Etienne Blanc © Antoine Merlet
Etienne Blanc © Antoine Merlet

Blanc : "les communes sont méprisées" par la Métropole de Lyon

Etienne Blanc, sénateur Les Républicains du Rhône, évoque dans 6 minutes chrono sa proposition de loi pour repenser la Métropole de Lyon.

Le sénateur Les Républicains du Rhône, Etienne Blanc, va déposer, avec le député LR Alexandre Vincendet, un projet de loi pour faire marche arrière sur la Métropole de Lyon. Les deux élus veulent revenir au temps du Grand Lyon quand l'ensemble des maires siégeaient dans l'intercommunalité. "On ne supprime pas la Métropole de Lyon. On change le fonctionnement. La Métropole exercera les mêmes compétences. Nous remettons au cœur de la métropole les communes. Aujourd'hui les communes sont méprisées. Elles sont en train de disparaître. Vous avez des maires qui ne siègent pas et vous avez des communes qui ne sont plus représentées. C'est pour ça que la métropole est en train d'échouer", développe-t-il.

Le sénateur LR, Etienne Blanc, pointe un "conflit de légitimités" inédit créé par la Métropole de Lyon et veut le régler en faisant siéger automatiquement tous les maires : "Vous êtes maire d'une commune : vous ne siégez pas et c'est votre opposant qui siège. Vous prenez Saint-Genis-Laval, le maire ne siège pas au conseil métropolitain. Et quand il s'agit de parler d'urbanisme, de circulation, de piste cyclable, d'embellissement de la ville, de changement de la ville, c'est l'opposition qui le fait à la place du maire. Et c'est pour ça qu'on n'y comprend plus rien dans ce système. Ce système est vicié à l'origine. Vous avez deux légitimités qui s'opposent. Vous avez la légitimité d'un maire et vous avez la légitimité de l'intercommunalité sur le même périmètre. Vous ne pouvez pas avoir des conflits de légitimité".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Etienne Blanc

Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez six minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on accueille Étienne Blanc. Vous êtes sénateur les républicains du Rhône. On vous a invité parce que vous allez proposer une loi pour tout simplement supprimer la métropole de Lyon. Pourquoi vous voulez la peau de cette collectivité qui est encore assez jeune ?

Mais on ne supprime pas la métropole de Lyon. Il y aura toujours une métropole. On ne peut pas supprimer la métropole. On change le fonctionnement de la métropole. La métropole exercera les mêmes compétences. La métropole ne changera pas sur l'exercice de ces compétences. La seule chose que nous changeons, c'est que nous remettons au coeur de la métropole les communes. Aujourd'hui les communes sont méprisées. Elles sont en train de disparaître. Vous avez des maires qui ne siègent pas et vous avez des communes qui ne sont plus représentées. Et c'est pour ça que la métropole est en train d'échouer.

Mais pour une fois la métropole de Lyon, pour la première fois en fait, cette collectivité, l'intercommunalité, elle a été élue en 2020 au suffrage universel direct, ce qui était plutôt finalement une avancée démocratique. Qu'est-ce qui vous pose problème ? Les gens peuvent choisir le président de la métropole, peuvent choisir leur exécutif, là où avant finalement ça se jouait dans un troisième tour...

Vous êtes maire d'une commune : vous ne siégez pas et c'est votre opposant qui siège. Vous prenez Saint-Gens-Laval, le maire ne siège pas au conseil métropolitain. Et quand il s'agit de parler d'urbanisme, de circulation, de piste cyclable, d'embellissement de la ville, de changement de la ville, c'est l'opposition qui le fait à la place du maire. Et c'est pour ça qu'on n'y comprend plus rien dans ce système. Ce système est vicié à l'origine. Vous avez deux légitimités qui s'opposent. Vous avez la légitimité d'un maire et vous avez la légitimité de l'intercommunalité sur le même périmètre. Vous ne pouvez pas avoir des conflits de légitimité. C'est impossible.


Mais il en existe avec les autres collectivités. Il peut arriver que la région et la métropole de Lyon qui, par exemple, peuvent se retrouver sur les transports. Sur les transports, ils peuvent se retrouver à se marcher un peu sur le terrain, pas être d'accord et les choses n'avancent pas...


Pendant des années, la métropole de Lyon, elle a fonctionné en s'appuyant sur les communes. Et on a fait des métros et on a fait des trams. Et on a reconstruit la gare de La Pardieu et on a construit le quartier de La Pardieu et on a fait confluence. Oui, la métropole de Lyon était en pleine dynamique. Aujourd'hui, par cette élection directe, vous organisez les conflits entre les communes et la métropole. Et c'est pour ça que ça ne marche pas. C'est pour ça qu'ils échouent sur le logement social. C'est pour ça qu'ils échouent sur la transformation de la ville. Vous ne pouvez pas transformer une ville sans l'accord du conseil municipal et du maire. Chasser les communes, c'est paralyser la métropole. Et c'est ce qui est en train de se passer.

Après, tous les maires ne sont pas contre. Vous, vous en avez rencontré, des maires. Combien vous soutiennent dans votre démarche que vous allez porter avec le député LR aussi, Alexandre Vincendet, pour essayer de réécrire un petit peu cette loi qui avait créé la métropole de Lyon ? Combien vous avez de maires avec vous ? Combien de maires veulent sortir de la métropole ?

D'abord, ce que j'allais vous dire, ce n'est pas un texte LR. Et nous travaillons aujourd'hui avec les membres de synergie. Nous travaillons avec les membres de Synergies. Et Marc Grivel est complètement impliqué. D'ailleurs, c'est sans doute celui qui connaît le mieux la situation. Parce qu'il a accompagné Gérard Collomb pendant des années dans l'ancien système. Il a accepté le nouveau. Et aujourd'hui, il vient vous dire que ça ne marche pas. Le système ne marche plus. Donc, ce n'est pas une polémique LR. Ce n'est pas un texte LR. C'est un texte qui n'a qu'un objectif. Faire revenir les communes et les maires au cœur du dispositif métropolitain. Ça marchait très bien avant. Et aujourd'hui, c'est en train de s'encalaminer.

Pour revenir à la question que je vous posais. Combien de maires sont avec vous ?

Aujourd'hui, je ne peux pas vous le dire exactement. Nous commençons cette campagne auprès des maires. Nous allons leur demander de prendre une position ferme. Vous savez qu'il y a 41 communes sur 59 qui s'étaient exprimées 


Mais il n'y avait que des maires LR ou centristes. Les maires de la majorité ne s'étaient pas exprimés ou avaient dit, nous, le système nous convient bien. Est-ce que ce n'est pas une manière, finalement, de gagner sur tapis verts ce que vous avez perdu dans les urnes ?

Mais ce n'est pas une manière de gagner sur tapis verts. C'est une manière de faire revenir les communes. C'est une question de principe. C'est une question de principe. Vous ne pouvez pas bâtir une métropole contre les communes qui en sont membres. Et c'est pour ça que le système ne marche plus. Et les lyonnais vous le disent. Quand ils cherchent pas un logement social, vous avez vu l'effondrement de la construction de logements à Lyon ? Pourquoi ça marchait avec l'ancien système et que ça ne marche plus maintenant ? C'est parce que vous avez un impérium de la métropole qui veut s'imposer aux maires qui font de la résistance. C'est pour ça que le système ne marche plus.

Demain ils ne voudront pas plus s'en construire avec ou sans la métropole. 


Vous avez deux concepts. D'un côté, vous avez un système impérial qui est très français. J'impose. Et puis d'un autre côté, vous avez un système de concertation. Il y a une loi qui prévoit un seuil de construction de logements sociaux. Et bien ça, vous le faites avec les communes. Vous ne le faites pas contre les communes. C'est pour ça que le système s'en calamine aujourd'hui. Il faut retrouver ce couple, coopération intercommunale et puissance des communes. Par leur proximité, par leur connaissance du terrain, par le fait qu'elles portent la légitimité du fait de leur élection au suffrage universel direct. Vous ne pouvez pas opposer ces deux légitimités.

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