Un quart des habitations de la métropole sont des logements sociaux. Les écologistes veulent aller plus loin et relancer le secteur de la construction par le logement social. Les objectifs sont élevés et la conjoncture mauvaise : le défi s’annonce difficile alors que les Lyonnais peinent toujours à se loger.
Le logement sera social ou ne sera pas. L’exécutif écologiste aux manettes de la Métropole de Lyon avait annoncé la couleur dès la campagne électorale de 2020. Cependant, face à la vague inflationniste, les bailleurs sociaux parviendront-ils à relancer la production de logements ? C’est là toute l’équation. “On n’a pas menti sur la marchandise lors de l’élection. Mon cap c’est que les habitants trouvent plus rapidement leur logement social. Si les gens ne se logent plus dans la métropole, ils iront plus loin et ce sera des transports polluants derrière. On n’a pas été élus pour dire que les prix sont un bon reflet de notre attractivité”, lance Renaud Payre, le vice-président au logement de la Métropole. Dans l’ensemble, un quart des habitations de la métropole sont des logements sociaux (170 000 en tout).
Pourtant, malgré ce discours volontariste, les politiques de production de logements peinent à porter des fruits. Jamais le besoin en logements sociaux n’a été si important. “Qui aurait pu prévoir une telle crise du logement ?”, se défendent les Verts qui rappellent avoir investi plus de 1,1 milliard d’euros sur ce mandat en faveur de la construction. En attendant, on compte en moyenne neuf demandes pour un seul logement social attribué à l’échelle de l’agglomération lyonnaise. Dans Lyon intra-muros, c’est encore pire : la proportion serait de quatorze demandeurs pour un seul logement social. Une situation ubuesque, avec un délai moyen d’attente, pour des demandeurs pourtant éligibles, oscillant entre quinze et vingt-huit mois.
60 % des logements sociaux sont construits par les promoteurs
Comment en est-on arrivé là ? La raison principale est d’abord l’augmentation effrénée des prix de l’immobilier du Grand Lyon : +40 % ces dix dernières années. La spéculation, portée par une demande inflexible, a sorti du marché libre des pans entiers de la population. Même combat du côté de la location, toujours plus inaccessible avec un marché sans cesse restreint et des candidats toujours plus nombreux. Alors que les indicateurs économiques étaient au plus haut jusqu’en 2022, la demande en logements sociaux a tout de même explosé. Résultat, tous les acteurs reconnaissent la nécessité de construire davantage. Une ambition encore loin d’être une réalité. Cette même année, seulement 3 000 logements neufs ont été financés.
Lire aussi : Crise de l'immobilier : la Métropole dégaine un plan d'urgence pour sauver le logement (vidéo)
Le cap des 6 000 logements par an d’ici 2026, l’objectif des écologistes, semble quasiment inatteignable. D’autant plus qu’à présent, la conjoncture se retourne et la hausse des taux de crédit met à mal le secteur de la construction. Inexorablement, les premiers touchés sont les promoteurs. Avec des taux bancaires passés de 1 à 4 %, plus personne n’a les moyens d’acheter un logement neuf. Or, les promoteurs sont aujourd’hui les principaux constructeurs de logements sociaux (60 % environ selon les années). En cause, cela fait maintenant plusieurs années que les bailleurs n’ont plus forcément les moyens de construire par eux-mêmes.
Le chiffre à retenir
170 000 logements sociaux (26 % des logements totaux) dans la métropole de Lyon
Lire aussi : Immobilier à Lyon : annus horribilis en perspective
Il vous reste 66 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.