Pauline Schlosser
Pauline Schlosser

Villeurbanne en zone 30 : "une mesure de bon sens"

Pauline Schlosser, adjointe aux mobilités à Villeurbanne, évoque, sur le plateau de 6 minutes chrono le passage de la commune en zone 30.

Le 30 septembre, la ville de Villeurbanne va passer en zone 30. La quasi-totalité des routes de la commune seront donc limités à 30 km/h, à l'exception des doubles voies de circulation. "C'est une mesure de bon sens, ça va dans le sens de l'histoire et puis surtout, il y a un souci à Villeurbanne d'accidentologie. Il se trouve que sur toute la métropole depuis 2019, les chiffres d'accidentologie sont en chute, alors qu'à Villeurbanne, on est encore en progression. A Lyon, avec le passage à 30, il y a eu moins 40% d'accidents graves", souligne Pauline Schlosser.

L'adjointe qui est aussi en charge fait un premier bilan d'une expérimentation menée dans la ville depuis le printemps : la verbalisation du stationnement par une voiture radar : "On contrôle beaucoup plus. Une brigade d'ASVP contrôle 300 véhicules par jour. Un véhicule contrôle 7000 véhicules en un jour. Donc parce qu'on contrôle plus, on verbalise plus".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Pauline Schlosser

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui on accueille Pauline Schlosser. Vous êtes adjointe aux mobilités à Villeurbanne. Et aussi aux stationnements, on y reviendra peut-être, mais on vous a invité d'abord pour parler du passage de Villeurbanne en ville à zone 30 km heure, donc ça sera effectif le 30 septembre. Pourquoi Villeurbanne a décidé de faire ce choix, rejoignant par exemple des communes comme Lyon qui l'expérimentent depuis déjà plusieurs mois ?


Je pense que c'est une mesure de bon sens, ça va dans le sens de l'histoire et puis surtout, il y a un souci à Villeurbanne, on a un problème avec l'accidentologie. Il se trouve que sur toute la métropole depuis 2019, les chiffres d'accidentologie sont en chute, donc il y a moins 19% d'accidents, moins 20 sur, moins 17 dans la métropole et moins 20 sur Lyon. Avec le passage à 30, il y a eu moins 40% d'accidents dans l'accident grave sur la ville de Lyon et sur Villeurbanne, on est encore en progression.

Comment vous expliquez ce particularisme Villeurbanne ?

Alors il y a plusieurs choses qu'ils peuvent expliquer. D'abord, Villeurbanne, c'était une ville de 80 000 habitants, aujourd'hui on est 150 000. Entre temps, les largeurs de voiries ne sont pas élargies, les rues sont assez étroites, il y a une densité importante de circulation et du coup, il y a beaucoup d'accrochages à cause de ça.

C'est une mesure de sécurité routière, pas une mesure écologique ?


Alors on fait souvent porter à l'écologie la ville 30, mais il n'y a pas que les villes écologistes qui passent à 30. Villeurbanne est menée d'ailleurs par un maire socialiste. Je pense que c'est une mesure de bon sens, il ne faut pas cliver l'écologie et la sécurité routière. Aujourd'hui, on a un enjeu de sécurité routière, on a un enjeu de partage d'espace public, on a une demande des habitants d'avoir une ville qui soit moins bruyante, qui soit plus apaisée, et aujourd'hui on y répond.

Sur le gain attendu du passage sur la zone 30 en termes de sécurité routière, qu'est-ce que vous en attendez ? Qu'est-ce que vous estimez par rapport aux expérimentations qui ont pu être menées dans d'autres villes ? Quel est le gain ? Est-ce que c'est vraiment le jour et la nuit ?


Sur la sécurité routière, il faut s'inscrire dans une palette de mesures avec une vision globale, c'est quelque chose qui est porté par la métropole, qui s'appelle Vision Zéro. La ville 30 en fait partie, l'idée c'est de venir augmenter les distances de freinage. 30% des accidents à Villeurbanne sont dus à de l'inattention. Si on a deux fois plus de temps pour arriver à freiner, du coup le temps pour réagir est plus grand, et s'il y a collision, elle sera moins grave et on vient sauver des vies qui sont brisées par les accidents.


Est-ce que la ville 30 est applicable ? On voit à Lyon depuis un an et demi qu'il y a quand même pas mal d'axes routiers, où la zone 30 n'est pas respectée, où il y a beaucoup de verbalisations. Vous, est-ce que vous aurez les moyens de la faire appliquer cette zone 30 ?


On va se donner les moyens de la faire appliquer, mais dans un premier temps on fera la pédagogie, et un enjeu va faire connaître cette mesure. Dans les années 90, on roulait à 60 km heure dans les villes. J'imagine que tout le monde essayait de viser le 70 km heure. Aujourd'hui plus personne n'a ça en tête. L'objectif c'est qu'à terme, peut-être dans 20 ans, on roulera tous dans toutes les villes à 30 km heure et que plus personne se dira qu'un jour on a roulé à 50. En attendant, ce qui va se passer c'est que certes les habitants vont pas du jour au lendemain rouler à 30 km heure, mais si déjà on baisse les vitesses, ça permettra d'améliorer la sécurité.


Quels axes vont être exemptés de cette zone 30 ?

On dit souvent qu'il y a toujours une crainte qu'il y ait des bouchons, parce que les grands axes vont être beaucoup plus saturés. La réduction de la vitesse ne crée pas des bouchons quand on est sur l'autoroute. Quand il y a un fort trafic, l'autoroute vient réguler et baisser les vitesses de circulation pour fluidifier la circulation. A priori, passer à 30 km heure aura plutôt une tendance à éviter les accordéons et donc à fluidifier. Sur Villeurbanne, on a choisi de faire quelque chose de très simple pour vraiment donner en lisibilité. C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous avez deux voies de circulation dans le même sens, on est à 50 km heure. Si c'est pour des mesures de sécurité routière, les piétons en général sont bien séparés, donc il n'y a pas d'enjeux. Et puis, rouler à 30 km heure sur un axe où il y a deux voies de circulation, comme sur le boulevard de Stalingrad, c'est vraiment difficile pour les automobilistes. Sur ces axes-là, c'est le long du boulevard Laurent-Bonnevay, le long de la Feyssine, l'avenue Stalingrad, le boulevard du 11 novembre et c'est tout. Et puis, les bretelles d'accès du périphérique. Et puis, il y a deux rues qui sont un petit peu particulières. C'est la rue de la Poudrette, qui est en lien avec Vaulx-en-Velin, et la route de Genas, en proximité avec Bron, où à la fois les villes de Vaulx-en-Velin et de Bron, pour les raisons qui leur sont propres, ne sont pas encore à 30 km heure. Et donc du coup, comme c'est des axes de transit importants, l'idée c'est de venir laisser ces axes à 50 pour préserver les cœurs de quartier à Vaulx-en-Velin et à Bron.


Pour finir cette émission, je voulais revenir sur une autre expérimentation qui est en cours à Villeurbanne, qui concerne finalement la verbalisation du stationnement par réglementaire par des voitures radar qui flashent, qui circulent toute la journée dans les rues. Vous en faites quel retour d'expérience ?


La mise en place du dispositif est un système qui est complexe, où il faut être bien vigilant sur le traitement des données, mais le retour pour nous est très positif. Ça nous a permis de donner d'autres missions aux agents SVP qui avant circulaient pour verbaliser le stationnement payant. Maintenant ils sont montés en ce qu'on appelle une brigade cadre de vie, qui font de la pédagogie aux abords des groupes scolaires, qui vont dans les parquets jardins, qui s'occupe du stationnement gênant, là où on avait moins le temps avant. Et puis c'est aussi un message envoyé aux habitants, qu'il faut payer le stationnement à Villeurbanne, et ça permet une meilleure accessibilité du centre-ville en particulier pour les commerces.


Et vous avez constaté plus d'infractions, vous avez relevé plus d'infractions depuis que le dispositif est expérimenté ?


On contrôle beaucoup plus. Une brigade SVP contrôle 300 véhicules par jour, un véhicule contrôle 7000 véhicules en un jour. Donc parce qu'on contrôle plus, on verbalise plus.

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