Pierre Orsi, place Kléber, Lyon
Pierre Orsi, place Kléber, Lyon

Un deux étoiles lyonnais très intéressé par le restaurant de Pierre Orsi

Bruits de marmite. Christophe Roure, deux étoiles au Neuvième Art (6e), serait en négociations pour reprendre le restaurant de Pierre Orsi. Et glaner le Graal du Michelin.

La dernière folle rumeur de vente remonte au 15 septembre dernier : la presse lyonnaise - Lyon Capitale avait aussi mis la main à la pâte -, qui avait relayé une information de Lyon Décideurs, avait fait ses choux gras d'une possible reprise du restaurant du Meilleur ouvrier de France (MOF) Pierre Orsi, table mythique de Lyon, Relais & Châteaux et incarnation de la cuisine bourgeoise française, dans le quartier huppé de Foch (Lyon 6e).

L'enseigne de fast-food avait dû publier un communiqué pour démentir le canard : c'était le MOF qui avait approché McDo. Ou, plus exactement, le mandataire exclusif de la vente de la maison Orsi, qui n'est autre, a appris Lyon Capitale, que l'ex-gendre de Pierre Orsi... spécialisé dans l'implantation des grandes chaînes dans la région. Dont Paris Society (qui vient d'investir 6 millions d'euros dans le restaurant CoCo, aux Brotteaux), propriété du groupe Accor, ou encore Moma Group, société spécialisée dans la restauration festive et premium (130 millions d'euros de chiffre d'affaires). Et McDonald's.

La chaîne de burgers n'avait jamais donné suite.

Lire et écouter l'émission " 6 minutes chrono" : "Il n'y a que le montant du chèque qui compte"(Pierre Orsi)

Ducasse, Lavorel, Tabata Mey... se sont mis à table

De nombreux acteurs lyonnais de la restauration et de l'immobilier nous ont confié qu'Alain Ducasse avait visité les lieux, que l'homme d'affaires lyonnais Jean-Claude Lavorel (Lavorel Hotels), récemment condamné pour fraude fiscale à un an d'emprisonnement avec sursis par le parquet national financier, avait un temps été intéressé, qu'Epicure Investissement, société d’investissement dédiée à la gastronomie et à l'hôtellerie haut de gamme (propriétaire notamment de Resto Halle, au coeur des Halles de Lyon-Paul Bocuse) s'était penché sur le dossier, que Fabien Chalard (ex-Léon de Lyon et aujourd'hui Le Pas Sage) avait eu des vues sur le restaurant, ou encore que Tabata et Ludovic Mey (Les ApothicairesFood Traboule) avaient même fait une proposition entre 7 et 8 millions d'euros. Ou encore que Takao Takano (deux étoiles Michelin, rue Malesherbes, dans le 6e) se serait bien vu en exploitant du restaurant.

Un standing davantage typé trois-étoiles

Un fin gourmet, proche du dossier Orsi nous avait soufflé qu'il ne restait qu'un dossier véritablement sérieux, en négociation devant le notaire.

Pourrait-ce être Christophe Roure, le chef propriétaire du Neuvième Art, deux étoiles au Michelin ? Le cuisinier, installé aux Brotteaux, à 500 mètres à vol d'oiseau de la maison Orsi, se sentirait un peu à l'étroit dans son restaurant de la rue Cuvier. L'installation dans une maison aussi cossue que celle de Pierre Orsi, place Kléber - une grande et solide bâtisse de deux étages de style néo classique, en pierre de taille, construite fin XVIIIe par l'architecte Morand, déployée sur trois plateaux de 500 m2 chacun avec une roseraie dissimulée en extérieur - pourrait lui permettre d'avoir les coudées franches pour se développer et avoir un lieu à la hauteur de sa cuisine.

Christophe Roure, deux étoiles Michelin au Neuvième Art (Lyon 6e).

Et faire de l'oeil au Michelin... malgré sa permanence à dire qu'il ne juge que l'assiette.

Si la troisième étoile n'a jamais été une fin en soi pour le cuisinier (première étoile en 2004, deuxième étoile en 2008), reste que le Graal astral fait rêver. Surtout quand on fait partie de la short-list des soixante-quinze double étoilés français et que dans le Landerneau, le nom de Christophe Roure sort toujours de la marmite.

Le Michelin a beau comparer la cuisine de Christophe Roure à la Symphonie no 9 en ré majeur de malher, qui fait partie des grandes partitions symphoniques, depuis quinze ans, il ne lui a pas octroyé la troisième étoile. La faute à son restaurant qui ne satisferait pas aux codes d'un trois-étoiles, à tout le moins des clients qui attendent un certain standing quand ils dépensent plusieurs centaines d'euros pour un repas ?

Restaurant et hôtel ?

Mais trois plateaux de 500 m2, c'est lourd. Et cher. La solution pourrait être de s'associer à un gros investisseur et de faire de la maison de la place Kélber un Relais& Châteaux accueillant un restaurant gastronomique et un hôtel de luxe.

En juin 2013, lorsque Christophe Roure avait expliqué à Lyon Capitale qu'à Saint-Just-Saint-Rambert (dans la Loire), il n'avais pas assez de clientèle avec le pouvoir d'achat assorti. Dix ans plus tard, après avoir trouvé les clients, il s'approchera peut-être un peu plus des trois étoiles.

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