulation des déplacements pour les cyclistes".

La retranscription intégrale de l'interview avec Frédérique Bienvenüe

Nous accueillons Frédérique Bienvenüe. Vous êtes coprésidente de la ville à vélo la ville à vélo qui est une association qu'on présente souvent comme le lobby du vélo dans la métropole de lyon qui encourage la pratique du vélo et qui aussi pousse souvent les élus à créer des pistes cyclables là pour le coup vous êtes servi avec cette majorité écologiste qui va développer les voies lyonnaises pour rappel c'est un réseau de 250 kilomètres de pistes cyclables en site propre donc sécurisé ça va coûter 280 millions d'euros les concertations ont bien commencé sont même déroulés pour la plupart au printemps est ce qu'on a pu constater et c'est notamment le titre du dernier Lyon Capitale les voies de la discorde c'est que souvent ces concertations ont viré à la contestation et il y a même quasiment des points de blocage comment vous expliquez que les concertations que ce projet de voie lyonnaise finalement face au temps de créer autant de polémiques …

En fait c'est quelque chose qui est assez profond. Quand on demande aux gens de changer de mobilité de réorganiser l'espace autour de chez eux ça va peut-être modifier leurs habitudes de vie et au début ça peut être assez dérangeant, assez déconcertant par exemple on ne va plus pouvoir se garer juste en bas de chez soi ou la place va devenir payante. C'est des choses qui peuvent effectivement surprendre quand on n'est pas habitué mais après il faut reprendre un petit peu de la hauteur et se dire qu'est ce qui est mieux pour la ville qu'est ce qui est mieux pour l'avenir il faut savoir que le réseau des voies lyonnaises il n'est pas sorti de nulle part il y avait déjà ce qu'on appelait un PAMA un plan d'action pour les mobilités actives qui existait depuis la fin des années 90 qui projetait déjà un réseau cyclable sur une zone qui est peut-être moins étendue qu'actuellement mais qui était déjà relativement étendue donc c'est pas sorti de nulle part. Et c'est vrai que là on touche vraiment à des zones où ça vient difficile parce que les gens sont moins prêts sans doute à abandonner leur voiture par exemple si on prend le cas d'Oullins la grande rue d'Oullins la rendre à sens unique ce qui là ce sera pas un vrai sens unique puisque les bus pourront continuer à l'utiliser dans les deux sens c'est quelque chose dont on parle depuis plus de 20 ans donc bon bah là on va sans doute faire un essai le Grand Lyon va faire un essai. On avance petit à petit c'est un projet au long cours tout va pas se faire toujours au lendemain et c'est vrai que quand il y a des concertations qui sont organisées on entend toujours ceux qui se mobilisent le plus c'est ceux qui sont contre majeur

Il y a eu des pétitions à Caluire, à Tassin mais pour vous finalement la contestation est plus visible que l’adhésion…

Dans tous les phénomènes sociaux, on voit toujours plus mobilisés ceux qui sont contre que ceux qui sont pour. Notre association existe depuis plus de 25 ans et s'est très longtemps mobilisée un peu contre les élus qui étaient en place donc voilà on fait avancer les choses petit à petit et je pense que ce qui surprend les gens c'est que c'est assez récent qu'on demande leur avis à chaque fois qu'il y a un bout de trottoir ou un bout de route qui est réaménagé. Avant on entendait beaucoup moins parler des concertations.

Mais pour vous le projet n'est pas contesté par la population ?

Par une partie si forcément mais pas par toute la population. Il y a quand même de plus en plus de gens qui se mettent au vélo quand on regarde les chiffres entre 2019 et 2020 on est à plus de 60% d'augmentation et c'est même explosif sur certains secteurs du pont de La Mulatière par exemple où sur quatre ans on est à pratiquement fois trois le nombre de passages quotidiens de cyclistes et quelques trottinettes. Sur les bandes de comptage, on a pratiquement fait fois trois en quatre ans donc c'est vraiment un mode de déplacement qui devient de plus en plus courant accessible à beaucoup de plus en plus de gens se mettent au vélo à quel que soit leur âge quel que soit leur travail leur condition de famille enfin voilà c'est vraiment de plus en plus d'outils et ceux-là sont encore minoritaires visiblement en tout cas ils s'expriment moins dans les concertations publiques

Est-ce que le risque de contestation et donc peut-être de retard ou de blocage du projet a été sous-estimé par la métropole de Lyon, par vous, par la ville à vélo Est-ce que ça menace, est-ce que ces contestations menacent le projet ?

Je crois que les contestations il y a une partie qui a été attendue C'était clair que ça allait être compliqué sur Caluire aussi, sur Oullins aussi. C'est aussi parce que les élus en place ont fait du projet vélo ou du non projet vélo une question politique. On voit qu'il y a des secteurs, quel que soit le bord politique où ça se passe beaucoup mieux En Île-de-France par exemple, quel que soit le bord des élus, pratiquement les réseaux vélo avancent A Lyon, ça bloque C'est pas une question d'opinion politique de développer le vélo Ça s'est fait depuis plus de 50 ans au Pays-Bas, quel que soit les élus au pouvoir Au Pays-Bas, c'est parti il y a 50 ans, question de société

Les voies lyonnaises doivent lever des derniers freins Est-ce que vous pensez qu'elles seront livrées en 2026, qui est la promesse originelle ? Est-ce que vous y croyez encore ?

Les 250 km, je ne sais pas, il restera sans doute quelques points qui ne seront pas traités On verra, le Grand Lyon pour le moment n'a rien annoncé On ne va pas faire pour eux leur travail Néanmoins je pense qu'il y aura un bon réseau qui sera déjà développé Et pas que sur la ville centre Pour Lyon-Villeurbanne, on se déplace à vélo pas toujours de façon hyper sécurisée Mais on y arrive sans trop de problèmes Dès qu'on sort, dès qu'on passe le Péril, dès qu'on passe les fleuves Là ça devient compliqué Les collines aussi sont encore sous équipées en aménagement cyclable Donc c'est ces endroits là sur lesquels on attend Une grosse amélioration de la circulation des déplacements pour les cyclistes

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