Les trois cygnons blessés après leur chute du pont ferroviaire de Perrache ont désormais hors de danger. (Crédit Centre de soins de l’Hirondelle)

Les trois cygnes blessés à Lyon par un agent de la SNCF sont hors de danger

Les trois cygnons gravement blessés par un agent de la SNCF, qui les avait "invités" à sauter du pont ferroviaire de Perrache, sont sauvés, mais ne pourront sans doute plus voler. La SNCF a pris des engagements pour éviter un nouvel incident. 

Dix jours après leur sauvetage au pied du pont ferroviaire de Perrache, trois petits cygnes se remettent doucement de leurs blessures au Centre de soins de l’Hirondelle. "Ils vont mieux. On reste assez vigilant, mais leur état général s’est nettement amélioré", confie avec un certain soulagement Anne Fourier, chargée de développement au sein du centre pour animaux sauvages de Saint-Forgeux. 

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"Il y en a un qui ne volera plus jamais"

Les trois volatiles garderont toutefois de graves séquelles de leur chute du pont, le 17 octobre. Duquel ils avaient été "invités" à se jeter par un agent de la SNCF, alors qu’ils se trouvaient sur les voies de train après avoir heurté des caténaires. "Il y en a un qui ne volera plus jamais et les deux autres ont de grosses fractures ouvertes à l’humérus, donc nous ne sommes pas très optimistes sur le fait qu’ils puissent revoler", détaille Anne Fourrier. 

"La convalescence est très très longue, on devra leur faire faire de la rééducation en plan d’eau"

Anne Fourier, membre du centre de soins de l'Hirondelle

Les trois cygnons vont désormais entamer une longue période de convalescence au centre de soins, où ils pourront bénéficier de séances de rééducation sur un plan d’eau avant de pouvoir être relâchés. Le centre de l’Hirondelle espère pouvoir "les placer sur un étang sécurisé, pour éviter toute prédation, car comme ils ne vont rester que sur terre ou dans l’eau ils seront très vulnérables".

Ce que dit l'enquête de la SNCF

L’intégralité de leurs soins sera prise en charge par SNCF Réseau, qui dit "déplorer les conséquences" de cet incident lors duquel la procédure jusqu’ici mise en place avec l’association pour récupérer les cygnes tombés sur le pont n’a pas été respectée.

"Il n’y a pas eu d’intention de maltraitance des animaux, mais méconnaissance des capacités d’envol des cygnes"

SNCF Réseau Auvergne-Rhône-Alpes

Dans un communiqué édité le 26 octobre à l’issue d’une réunion avec les membres de l’Hirondelle et d’une enquête interne, la compagnie ferroviaire livre sa version des faits. Reconnaissant l'incident, elle assure "qu’il n’y a pas eu d’intention de maltraitance des animaux, mais [une] méconnaissance des capacités d’envol des cygnes. En effet, l’équipe étant intervenue a guidé les cygnes vers un endroit du pont d’où ils pouvaient s’envoler sans savoir qu’ils n’y arriveraient pas".

"Le cygne a besoin de 200 m pour prendre son envol, il fait 8 à 10 kilos, ce n’est pas un petit animal"

Anne Fourier, membre du centre de soins de l'Hirondelle

Une justification qu’Anne Fourrier dit comprendre. "J’ai envie de croire la personne qui a fait ça. Parce qu’on se dit qu’en lançant un oiseau dans le vide il va s’envoler. Sauf que le cygne a besoin de 200 m pour prendre son envol, il fait 8 à 10 kilos, ce n’est pas un petit animal. Ce qui me gêne c’est qu’il en a invité trois à se jeter, mais de sa position je pense qu’il n’a pas vu ce qu’il se passait", explique-t-elle sans animosité. 

Un plan d'action pour éviter d'autres accidents

Pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la Direction Territoriale SNCF Réseau Auvergne-Rhône-Alpes et l’association l’Hirondelle ont dont convenu d’un plan d’action commun qui prévoit : 

  • Le rappel aux équipes SNCF Réseau de la consigne visant à notifier systématiquement à l’association l’Hirondelle la présence d’un cygne sur les voies 
  • La mise en place par SNCF Réseau de caméras destinées à analyser le vol et les comportements des oiseaux 
  • L’organisation d’une formation pilotée par l’Hirondelle à destination des agents SNCF Réseau sur la manière de mettre en sécurité les cygnes en attendant l’intervention de l’association (qui peut parfois intervenir dans un délai de 30 minutes à 1 heure selon l’Hirondelle).
  • Le lancement d’un travail commun visant à trouver des solutions pérennes permettant d’éviter que des cygnes, notamment, ne se retrouvent sur les voies ferrées, sur la base des observations des caméras, de témoignages d’experts et d’agents, et de retours d’expérience d’autres équipes SNCF Réseau confrontées à la même problématique ailleurs en France. 

"Ils ont accepté les mesures que l’on a proposées pour comprendre le comportement des cygnes, parce que les collisions à Perrache avec les caténaires sont très fréquentes" se félicite Anne Fourrier. Cette dernière attend désormais de la compagnie ferroviaire "qu’elle se tienne au plan", d’autant que la direction territoriale de SNCF Réseau a proposé de valoriser cette démarche "sur l’ensemble du territoire, afin d’étendre les bonnes pratiques identifiées sur les sites potentiellement concernés par des situations similaires". 

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